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Des atouts naturels à protéger

La Slovaquie, comme la Pologne, s’est montrée particulièrement précoce dans son souci de protéger la nature, cela s’explique notamment par la proximité des Slovaques avec leurs montagnes. Étrangeté géologique, la chaîne des Tatras s’élève dans une vision surréelle d’une longue plaine qui entoure la ville de Poprad à des hauteurs vertigineuses (2 500 m d’altitude sur seulement 35 km de longueur et 17 km de largeur). Le pays compte neuf parcs nationaux, treize paysages protégés et mille espaces protégés, le tout couvrant environ 23 % de son territoire. La Státna Ochrana Prírody est une organisation gouvernementale à but non lucratif, responsable des parcs nationaux et des paysages protégés en Slovaquie. C’est elle qui met en place les politiques de protection de ces zones afin de sauvegarder les écosystèmes et la biodiversité. La majorité des parcs nationaux slovaques sont des zones montagneuses et le plus récent, le parc national des Grandes Fatras (Veľká Fatra), a été créé en 2002. Le parc national des Basses Tatras (Nízke Tatry) est le plus vaste du pays, il a été institué en 1978. Pieniny est le parc le plus petit, mais il est également riche en beaux paysages naturels. Certaines zones à l’intérieur de ces parcs ont été déclarées réserves de la biosphère par l’Unesco : Poloniny, le Karst slovaque (Slovensky Kras) et Tatry. Randonneurs, alpinistes, skieurs, vous trouverez ici tout pour faire votre bonheur. L’une de randonnées les plus impressionnantes est celle du canyon de Hedlo Hornádu dans le Paradis slovaque, où l’on chemine sur des échelles de fer. La station de Jasna, dans les Basses Tatras, est équipée pour accueillir skieurs en hiver et randonneurs ainsi que cyclistes en été.

Tous ces espaces naturels protégés permettent d’accueillir une biodiversité riche. Les ours sont l’animal phare de la Slovaquie. Alors qu’ils étaient en voie de disparition au milieu du XXe siècle, des mesures de protection rigoureuse (interdiction de la chasse, réglementation des exploitations forestières et de la pénétration des zones fréquentées par les ours) ont permis de faire remonter leur population de manière spectaculaire. On estime qu’il y en avait 1 200 en 2016. Dans certaines localités, ils sortent de leur habitat naturel pour venir chercher de la nourriture en ville, ce qui n’est pas toujours sans danger. Les forêts de conifères d’altitude sont également peuplées par une importante population de loups, de lynx, rareté en Europe, de chats sauvages, de chamois, de marmottes, de pics-verts, d’écureuils, de bouvreuils, de becs-croisés, de grands coqs de bruyère, de cervidés, de lièvres, de cigognes noires et de perdrix noires. La Slovaquie est une destination propice à l’observation des oiseaux. On y rencontre des pics, des oiseaux de nuit comme la chouette de l’Oural ou encore des aigles criards ou pomarins. L’association Raptor Protection of Slovakia gère un espace protégé à quelques kilomètres de Bratislava, The Protected Bird Area (CHVÚ) Sysľovské Polia. On y trouve des espèces rares, notamment le plus grand oiseau volant d’Europe, la grande outarde.

Qualité de l’air, déchets : peut mieux faire

La Slovaquie se place parmi les mauvais élèves de l’Europe en termes de qualité de l’air. En 2018, des citoyens, les associations environnementales EPTA, ClientEarth, VIA IURIS et l’association de soutien au vélo Cyclokoalicia ont mené une action en justice contre la ville de Bratislava, car les mesures de qualité de l’air dépassaient régulièrement les normes nationales et européennes. Elle a été condamnée par le tribunal régional à s’améliorer. Des zones à faibles émissions pourraient prochainement être instaurées dans certaines parties de la ville. En tout cas, les mobilités douces se développent : des vélos partagés ont été déployés dans la capitale. Du côté de la gestion des déchets, aussi, il y a des progrès à faire. En 2018, la Cour de justice de l’Union européenne a condamné la Slovaquie pour avoir tardé à mettre en œuvre le droit de l’UE sur la mise en décharge des déchets.

Zuzana Čaputov, élue présidente en mars 2019, s’est d’ailleurs fait connaître pour avoir lutté, en tant qu’avocate, aux côtés de l’association VIA IURIS, contre la création d’une immense décharge à Pezinok, dans la périphérie de Bratislava. Un combat victorieux qui a permis l’annulation du permis de construire de la décharge en 2013.

En route vers le changement ?

En vue de respecter les objectifs de l’accord de Paris, Zuzana Čaputová, la nouvelle présidente, élue sur un programme favorable à l’environnement, a annoncé que les mines de charbon dans la région de la Nitra seraient progressivement fermées d’ici 2027. La majorité de l’électricité en Slovaquie provient toutefois du nucléaire, au grand dam des associations écologistes. La mise en service prévue des troisième et quatrième réacteurs de la centrale de Mochovce s’attire les foudres des écolos ici, mais aussi du côté de l’Autriche, qui se trouve à une centaine de kilomètres. L’un des grands défis écologiques du pays réside également dans la lutte contre l’exploitation forestière dans les parcs nationaux, un grand cheval de bataille de l’association WOLF (www.wolf.sk). Le pays a en tout cas trouvé un moyen d’améliorer ses routes tout en remédiant à ses problèmes de recyclage. L’an dernier, la première route faite à partir de plastique recyclé a été inaugurée dans la région de Lučenec. Des granulés créés à partir de bouteilles en PET et emballages en plastique sont utilisés pour créer le revêtement de la chaussée. D’autres projets similaires sont prévus dans le pays.

L’agritourisme

La Slovaquie offre un large choix d’agritourisme pour les amoureux de la nature et des sports verts : ranchs avec chevaux, fermes avec produits faits maison ou encore exploitations piscicoles sont à découvrir dans les régions de Bratislava et de Trnava. À environ 20 km du centre de la capitale, il est ainsi possible de visiter la ferme biologique Biofarma Príroda. Ce domaine, qui abrite des brebis, approvisionne les restaurants et les pubs de ses propriétaires en pain et fromage bio. Si le bio n’est pas encore très développé dans le pays, l’agriculture fait sa transition progressivement.