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Le christianisme orthodoxe est avec la langue grecque le ciment de la société. Autant dire que les Grecs sont très attachés à leur Église, même quand ils sont peu pratiquants, agnostiques, voire athées ou d'une autre confession. L'institution est aussi bien plus en lien avec le reste de la société que l'Église catholique en Occident, ne serait-ce que grâce au mariage des prêtres. Et malgré les prêches parfois virulents de certains prélats envers le divorce, l'avortement ou l'homosexualité, le clergé se montre dans son ensemble assez tolérant, puisqu'il partage les mêmes réalités que les fidèles. L'Église orthodoxe encourage les actes de dévotion, notamment le culte des icônes. Plus étonnant, elle accompagne certaines superstitions qui n'ont plus grand-chose à voir avec la religion, car elle se veut une Église populaire, en phase avec les croyances populaires. Et en Grèce, justement, ce n'est pas ce qui manque.

Maison et mauvais œil

Croix noire. Avant d'entrer chez quelqu'un, levez les yeux et vous verrez souvent sur le linteau de la porte une croix chrétienne tracée à la fumée de bougie. Cela signifie que l'habitation a été bénie par un pope. C'est un usage moderne, surtout en ville. Mais à la campagne, la vraie tradition veut que le pope coupe la tête d'un coq et répande son sang avant le début du chantier. Cela se perd un peu. L'autre pratique qui se développe, c'est de suspendre une peluche sur la maison tant que celle-ci n'est pas terminée. Cette tradition vient d'Albanie, pays d'origine de nombreux ouvriers du bâtiment en Grèce.

Mauvais œil. Croyance que l'on retrouve du Pakistan au Brésil, le mauvais œil est un héritage des Perses, arrivé en Grèce par les Ottomans. Appelé ici le mati (« œil »), c'est la crainte du pouvoir maléfique du regard de certaines personnes provoqué par la jalousie. Heureusement, il existe plein d'astuces pour ne pas être « matiassé ». Par exemple, chaque compliment susceptible d'engendrer la jalousie doit s'accompagner d'un petit mouvement de la langue sur la lèvre supérieure, comme lorsqu'on crache un pépin, répété trois fois avec l'onomatopée « ftoussou »… et plus ou moins de postillons. Ce geste est encore plus étonnant lorsqu'il est pratiqué sur un bébé. D'ailleurs, par mesure d'hygiène, de nombreuses maternités interdisent de « ftoussouter » sur les nourrissons. Autre stratagème : des prières récitées par des rebouteuses, y compris par téléphone si besoin. Et parmi les nombreuses amulettes anti-mati, la plus courante est justement en forme d'œil. Comme l'œil d'Horus des anciens Égyptiens, l'œil bleu des Grecs et des Turcs orne quantité de maisons, bateaux et voitures, jusqu'au sol des ruelles des Cyclades.

Autres croyances populaires

Signe de croix. Comme les catholiques, les orthodoxes pratiquent ce geste rituel, mais « à l’envers », c’est-à-dire en touchant l'épaule droite avant l'épaule gauche. Il s’agit en fait de la pratique originelle remontant au IIe siècle, la papauté ayant encouragé les Latins à se démarquer des Grecs lors des croisades. Autre différence qui tient davantage de la dévotion : les Grecs les plus pieux se signent trois fois de suite dès qu’ils passent devant une église. C’est très furtif et l’on est parfois surpris de voir une fille en tenue légère ou un homme d’affaires pressé faire ce geste symbole de la Trinité.

Mardi. Constantinople étant tombée aux mains des Ottomans un mardi (29 mai 1453), la tradition veut que l’on ne signe pas de contrat ou qu’on entreprenne rien d’important ce jour-là.

Mini-chapelles. Elles sont partout au bord des routes. Appelées proskinitaria, elles signalent l’emplacement d’un accident mortel ou d’un accident évité. À l’intérieur se trouvent une lampe à huile et une icône du saint patron de la personne décédée ou « miraculée ». Des chapelles de taille plus importante se dressent également en nombre dans les jardins, dans les champs ou dans certains immeubles. Là, c’est autre chose, puisque leurs propriétaires bénéficient de la défiscalisation accordée aux domaines de l’Église.

Grenade. Ce fruit est censé porter chance. Il est suspendu aux maisons à la période de Noël et, le 31 décembre à minuit, on l’écrase au sol. Plus les graines se répandent, plus on aura de chance et de bonheur au cours de l’année qui commence.

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