Une nature de toute beauté à préserver
Dans le but de préserver la biodiversité, ce sont 27 parcs nationaux qui ont été créés au Viêt Nam. Si leur vocation n’est pas touristique à l’origine, de nombreuses visites et activités y sont tout de même organisées afin de découvrir le riche patrimoine naturel du pays. En pratiquant la plongée, en s’adonnant à de longues randonnées ou en partant observer les animaux, on se rend compte de l’incroyable diversité des lieux. Les parcs nationaux abritent une incroyable faune et flore, et ce, quelle que soit la partie du territoire sur laquelle on met les pieds. Le Parc national de Cuc Phuong, qui fut le premier à obtenir ce titre en 1962, se situe sur trois provinces du nord du Viêt Nam. On y découvre des arbres âgés de plusieurs siècles, des plantes aquatiques, des cavernes conservant des traces d’hommes préhistoriques et une formidable variété d’animaux tels que des oiseaux, des reptiles, des mammifères et des amphibiens. Lorsque l’on rejoint le delta du Mékong, on peut passer du temps dans la Réserve ornithologique de Tram Chim, une zone humide qui fait le bonheur des ornithologues. Il abrite en effet des espèces d’oiseaux très rares, dont la fameuse grue du Japon. Au centre du pays, le Parc national de Phong Nha Ke Bang est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et est surnommé le « Royaume des grottes et cavernes. » La raison est simple, il abrite plus de 300 systèmes de cavités naturelles et il est important de noter que seulement 20 ont été explorées à ce jour ; Hang Son Doong est la plus grande grotte du monde et a été découverte en 2009. Ce parc national est un fabuleux terrain pour des activités telles que le vélo, le trek et la découverte des grottes. L’eau occupe une place importante au Viêt Nam, on a l’occasion de s’en rendre compte en traversant le pays et en prenant la direction du Parc national de Ba Be, dans la province de Bac Can. Il a été fondé pour protéger les lacs de Ba Bê, où l’on peut se balader en bateau. Autour ? Une nature luxuriante avec 600 espèces de plantes et une multitude d’animaux. Autre parc, autre richesse, ceux qui ont l’occasion de séjourner à deux pas du Parc national de Con Dao dans l’archipel éponyme disposent de tout ce qu’il faut pour profiter du bord de mer : des plages de rêve et l’observation des coraux et tortues de mer à l’occasion de plongées sous-marines. Comment parler du Viêt Nam sans mentionner ses paysages que l’on peut voir dans de nombreux films, L’odeur de la papaye verte de Tran Anh Hung ou bien Indochine de Régis Wargnier. La Baie d’Along et ses pitons rocheux et les rizières en terrasses des provinces de Hà Giang, Lào Cai et Lai Châu, forment des paysages presque irréels et à la beauté unique au monde. Lors d’un séjour, la Route Mandarine est une bonne façon de sillonner le pays du nord au sud et de voir se succéder toute la diversité des paysages. Une pause recommandée est celle que l’on peut faire à seulement deux heures de bateau de Hôi An, dans l’archipel de Cu Lao Chàm. On trouve sur ces huit petites îles d’agréables petits villages de pêcheurs où il fait bon goûter à la gastronomie locale et lézarder sur des plages de sable blanc et aux eaux turquoise.
L’un des pays les plus touchés par le dérèglement climatique
C’est une réalité bien triste qui touche le pays, mais le Viêt Nam fait partie des territoires qui seront les plus touchés par le dérèglement climatique. Depuis 20 ans, la multiplication des catastrophes naturelles coûte 1 à 1,5 % du PIB et empêche de réduire la pauvreté. Si le dérèglement climatique détruit l’environnement, il a inévitablement de graves conséquences pour les populations, en réduisant les rendements agricoles. Autres problèmes environnementaux auxquels le Viêt Nam a à faire face, la montée des eaux. Désormais inéluctable, elle est une réalité pour presque la moitié des provinces se situant au bord de l’océan. Selon les estimations du gouvernement, le tiers du delta du Mékong, considéré comme le grenier à riz du pays, sera submergé dans les prochaines décennies si le niveau de la mer continue d’augmenter à ce rythme. Les grandes villes subiront elles aussi les conséquences de la montée des eaux, comme Hô Chi Minh-Ville, où la population continue de s’installer sur des zones peu élevées. Puisque nous parlons des villes, il faut mentionner un autre problème d’envergure qui touche le territoire vietnamien. La pollution de l’air atteint des seuils alarmants dans les principales métropoles. Avec le développement de pathologies qui touchent inévitablement les populations. Asthme, bronchite, irritation des yeux, problèmes cardiaques touchent les personnes les plus vulnérables.
L’activité humaine, grande responsable ?
Situé sur le plateau continental de l’Asie du Sud-Est, le Viêt Nam est l’un des pays les moins forestiers de toute la région. Pourtant, son territoire présente des conditions naturelles grandement favorables au développement d’une forêt tropicale humide. Or, si la forêt vierge a déjà subi les conséquences des armes chimiques durant la guerre du Viêt Nam, elle est aussi aujourd’hui menacée par le développement économique du pays. Les zones forestières sont en effet au cœur de la mécanique de développement, puisqu’elles abritent des ressources et de potentielles zones d’agriculture exploitées par les humains. Le bois est aussi une denrée rare et qui s’arrache à prix d’or en Asie du Sud-Est. Résultat, la déforestation est l’une des plus rapides au monde. Elle engendre d’autres conséquences désastreuses comme les glissements de terrain avec les fortes pluies et la perte d’un habitat ancestral pour les groupes ethniques minoritaires. Au niveau des grandes industries, elles ont aussi de lourdes responsabilités dans la pollution du pays, de l’air et des eaux. On se souvient du scandale de Formosa Plastics, responsable de la plus grande catastrophe environnementale du pays. En cause, un complexe sidérurgique dont la compagnie taiwanaise Formosa Plastics Corp. est le principal actionnaire et qui, en déversant ses déchets dans l’océan, a empoisonné plus de 100 tonnes de poissons, sinistré des coraux, contaminé des coquillages. Le scandale a porté des milliers de personnes dans la rue, réclamant la vérité et inquiètes pour les conséquences écologiques. Dans une société de tout plastique, les industries, mais aussi les habitants, sont responsables du fait que le Viêt Nam fait partie des plus grands pollueurs de la mer au monde, avec notamment 13 millions de tonnes de déchets plastiques rejetés en mer chaque année. Chaque minute, jusqu’à 1 000 sacs sont utilisés et seulement 27 % d’entre eux sont traités et recyclés. En ce qui concerne les mentalités, la population semble encore un peu frileuse à s’investir pour l’écologie, certainement par manque d’informations, et ce même si les catastrophes naturelles (inondations, tempêtes, sécheresse…) et les scandales liés aux industries semblent éveiller quelques esprits contestataires. Les autorités, elles, si elles sont encouragées par la communauté internationale avec qui elle a noué quelques partenariats, se limitent souvent à des discours encourageants, mais ferment les yeux lorsqu’il est question de développement industriel, de la corruption et du trafic d’animaux, et ne voient en réalité que les intérêts financiers immédiats.
Les ONG à la rescousse
Le Gret, Groupe de recherche et d’échange technologique (www.gret.org), est une ONG qui est présente au Viêt Nam depuis 1988. Elle intervient dans les domaines que sont l’agriculture, l’eau potable, la citoyenneté, l’assainissement, la gestion des ressources naturelles, les déchets et l’énergie. Forte de sa longue et solide expérience dans le pays, elle œuvre pour que les petites associations locales puissent rencontrer les ONG nationales et ainsi échanger sur les problématiques environnementales rencontrées dans les provinces rurales. En effet, les villes sont loin d’être les seules à souffrir du dérèglement climatique et des effets néfastes du développement industriel. Depuis qu’il intervient au Viêt Nam, le Gret mène différentes actions en faveur de l’environnement comme le Projet Pro 3, qui contribue à réduire la saturation et l’impact sur l’environnement des sites de traitement des déchets. L’ONG Wildlife Justice Commission (www.wildlifejustice.org), de son côté, a dénoncé publiquement l’inaction des autorités locales face aux trafics d’animaux, espérant se faire entendre pour qu’elles prennent les mesures appropriées. Côté tourisme, et on sait qu’il a aussi son rôle à jouer dans la sauvegarde de l’environnement, l’ONG Globalong (www.globalong.com), basée à Hanoï, promeut l’écotourisme en incitant les voyageurs à explorer des contrées moins fréquentées, en logeant chez l’habitant, qui eux-mêmes peuvent proposer d’autres services aux touristes en échange d’argent. Une façon d’améliorer les conditions de vie des communautés rurales, dans le respect des règles du développement durable.