Découvrez le Portugal : Nature (Biodiversité / Faune & flore)

La faune et la flore au Portugal sont remarquables. Renards, lapins, chauves-souris, blaireaux et certains grands mammifères comme les cerfs et les sangliers ont élu domicile dans des parcs spécifiques à chacun. Zone migratoire pour les oiseaux, 429 espèces dont 146 rares transitent principalement dans la réserve de Rio Formosa, près du Cap Saint-Vincent, pour le plus grand bonheur des ornithologues et des amateurs. N’oublions pas les reptiles, poissons et amphibiens qui font aussi partie de la faune portugaise.
Connu comme le jardin de l’Europe, le Portugal est recouvert à plus d’un tiers par la forêt. 2 700 espèces végétales européennes, méditerranéennes et africaines cohabitent sur le territoire, préservées dans l’unique parc national du pays, le Peneda-Gerês, et dans les 13 réserves naturelles. Cependant des espèces telles que le pin maritime ou l’eucalyptus prédominent, réduisant la biodiversité.

Une faune terrestre très variée

Le parc national Peneda-Gerês, à la frontière espagnole au nord du Portugal abrite une grande diversité d’animaux qui ne se montrent pas toujours facilement. Au gré d’une balade pédestre dans les massifs du parc, amusez-vous à rechercher les traces de pas des lapins sauvages, des écureuils, des chevreuils, des cerfs… ou des sangliers, présents également dans les plaines de l’Alentejo et l’intérieur du pays. Les chevaux sauvages Garranos évoluent dans ce milieu. Ces derniers sont une race originaire de la région du Minho et de Trás-os-Montes. Ils furent pendant des années utilisés comme cheval de bât et pour le travail à la ferme. Le Centre de tourisme EquiCampo, situé à Terras de Bouro, propose des excursions à cheval. Le parc compte environ 200 loups ibériques dont la population reste actuellement stable. Des associations de protection veillent à ce que l’espèce ne soit pas menacée d’extinction. Dans le ciel l’aigle royal accompagne souvent le voyageur au cours de son exploration du parc national.
Dans les autres parcs naturels, mais aussi en dehors, vivent des mufles, des musaraignes, des daims. La genette, originaire d’Afrique s’est bien intégrée à cet écosystème. C’est l’un des animaux nocturnes les plus abondants au Portugal. Il ressemble à un chat européen couplé à un raton laveur et préfère les espaces boisés proches de cours d’eau. Dans le sud de la péninsule, le spectaculaire caméléon méditerranéen qui passe du jaune vif au noir de jais est difficile à apercevoir. Il se nourrit essentiellement de criquets et hiberne de décembre à mars. Au printemps, de curieux petits yeux rouges sans corps pourraient bien vous regarder à votre insu.

La sauvegarde du lynx

Le 5 mai 2016, le premier lynx ibérique naissait à l’état sauvage, dans le parc naturel de la vallée de Guadiana au sud du pays. Une première en 40 ans ! L’espèce vivant essentiellement en Espagne et dans le sud du Portugal était en voie d’extinction à cause de la diminution de sa source de nourriture principale, le lapin sauvage. Le programme de protection Iberlince avait été mis en place pour réhabiliter territorialement le lynx ibérique en Espagne et au Portugal. En 2010 et 2011, des naissances avaient eu lieu en captivité, mais tous les petits sont morts. En 2012 une portée a survécu dont la femelle Jacaranda qui a donné naissance à ce petit lynx après avoir été réintroduite dans son milieu naturel le 16 décembre 2014. Une vingtaine d’autres lynx vivent toujours au centre de reproduction de Silves. Parmi les 404 lynx ibériques vivant dans la nature, 10 individus résident dans la vallée du Guadiana dont 4 femelles, les autres se trouvant en Andalousie (Espagne). L’animal a été retiré des espèces « en danger critique d’extinction » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Toutefois, il reste vulnérable et « en voie d’extinction ».

L’Algarve et l’estuaire du Tage, territoires privilégiés des oiseaux migrateurs

Dans l’estuaire du fleuve Sado, à Setúbal près de Lisbonne, des dauphins nagent en liberté. Pour les voir de plus près, il est possible de monter sur un catamaran. Les cigognes blanches se reproduisent dans cette zone tandis que leurs voisines les cigognes noires, plus farouches, vivent au bord du Tage. Son estuaire, zone très humide, est apprécié par de nombreuses espèces aquatiques pour son garde-manger. Les roseaux servent de cachette aux espèces les plus vulnérables à d’éventuels prédateurs. On peut y observer parmi les canards, de majestueux flamants roses, des fauvettes, et le superbe grèbe huppé. Le climat favorable pour certains oiseaux migrateurs permet d’observer sur les rives du Tage, si vous êtes chanceux, la farouche huppe fasciée. Comme elle fuit les endroits où sont déversés trop d’insecticides, la huppe fasciée est un excellent indicateur de la qualité écologique du milieu où elle décide de s’installer.
Les oiseaux migrateurs (rapaces, grues, oies, passereaux) qui vont ou reviennent d’Afrique séjournent principalement dans la réserve naturelle de la ria Formosa, près du Cap Saint-Vincent à Sages. Dans le Douro international des rapaces comme le percnoptère d’Égypte façonnent le paysage faunique.

Flore

Saviez-vous que l’Assemblée générale des Nations Unies avait proclamé le 21 mars « journée internationale de la forêt » ? À cette occasion, la forêt et le végétal sont célébrés partout au Portugal. Certaines municipalités distribuent même des plants d’arbres. Rappelons qu’un tiers de la superficie du pays est constitué de forêts. Un grand projet de reboisement du Portugal a opéré au XXe siècle. Les pins maritimes ont d’abord été plantés en bord de côtes où se formaient les dunes afin d’empêcher leur progression. Ces résineux se retrouvent naturellement sur tout le territoire, présentant des spécificités propres selon leur position géographique. Mais la majorité des plants sont des chênes-lièges, car ils représentent une manne financière pour le Portugal. Avec leur bois et leur écorce sont fabriqués le liège utilisé pour les bouchons de vin et dans l’artisanat local, ainsi que la pâte à papier. Ils prédominent dans les plaines sèches de l’Alentejo. À savoir qu’une plantation de chêne-liège s’appelle une suberaie.
L’eucalyptus, lui aussi bastion de l’économie portugaise, a énormément été planté. Le Portugal compte aujourd’hui près de 800 000 hectares d’eucalyptus. Ils sont très controversés, entre ceux qui souhaitent leur expansion et ceux qui veulent qu’elle s’arrête, sachant qu’ils brûlent facilement et entraînent chaque année des décès liés à des incendies.

Préservation de la flore

Un tiers des espèces végétales du Portugal ont été importées au fil de l’Histoire : vignes, citronniers, cognassiers… C’est le cas également du jacaranda, importé du Mexique. Cet arbre qui fleurit violet-bleu en mai-juin. Un peu comme la floraison des cerisiers au Japon, la floraison des jacarandas à Lisbonne est un spectacle de toute beauté. L’olivier, bien que préférant le soleil du sud, s’est acclimaté à certaines régions du nord.
Dans les provinces ensoleillées de l'Algarve et de l'Alentejo, les fleurs méditerranéennes (orchidées, iris, lupin...) embrassent le paysage au printemps ; les arbres fruitiers et les agaves quasiment tout au long de l’année.
La banque de semences Antonio Luis Belo Correia de Lisbonne travaille depuis 2001 à conserver et protéger les plantes originaires du Portugal. Elle conserve ainsi dans des flacons 3 700 échantillons de graines de plus de 1 200 espèces et sous-espèces de plantes endémiques qui pourraient disparaître. Cette banque de semences n’est pas la seule du pays, mais la plus grande.

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