Une position centrale
Avec une superficie plutôt modeste, 78 866 km2, soit un peu moins que la région Nouvelle-Aquitaine, la Tchéquie pointe à la vingtième place des pays européens selon le classement par superficie. Il s’agit donc d’un petit pays, constitué de deux régions bien distinctes : la Bohême, qui occupe à la partie occidentale du pays, et la Moravie, qui correspond à la partie orientale. On peut également y ajouter la Silésie, une région montagneuse située à l'extrême nord-est, autour de la ville industrielle d’Ostrava. Le plus grand voisin du pays est l’Allemagne au nord-ouest et à l'ouest avec 810 km de frontière commune. La Tchéquie a également des frontières au nord-est et à l'est avec la Pologne (762 km), au sud avec l'Autriche (466 km) et au sud-est évidemment avec la Slovaquie (265 km). Grâce au relief assez doux, la population de la République tchèque est répartie de manière relativement homogène sur le territoire, avec une moyenne de 135 hab./km2. Les plus fortes concentrations de populations sont observées dans la capitale, Prague, et dans les anciennes régions industrielles de Moravie du Sud.
La Bohême et ses hauteurs
Avec un point culminant, le mont Sněžka, à 1 602 m, l’altitude de la Tchéquie est loin de donner le vertige. La Bohême, massif hercynien constitué de roches granitiques et affichant une hauteur moyenne de 500 m, est pourtant communément appelée le « toit de l'Europe ». On y trouve de nombreux filons métallifères qui ont assuré la destinée industrielle du pays. Ce massif est entouré de montagnes plus hautes, de 1 000 à 1 500 m de haut en moyenne, divisées en plusieurs chaînes de montagnes. Au sud-ouest s’élève la Šumava, à l’ouest les monts Český, du côté de la frontière polonaise s’étend le massif de Krkonoše (où se situent le point culminant du pays et les sources de l'Elbe) et enfin au nord viennent les monts Krusňéhory. Ces nombreuses chaînes de montagne dissimulent bien sûrs des trésors géologiques tels le Český Ráj et la région d'Adršpach-Teplice, qui se caractérisent par de hautes et étroites formations de grès et forment de véritables villes de pierre. De très nombreuses grottes émaillent également le pays, dont la plupart peuvent être visitées, au moins en partie, et où de très belles formations naturelles peuvent être observées. La zone au nord de Děčín, là où l'Elbe quitte le pays, offre également de belles sculptures naturelles. À l’opposé, au point le plus bas du pays, là où l’Elbe passe la frontière allemande, l’altitude n’est plus que de 116 m.
Un réseau hydrographique abondant
La région est abondammennt arrosée par l'Elbe (Labe) et son affluent la Vltava. Cette dernière, véritable trésor national, a été rendue célèbre au XIXe siècle par la fameuse symphonie de Bedřich Smetana, grand compositeur national. Il s’agit de la plus longue rivière du pays, qui prend sa source dans les monts de la Šumava, puis traverse le sud de la Bohême et Prague, avant de se jeter, à 435 km de sa source, dans l'Elbe à Mělník. Elle est depuis bien longtemps un axe économique majeur, comme en témoignent les belles villes et les châteaux qui la bordent, et a engendré, au niveau de Prague, des terres bien drainées, qui ont favorisé le développement de la ville. Fleuve nourricier, elle a permis de tout temps d'acheminer les richesses du sud du pays (bois et sel, notamment) vers la capitale. Assurant l’irrigation des terres fertiles autant que l’alimentation en eau des usines après la révolution industrielle, elle a joué un rôle toujours majeur dans l’économie du pays. Mais sa beauté est trompeuse : en 2002, des crues dévastatrices ravagent le pays et marquent fortement la capitale. L'eau a recouvert des quartiers entiers, endommageant les étages inférieurs des bâtiments, le métro, où périrent noyées plusieurs personnes, ainsi que des sites remarquables, comme le château de Troja ou encore le zoo. De nombreux animaux furent retrouvés errants dans différents quartiers de Prague. Le plateau bohémien est une belle région de collines douces et cultivées.
Les vallées, comme celle de la Vltava, sont plus boisées. La région de Třeboň fait figure d'exception avec ses très nombreux lacs et étangs, en partie artificiels, issus de l’aménagement des marécages à l’époque médiévale. L'ouest de la Bohême est riche de nombreuses sources d'eau curative. En témoignent les célèbres stations thermales de Karlovy Vary et de Mariánské Lázně. D’autres sources minérales vont, elles, alimenter les brasseries de bière d’une eau parfaitement pure qui, associée à la qualité du houblon de Bohême, assure au pays de fabriquer quelques-unes des meilleures bières au monde. Capitale de la Bohême et du pays, Prague draine aujourd'hui l'activité économique et touristique, au détriment de ses voisines Pour preuve : 90 % des touristes en République tchèque se contente de visiter Prague et un ou deux châteaux alentour, mais les road trips en Tchéquie sont encore rares. Les deuxième et troisième villes du pays (Brno et Ostrava) se situent en Moravie. La région est néanmoins plus densément peuplée que sa voisine morave et compte un grand nombre de villes de taille importante : Plzeň, ville de la bière, Teplice et Ustí nad Labem, les deux grands centres industriels du nord, Liberec, au pied des montagnes, Hradec Kralové, le poumon économique de l'est de la Bohême, Pardubice, sa belle rivale, Tábor, la hussite, et České Budějovice, la capitale du Sud.Les basses terres moraves
La Moravie est en majeure partie une région de terres basses ou de douces collines, irriguée par la rivière Morava et par quelques-uns de ses affluents comme la Bečva. Tout comme en Bohême, la zone basse est encadrée par des reliefs. On citera les monts Jeseník (culminant à 1 491 m) au nord d'Olomouc et le long de la frontière polonaise, les monts Béskydy (point culminant à 1 323 m) au sud d'Ostrava et le long de la frontière slovaque, et les Carpates blanches (Bílé Karpaty) à l'est de Zlín, plus modestes que les précédents. Le centre de la Moravie, le long de la Morava, offre des paysages de plaines cultivées. À l'ouest et au sud-ouest ondulent de belles collines, plantées de blé ou de pavot, et parfois embellies par des forêts entretenues. Les villages des massifs montagneux et très boisés qui longent la frontière slovaque sont parmi les plus pittoresques du pays. L'architecture rurale y est encore bien conservée. Parmi les curiosités du relief, citons le Karst morave, au nord de Brno, où gouffres et grottes immenses vous attendent. Trois villes majeures regroupent une bonne partie de la population morave. Brno, deuxième du pays, est une ville de foires, industrielle, étudiante et dynamique, ainsi qu'un nœud logistique important. C’est une ville très vivante et particulièrement active tout au long de l’année. Ostrava, troisième ville du pays, au nord-est, est plus silésienne que morave. Il s'agit d'une ancienne ville minière majeure où l'industrie lourde a marqué pour longtemps le paysage urbain. Sa reconversion a été plus longue et difficile avec la fermeture des mines et des principaux sites industriels, mais leur reconversion depuis une dizaine d’années en attraction touristique pourrait changer la destinée économique de la ville et de ses environs. Entre les deux, Olomouc, plus modeste en taille mais bien plus attrayant, offre au visiteur son superbe centre historique au lacis de ruelles médiévales parfaitement préservées. De nombreuses villes moyennes, variées, vous attendent dans cette région : Jihlava, une ville prospère à la croisée de la Bohême et de la Moravie, Znojmo, petite bastide perchée sur sa hauteur, Zlín, le berceau de la firme du célèbre chausseur Bata, Přerov et ses industries, Kroměříž et ses trésors architecturaux, ou encore Mikulov et ses vins. Sans oublier Trebič et son superbe centre historique inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.