De l’aéroport au centre-ville en Arménie
Soumise depuis 1993 à un double blocus terrestre de l’Azerbaïdjan et de la Turquie (dont la levée progressive est en discussions depuis la défaite arménienne face à l'Azerbaïdjan dans la guerre du Karabagh de l'automne 2020), l’Arménie est accessible essentiellement par la voie des airs, et plus facilement et à moindre coût depuis l’ouverture de son ciel à la concurrence en 2013, et l’arrivée des low cost en 2020. La principale porte d’entrée est l’aéroport Zvartnotz, flambant neuf, à 20 minutes du centre de Erevan, par un système de navettes de bus régulières (60 cents), bus (arrêt rue Abovian), taxi (5 €) – bien réglementés –, et souvent des navettes proposées par les hôtels, en attendant l’extension du métro jusqu’à l’aéroport. Nettement moins fréquenté, le Shirak International Airport dessert la 2e ville du pays, Gyumri, pour des liaisons surtout avec la Russie, un service de taxis permettant de gagner le centre tout proche. Enfin Stepanakert a aussi son aéroport, tout neuf, mais qui n’est toujours pas en service, en raison des menaces de l’Azerbaïdjan.
Arrivée en train en Arménie
Parent pauvre des transports arméniens, le système ferroviaire est en voie de réhabilitation à l’initiative d’une grande compagnie russe. En raison du blocus, qui a condamné l’ancienne voie ferrée reliant Erevan à la Turquie et à l’Azerbaïdjan (ces deux pays alliés ont préféré contourner l’Arménie en construisant une nouvelle ligne ferroviaire via la Géorgie), la seule voie ferrée internationale relie Tbilissi à la gare Sassounsti Tavit, au centre de Erevan. Cette ligne est empruntée surtout par les Arméniens se rendant en été sur les plages de Batoum, en Adjarie (Géorgie), moyennant une vingtaine d’heures et 15 €. Par ailleurs, un train électrique moderne a été inauguré en 2018 reliant Gyumri à Erevan en moins de deux heures, pour 2 500 AMD (6 €). Quant à la ligne Erevan-Sevan, elle reste aléatoire et est empruntée surtout par les trains de marchandises.
Transports en commun en Arménie
Erevan dispose d’un métro, dont les quelques stations de l’unique ligne affichent un luxe monumental soviétique, mais ne desservent que partiellement le centre de la capitale de 06h à 23 h. S’il est peu cher (50 AMD, soit 10 cents), et climatisé, il est peu fréquenté, les habitants préférant les bus, nombreux et désormais modernes, moins les trolleybus électriques, mais restent attachés aux minibus (marchroutka) à itinéraires fixes et arrêts fréquents, moins chers encore, mais peu respectueux des normes de sécurité et menacés régulièrement d’interdiction par les autorités. Aux bus rarement climatisés, les habitants de la capitale préfèrent souvent les nombreux taxis, même s’ils font face aux mêmes problèmes d’embouteillage. Ils font aussi office de transports en commun, puisque 4 passagers peuvent partager un même taxi, et les prix sont très attractifs. A ce prix, il est toujours possible de louer les services d’un taxi pour s’échapper de la capitale et crapahuter dans les montagnes. Gyumri dispose de lignes de bus, minibus et de taxis, mais dans les autres localités, les moyens de transport sont limités. Depuis Erevan, les bus et les minibus desservent toutes les localités à des prix modiques, jusqu’à Tbilissi (6h de route pour 17 €) et au-delà…
Un sésame pour Erevan. Depuis 2018, Erevan s’est dotée d’un système de pass, la Yerevan Card qui permet l’accès libre aux transports en commun et métro, ainsi qu’à 40 musées, voire des discounts sur certains hôtels en fonction de la durée et de la formule choisies (voir la fiche pratique A voir / A faire).
Vélo, trottinette & co en Arménie
Les deux-roues, motorisés ou non, n’ont guère la cote en Arménie. Après 70 ans de régime soviétique, la voiture, grosse cylindrée de préférence, fait plus rêver, et la topographie montagneuse n’a pas suscité de vocations de « grimpeurs » sur la petite reine. A Erevan, des mesures sont prises pour encourager les résidents à circuler en vélo, mais malgré les pistes cyclables, certes rares, seuls 0,79 % des habitants de la capitale utilisaient ce véhicule en 2019 (0,2 % pour les cyclomoteurs ou motos !). Bien visibles, les vélos jaunes de Mimo Bike, – la nouvelle application pour circuler en vélo : Mimo Bike Sharing – se veulent incitatifs à Erevan, avec une location à 9,99 AMD la minute en semaine, 7,99 AMD le week-end, pour peu que l’on télécharge l’appli, entre les coordonnées de la carte bancaire, et scanne le code « QR » sur le vélo qu’on laissera où on le souhaite, mais dans un endroit visible. Un service de trottinettes s’est implanté à Erevan, youdrive lite, mais les amateurs sont rares. Hors d’Erevan, il faudra compter sur certains hôtels pour louer des vélos.
Avec un chauffeur en Arménie
Equivalent local d’Uber, l’application « GG », facilement téléchargeable sur le smartphone, est de plus en plus utilisée à Erevan pour ses chauffeurs plus attentionnés et ses prix plus compétitifs (600 AMD pour une course, 100 AMD par km) que les taxis. Mais les taxis pratiquent des prix assez abordables pour qu’on loue leurs services au-delà de la capitale. Il faut compter un forfait de base, qui peut être négocié avec le chauffeur et divisé si vous partagez le taxi avec d’autres passagers, auquel s’ajoute le tarif au km. Par ailleurs, nombre d’agences de voyages locales proposent les services de voiture avec chauffeurs pour sillonner le pays. La pratique était très répandue, sinon la seule, avant l’apparition d’agences de location de voitures.
En voiture en Arménie
En raison du blocus turco-azéri, l’Arménie est en communication avec le reste du monde par voie terrestre seulement via la Géorgie et l’Iran. Depuis l'accord de cessez-le-feu russo-arméno-azéri du 9 novembre 2020, il est question d'un corridor de transit censé relier,l'enclave azérie du Nakhitchevan au reste de l'Azerbaïdjan via Meghri et le sud de l'Arménie, en échange du corridor de Latchine, sous contrôle russe, reliant l'Arménie au Karabagh; le dossier est très sensible, et renvoie à un avenir incertain la fluidité des frontières, au tracé contesté, entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, et la levée de ce blocus. En attendant, en Arménie, les principaux axes routiers ont été refaits à neuf, y compris vers le Haut-Karabagh (qui n'est plus accessible que par la route Goris-Latchine, les deux autres grands axes construits par les Arméniens après 1994 étant tombés sous contrôle azéri depuis la guerre de 2020), et sont en réparation dans les zones frontalières de l'Azerbaïdjan au sud, et la voiture reste le meilleur moyen de circuler et de visiter le pays, où les panneaux de signalisation sont généralement trilingues (arménien, russe et en lettres latines). Mais conduire en Arménie nécessite une bonne connaissance du milieu… et des pratiques locales en termes de conduite, entre flegme et nervosité. A Erevan, le parc automobile s’est beaucoup agrandi, d’où embouteillages, et il est préférable de s’en remettre aux transports en commun et taxis ; sachez aussi que si l’on roule à droite, beaucoup de véhicules d’importation (moins coûteux) ont encore le volant à droite. L’Arménie est un pays de montagnes, ce qui rallonge les distances (jamais beaucoup toutefois, l’amélioration du réseau routier permettant de relier en 5-6 h Erevan aux localités les plus éloignées, Stepanakert au Karabagh par exemple) et nécessite une bonne maîtrise de la conduite. Les agences de location de voitures sont désormais nombreuses à Erevan, où il faudra louer un 4x4 de préférence, vu l’état de certaines routes de montagnes, mais à moins d’être un bon conducteur, mieux vaut louer les services d’un chauffeur, souvent sympathique et connaissant le pays, en révisant le budget à la hausse.
Auto-stop. En rase campagne, vous avez toutes les chances d’être pris en charge par une âme charitable.
Accessibilité en Arménie
Si à l’aéroport Zvartnotz d’Erevan, la remise à neuf totale a pris en compte les personnes à mobilité réduite, prises en charge dès leur arrivée, il reste beaucoup à faire pour l’accueil des handicapés dans le pays. Toujours plus d’hôtels et sites se dotent de rampes d’accès pour fauteuils roulants, mais la topographie de Erevan, et plus généralement le relief montagneux de l’Arménie, ne facilitent pas une adaptation à ces normes auxquelles sont pourtant sensibles les Arméniens, le séisme de 1988 et la guerre du Karabagh ayant provoqué nombre de handicaps.
Les attrape-touristes en Arménie
Les Arméniens, et plus généralement les Caucasiens, ont la réputation – surtout chez les Russes – d’être des filous et des vantards, dont la parole n’a que peu de crédit, mais en général, les arnaques sont rares. Soucieux de leur image et cultivant leur tradition d’hospitalité, les Arméniens ménagent les touristes, et en font parfois trop, en promettant la lune, comme un peu partout en Orient ! Les taxis, jadis peu fiables, se sont mis aux normes, de même que la police des routes, qui avait la réputation de « racketter » les automobilistes, mais qui reste très tatillonne sur la conduite et dresse volontiers des PV, à l’aide des nombreux radars.