Quel spot choisir selon son niveau ?
Il va sans dire que, du fait de la puissance des vagues, la plupart des spots de surf au Portugal sont destinés aux niveaux avancés. Néanmoins, des plages accessibles aux débutants qui souhaitent une pratique plus douce existent. Entre mai et octobre, les conditions météo seront plus favorables avec des vagues un peu moins puissantes, mais tout autant majestueuses.
A Viana do Castelo, Praia de Cabedelo bénéficie d’un vent de terre « on shore » et permet un apprentissage en douceur du surf. Dans cette même zone, les vagues de Praia da Arda et Praia de Afife peuvent atteindre jusqu’à deux mètres de hauteur. A Porto, Praia da Azurara (Vila do Conde), Praia de Matosinhos et Praia Internacional do Porto sont également adaptées aux débutants. I surf Portugal propose ici une initiation en douceur. A Figueira da Foz, la plus longue vague du pays se déroule parfois sur plus de 200 mètres, au spot de Buarcos. Les plages de Molhe Leste et do Medão, au sud de la presqu’île de Peniche située dans l’Estremadura, sont connues pour leurs vagues tubulaires, nommées « Supertubos ». Chaque année, les surfeurs professionnels internationaux viennent s’affronter en octobre pour une manche du Rip Curl Pro, une compétition de surf incontournable dans le milieu à ne pas manquer.
Coxos, à côté d’Ericeira, considérée comme la Mecque des surfeurs (12 plages sur 8 kilomètres), est mondialement connue pour sa droite longue, rapide et nerveuse. Elle est d’ailleurs préservée au maximum de toute construction artificielle car tout aménagement pouvant avoir un impact sur le littoral doit être validé par le comité local de surfeurs. A cet endroit, l’eau est assez froide, en moyenne à 13 °C.
La légende raconte que le surf portugais serait né à Cascais, près de Lisbonne. La ville est entourée de plages dont Guincho à 5 kilomètres au nord, Praia das Maças et Praia Grande. A Praia de Carcavelos, tous les niveaux sont les bienvenus.
Les plages de l’Alentejo revêtent un caractère intimiste tant elles sont peu bondées.
En Algarve, les spots tels que Praia do Amado ou Praia da Amoreira sont accessibles pour tous. La plage d’Arrifana près d’Aljezur offre des sessions à la cool. Sur la côte Vicentine, les courants peuvent devenir très vite violents.
Praia do Norte : la plage de tous les records !
Depuis une dizaine d’années, le port de pêche de Praia do Norte à Nazaré, à une centaine de kilomètres au nord de Lisbonne, est le lieu de rencontres et de défis des meilleurs surfeurs du monde qui s’attaquent à des vagues pouvant atteindre jusqu’à 30 mètres. On les appelle les surfeurs de gros. Pour un amateur, positionné près du phare perché sur la falaise, surplombant l’océan, le spectacle des vagues et le contact de l'eau salée sur son visage se déroule hors de l’eau, car le danger est bien présent. Ces vagues géantes naissent de la convergence entre la haute houle de l'Atlantique et le canyon sous-marin de Nazaré, profond de 500 mètres, qui s'enfonce au pied même de la falaise. Cela canalise les vagues et les amplifie au point d'en faire ces « monstres de l'Atlantique ». Pour les surfeurs, une préparation rigoureuse est de mise. Mais comment parvenir au point de départ de la vague ? Grâce à la pratique du surf tracté : le surfeur est transporté en jet-ski accroché derrière avec sa planche, puis suivi par ce dernier qui assure sa sécurité en cas de chute. Le 1er novembre 2011, l’Hawaïen Garrett McNamara a établi à Praia do Norte le record mondial de surf de la plus haute vague. Ce jour-là il saute d’un hélicoptère, est tracté et surfe une vague estimée à 23,77 mètres, soit l’équivalent d’environ six étages. Son record est homologué par le livre Guinness des Records et par la Fédération internationale de surf (World Surf League - WSL) qui décerne tous les ans en avril des prix pour les meilleures performances de surf survenues pendant l'année. Le 11 décembre 2014, le Français Benjamin Sanchis se lance à l’assaut d’une vague estimée à une trentaine de mètres. Malheureusement il chute en plein ride et a la peur de sa vie. Cela lui vaut, de la part de la WSL, le prix du wipe out (chute) de l’année 2015. Le 8 novembre 2017, le Brésilien Rodrigo Koxa bat officiellement le record de Garrett McNamara en surfant une vague à Nazaré de 24,38 mètres de haut. Le 29 octobre 2020, l’Allemand Sebastian Steudtner établit le record mondial de la plus grosse vague jamais surfée en chevauchant une déferlante de 86 pieds (26,2 mètres) effaçant ainsi des tablettes Rodrigo Koxa.
Côté femmes, après de nombreuses réclamations et une pétition signée par près de 20 000 personnes, la Brésilienne Maia Gabeira est parvenue à faire homologuer le record de la plus grande vague surfée par une femme. Elle a d’ailleurs obtenu ce prix en 2018 en surfant une vague haute de 20,72 mètres, toujours à Praia do Norte. Record qu'elle a dépassé en 2020 en surfant une vague de 22,4 mètres. En 2020, la Française Justine Dupont a de son côté dompté une vague géante de plus de 20 mètres, sans constituer pour autant un record officiel. L'exploit reste néanmoins exceptionnel.
Comment déterminer la formation de la vague rêvée ?
D’octobre à mars environ, à l’heure des tempêtes hivernales, c’est la période où il faut surveiller les balises qui prévoient la houle. Des applications comme wisuki.com (conditions de surf dans le monde) ou plus spécifiquement Nazare Waves pour le spot de Praia do Norte délivrent des tonnes d’informations utiles et fiables sur les conditions météorologiques, la force du vent, la houle… jusqu’à trois jours. Une bonne vague se mesure selon quatre critères : une houle au-dessus de six mètres, un intervalle entre deux vagues successives de plus de 14 secondes (pour que les vagues soient hautes et puissantes), une houle orientée vers l’ouest et un vent assez faible allant de la terre vers le large, ce qui creuse les vagues et les rend plus hautes. Les débutants préféreront donc un vent du large à la terre pour commencer.
Les autres sports de glisse ont aussi la cote
Dès qu’une zone est suffisamment venteuse, les sports de glisse tractés à l’aide d’une voile sont aussi pratiqués sur les plages. Près de Lisbonne, le kitesurf et la planche à voile (ou windsurf) se pratiquent beaucoup à Praia de Carcavelos ou à Lagoa da Alfubeira (Sesimbra), auxquels s’ajoute le ski nautique. Les plus expérimentés s’y adonnent quant à eux à Praia do Guincho. Le canoë de mer procure aussi de bonnes sensations. Sur le Douro ou le Tage, place à la randonnée en canoë. Le kayak est possible sur des fleuves comme le Mondego, ou sur les rivières dans tout le Portugal. Transserrano propose, entre autres, une descente du Mondego sur 25 km jusqu'à Coimbra.
Et pour ceux qui n’auraient pas de planche de surf à disposition, voici un sport qui ne nécessite aucun équipement si ce n’est son propre corps pour se laisser glisser sur les vagues (et une combinaison pour se protéger de l’eau froide) : le body surf. Plus récemment le stand-up paddle est apparu sur les plans d'eau, les rivières et les plages des environs de Lisbonne à Praia de Carcavelos et de Cascais ainsi que dans le Nord sur la plage de Vila do Conde au nord de Porto.