Découvrez la Polynésie : Religions

Les Polynésiens sont souvent très croyants. Aujourd’hui encore, ils demeurent attachés à leurs croyances ancestrales comme à leurs religions « modernes », plus récemment importées par les missionnaires européens. Catholiques, protestants mais aussi mormons, adventistes du 7e jour, Sanito ou encore Témoins de Jéhovah, tous pratiquent avec une remarquable ferveur. Chaque dimanche en Polynésie est un jour de fête : hommes et femmes se rendent à l’église vêtus de beaux costumes et de splendides chapeaux. Les mamas y chantent de sublimes chants type gospels tahitiens, et il règne dans les lieux de culte une atmosphère sans nulle autre pareille… Pour autant, les « tupapau », esprits cachés dans la forêt ou les objets, sont eux aussi pris très au sérieux. Si vous n’adhérez pas à ces préceptes, nous vous invitons néanmoins à garder une grande ouverture d’esprit, sous peine de ne pas être bien accueilli.

Croyances originelles

Avant l’arrivée des missionnaires, les Polynésiens vénéraient un dieu suprême, Taaroa, entouré de divinités secondaires. Les tikis, aujourd’hui encore très appréciés, en étaient les représentations humaines. Les cérémonies religieuses se tenaient dans des maraemeae aux Marquises –, lieux de cultes sacrés où étaient donnés des chants et des danses, ainsi que des offrandes et des sacrifices. Parfois humains, ces derniers étaient célébrés par des arioi, des prêtres se déplaçant d’île en île pour y diriger les rites religieux.

Construits sous une forme rectangulaire et généralement pavés de pierre, les marae sont aujourd’hui encore très respectés. Chaque année en juillet, la fête du Heiva est l’occasion de faire revivre ces sites sacrés, notamment par le biais de danses traditionnelles. Le marae le plus connu du territoire est certainement celui de Taputapuatea, sur Raiatea : inscrit au Patrimoine mondial depuis 2017, il est le plus vaste de Polynésie française.

L’arrivée des missionnaires

Le 5 juin 1797, trente missionnaires anglais de la London Missionary Society (LMS) débarquèrent du Duff dans la baie de Matavai. Quatre d’entre eux perdirent rapidement leurs illusions face au climat de violence qui régnait alors dans la société polynésienne, et beaucoup repartirent découragés devant l’ampleur de la tâche. Les missionnaires l’emportèrent finalement en 1801 avec l’arrivée de nouveaux membres de la LMS, et se mirent rapidement au travail : les tikis furent brûlés et les marae détruits pour y ériger temples et églises. L’objectif ? « Civiliser ces sauvages ». Ils interdirent les chants traditionnels, les honteuses danses « sexuelles », les tatouages et bien sûr, la nudité. Le port des vêtements longs fut alors décrété ; c’est de cette époque que datent les belles robes missionnaires que les mama portent de nos jours.

Répartition des religions aujourd’hui

Non sans violence et sans tumultueux rebondissements, le temps a passé et le christianisme occupe encore de nos jours une place prépondérante dans la société polynésienne. Mais de nombreuses « petites religions », que certains nommeraient plutôt sectes, sont également apparues sur le territoire. On recense aujourd’hui en Polynésie française : 45 % de protestants ma’ohi, héritiers des missions protestantes en Océanie, 34 % de catholiques, 6 % de mormons (Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours), 5 % d’adventistes du 7e jour, ici surnommés « petania » (Pitcairn en tahitien) car les habitants de Pitcairn ont été les premiers adventistes en Océanie, dès 1886, 3,5 % de Sanito (Communauté du Christ), 1,5 % de Témoins de Jéhovah, 5 % d’appartenance à d’autres courants religieux.

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