Découvrez les Pays-Bas : À l'écran (Cinéma / TV)

Fiers d'une longue histoire de cinéma, les Pays-Bas brillent par la qualité de leurs cinéastes et documentaristes, à défaut d'avoir comme leurs voisins européens une production abondante de longs-métrages et de séries télévisées reconnues internationalement. Pour autant, les noms de Paul Verhoeven, Joris Ivens ou encore Michael Dudok de Wit font partie du panthéon des réalisateurs néerlandais et mondiaux, chacun dans leur style et avec leur médium spécifique. Le cinéphile en vadrouille aux Pays-Bas aura par ailleurs la chance de participer à de grands festivals, notamment à Rotterdam ou Utrecht, sans oublier de s'arrêter au Eye Film Institute, cinémathèque parmi les plus riches du monde. Terminez votre périple de cinéma à Amsterdam, sur les lieux de tournage de Nos étoiles contraires ou Ocean's Twelve, avant de naviguer sur l'Ijsselmeer et revivre les scènes épiques de Dunkerque de Christopher Nolan, qui y fut filmé en 2017.

24 The Eye Film Institute. © posteriori- shutterstock.com .jpg

Histoire du cinéma hollandais

L'histoire du cinéma aux Pays-Bas commence le 15 juillet 1896 avec la première projection du cinématographe, organisée par le forain Christiaan Slieker à Leeuwarden. Si l'histoire a oublié de quoi traitait ce premier film, on sait que c'est également Slieker qui projette, quelques mois plus tard, le premier film de fiction néerlandais réalisé par un certain M.H. Laddé. Gestoorde hengelaar ou le Pêcheur dérangé (1896) est une comédie mettant en scène deux acteurs de théâtre bien connus. Le film est malheureusement considéré comme perdu à ce jour, mais si vous êtes nostalgiques du cinéma muet, vous pourrez découvrir gratuitement et en ligne les traces du premier long-métrage néerlandais, De Levende Ladder, ou L'Échelle vivante de Maurits Binger et Louis H. Chrispijn (1913). Contant l'amour interdit entre un clown et une jeune villageoise, ce film perdu lui aussi est aujourd'hui visible au travers d'une reconstitution anglaise, restaurée à l'Eye Film Institute. Il faut attendre les années 1930 pour qu'émergent les premières grandes figures néerlandaises du septième art, et plus précisément du cinéma documentaire. La plus connue est sans doute Joris Ivens. Un réalisateur qui, à l'époque des documentaires du Belge Henri Storck ou de l'Allemand Walter Ruttmann, propose lui aussi un cinéma urbain et engagé, célébrant le progrès tout en questionnant aussi les évolutions sociales que charrie l'ère industrielle. Avec des courts-métrages comme De Brug (1912), Regen (1929) ou Misère au Borinage (1933) co-réalisé avec Henri Storck, Joris Ivens devient l'un des grands défenseurs du cinéma comme arme de défiance et de lutte. Ses films seront très appréciés et il poursuivra une carrière internationale jusque dans les années 1980, avant de recevoir un Lion d'or pour l'ensemble de son œuvre en 1988, à Venise.

À la même époque, Paul Verhoeven, alors excédé par la censure grandissante et malgré le succès des films Turks Fruit (1973), Spetters (1980) et De Vierde Man (1983), décide d'émigrer aux États-Unis. Il y trouve un succès international avec RoboCop (1987), Total Recall (1990) et bien sûr Basic Instinct (1992) avec Sharon Stone dans le rôle principal. Parmi les succès plus récents de celui qui est sans doute le cinéaste néerlandais le plus suivi au monde, on trouve Elle (2016) avec Isabelle Huppert, et le tout récent Benedetta (2021) avec Virginie Efira et Lambert Wilson, film qui fit sensation au festival de Cannes.

À côté de cette grande figure, d'autres artistes ont également marqué l'histoire du cinéma national. Deux réalisateurs et une réalisatrice ont ainsi obtenu l'Oscar du meilleur film étranger, respectivement Fons Rademakers pour De Aanslag ou l'Assaut en 1986, Marleen Gorris pour Antonia et ses filles en 1996 et Mike Van Diem pour Karakter en 1998. Plus récemment, le cinéaste d'animation Michael Dudok de Wit a été le premier néerlandais à remporter un César puis un Oscar du meilleur court-métrage d'animation pour ses films Le Moine et le poisson (1996) et Père et fille (2000). Son long-métrage La Tortue rouge (2016) a été coproduit avec les studios d'animation japonais Ghibli, pour un résultat d'une très belle poésie. Enfin, n'oublions pas Anton Corbijn, qui, après avoir photographié des stars de rock britanniques pour le journal New Musical Express, a réalisé de nombreux clips pour Depeche Mode, entre autres. Il est surtout connu pour son long-métrage Control réalisé en 2007, biopic du chanteur de Joy Division, présenté à Cannes la même année.

Quelques instants hollywoodiens aux Pays-Bas

Amsterdam a charmé autant les producteurs que les touristes au cours des dernières décennies. De Sean Connery à Brad Pitt en passant par Scarlett Johansson et George Clooney, tous ont fait halte dans la cité pour quelques scènes d'anthologie. Sean Connery y incarne James Bond dans Les diamants sont éternels (1971). Vous le retrouverez dans le film autour du Magere Brug, le long du canal d'Amstel, avant qu'il ne se dirige vers le 36 Reguliersgracht, maison qui sert de façade à l'appartement de Tiffany Case, l'une des Bond Girls récurrentes de la saga. Pour vous mettre dans les chaussures de Brad Pitt, George Clooney et tout le casting de Ocean's Twelve (2004), rendez-vous cette fois au Pulitzer Amsterdam sur le Prinsengracht ou au Kattenkabinet, et le long du Herengracht. Si vous poussez hors de la capitale, la gare de Haarlem ainsi que l'hôtel de ville de La Haye furent aussi utilisés comme décors du film. Durant les années 2010, c'est le succès mondial de Nos étoiles contraires (2014) avec Ansel Elgort et Shailene Woodley qui ramènent des milliers de touristes à Amsterdam, à tel point que des circuits sont encore à votre disposition aujourd'hui. Le banc sur lequel les deux amoureux se retrouvent Leidsegracht 4 a même été dérobé, mais a depuis été remplacé par une réplique. Vous pouvez également vous promener sous les arches du Rijksmuseum ou – pour les plus grands fans de cette histoire touchante – prendre une chambre au Sandton Hotel De Filosoof pour vous replonger dans ce film émouvant. Le Rijksmuseum apparaît également dans les passages amstellodamois du moins subtil The Hitman's Bodyguard (2017), réunissant tout de même Samuel L. Jackson et Ryan Reynolds, un must pour les amateurs du genre. Enfin, remontez au nord et prenez le temps de savourer le calme de l'Ijsselmeer, lieu de tournage de nombreux films dont le dernier en date n'est autre que Dunkirk (2017) de Christopher Nolan, qui y tourne certaines des plus belles scènes, entre coucher de soleil et avions porteurs d'espoir.

Lieux et moments de cinéma aux Pays-Bas

Que vous soyez à la recherche de grands complexes diffusant les derniers blockbusters, ou au contraire de petits cinémas de quartier pleins de charme, les Pays-Bas regorgent de salles toutes aussi surprenantes les unes que les autres, dont certaines sont chargées d'histoire. À Amsterdam, le Pathé Tuschinski, construit en 1921 avec une façade Art déco, est sans doute le plus beau cinéma des Pays-Bas, qu'il est possible de découvrir pendant ou avant les séances, via des visites guidées retraçant l'histoire du bâtiment. Du côté des festivals, rendez-vous à Rotterdam pour l'IFFR, l'une des plus grandes manifestations européennes, décernant ses Tigres chaque année entre janvier et février. Et pour ceux qui maîtrisent la langue de Vondel, le festival du cinéma néerlandais se tient quant à lui chaque année à Utrecht. On y décerne les Veaux d'or, équivalents des César néerlandais, pour une production qui, même si elle reste principalement destinée à un marché local, n'en reste pas moins fort intéressante.

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