Découvrez l'Arménie : A l'écran (Cinéma / TV)

L’Arménie peut se féliciter d’avoir un cinéma aussi riche et bouleversant que l’Histoire même de son pays. Le cinéma arménien est en premier lieu un outil de propagande puis il devient socialiste. Très vite pourtant, il se libère de cette image ennuyeuse et lourde, grâce à des réalisateurs comme Henrik Malian ou Sergueï Paradjanov. Mais les difficultés économiques ne favorisent guère la production cinématographique et le séisme que connaît l’Arménie en 1988 n’aide pas au développement de cette partie de la culture. L’Arménie a cependant deux points forts dans sa cinématographie : le documentaire et le dessin animé. Ainsi des œuvres comme le dessin animé Le Chien et le Chat et les documentaires Guiank ou Griv (Guerre et Vie) et Nothing to Be Afraid of sont de véritables trésors nationaux pour l’Arménie, qui peut ainsi se féliciter de faire partie de la grande famille du cinéma.

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Un passé glorieux

Le 7e art arménien naît en 1923, suite à l’avènement du pouvoir soviétique et à la création du Goskino arménien (Armenkino, puis Armenfilm et enfin Haïfilm). D’abord un instrument de propagande, le cinéma arménien existe cependant très vite à travers des réalisateurs comme Amo Bek Nazarov et Iram Perestiani, qui puisent leur inspiration dans le patrimoine national. Après une période étouffante de réalisme socialiste, le 7e art arménien connaît une période de renaissance au début des années 1960. Henrik Malian réalise Nous sommes nos montagnes (1969) et Les saisons d’Artavazd Pélechian (1972), deux films empreints d’une thématique pastorale ; Ardavazd Péléchian réalise Nous (1969), Les saisons (1972) et plus tard, Notre siècle (1982) tandis que Sergueï Paradjanov réalise Les Chevaux de feu (1964) ou Sayat Nova (1968), et acquiert le titre d’influence artistique pour une génération de nouveaux réalisateurs, tant en Géorgie qu’en Ukraine ou en Arménie. En outre, la production de films d’animation (avec des animateurs comme Robert Sahakyants) connaît un regain de créativité. Dès les premières réalisations en 1937, ce genre cinématographique gagne une certaine réputation grâce, notamment, au film Le Chien et le Chat de Lev Atamanov réalisé en 1955. Mais il faut attendre 1967 pour que le film d'animation arménien assure une production régulière, qui se distingue notamment par ses bandes-son.

Un genre privilégié : le documentaire

D’abord subverti par une veine poétique lyrique, le documentaire arménien connaît une renaissance engagée et critique (avec des artistes comme Haroutioun Khatchatourian ou Rouben Kevorkiants) suite à la création du mouvement Karabagh. Mais les temps sont durs pour l’économie du pays, le cinéma arménien attend des financements extérieurs tandis que les cinéastes locaux attendent impatiemment de pouvoir puiser leur inspiration dans le bouleversement que connaît le pays lors du séisme de 1988. Le lancement d’un festival du film en Arménie, l’Abricot d’or, illustre néanmoins les efforts des réalisateurs pour redonner au cinéma arménien la place qu’il mérite dans la production mondiale. Du documentaire à la fiction, une nouvelle génération de réalisateurs arméniens se crée une place dans le monde du cinéma : Anna Melikian et ses œuvres Mermaid (2008, Ours d’or et Abricot d’or) et De l’amour (2015, Grand Prix du Fesrival de Sotchi, en Russie) ; Anna Arevshatyan et Bari Luys (récompensé par de nombreux Prix notamment à Toronto ou au Festival d’Erevan) ou encore Mher Mktrchian et son œuvre Guiank ou Griv (2017) traitant de la guerre du Karabagh. Récemment, on remarque l’œuvre arméno-russe Spitak (2018) d’Alexandre Kott (meilleur réalisateur au Festival de Moscou) ainsi que les documentaires I am not Alone (2019) de Garin Hovannisian et Nothing to Be Afraid of (2019) de Silva Khnkanosian.

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