La mer comme terrain de jeu
Navigation, surf, stand-up paddle, planche à voile, kayak, kitesurf, longe-côte... Les eaux bretonnes offrent d'infinies possibilités et les nombreux clubs et centres nautiques, disséminés sur tout le territoire côtier, proposent un large panel d'activités.
Le littoral fait le bonheur des plaisanciers, avec ses côtes sauvages, ses nombreuses criques et ses jolis ports de pêche. Les régates et les compétitions sont légion. Par leurs exploits, plusieurs skippers, Bretons d'origine ou d'adoption, ont beaucoup contribué à créer l'enthousiasme du public pour la voile sportive : Éric Tabarly, Olivier de Kersauzon, Jean Le Cam, Armel Le Cléac'h, François Gabart... Les départs et les arrivées des grandes courses au large se sont imposés comme des événements populaires qui attirent les foules : le Spi Ouest-France à la Trinité-sur-Mer, la transat Québec-Saint-Malo (tous les 4 ans), le Trophée Jules-Verne, la Solitaire Le Figaro... Sans oublier la légendaire Route du Rhum, une course en solitaire née en 1978, entre Saint-Malo et la Guadeloupe.
La passion nautique se manifeste aussi lors des fêtes maritimes, notamment celles de Brest, qui voient affluer tous les quatre ans un millier de vieux gréements venus du monde entier. Plus modeste et très convivial, le festival Temps Fête, à Douarnenez, rassemble tout de même plusieurs centaines de voiliers traditionnels, tous les deux ans. D'autres fêtes locales existent, comme celle des Doris dans la vallée de la Rance, et de nombreuses associations œuvrent toute l'année à la préservation de vieux gréements. La plupart proposent même des balades à bord.
Les mers bretonnes offrent aussi des fonds d'une grande richesse, cadre idéal pour la plongée sous-marine. Faune, flore, formations rocheuses et épaves assurent le spectacle. Le site des Glénan, classé réserve naturelle, est parmi les plus réputés. Il abrite d'ailleurs un Centre international de plongée, qui organise stages et formations en saison.
Côté bien-être, la Bretagne est réputée pour la thalassothérapie, dont elle est le berceau : en 1899, le docteur Louis Bagot, originaire de Broons, ouvre un institut à Roscoff, où il met au point les bases de la thalassothérapie moderne. Elle prend son essor dans les années 1960 quand, après une rééducation réussie à Roscoff, le champion cycliste Louison Bobet ouvre un centre à Quiberon. D'autres se créent dans les décennies qui suivent, tout le long des côtes bretonnes : on en recense une douzaine aujourd'hui.
Au bonheur des pêcheurs
Région maritime par excellence, la Bretagne recèle aussi beaucoup de rivières, lacs et étangs. Ce qui en fait une terre de prédilection pour les amateurs de pêche. De nombreux guides proposent des sorties et des stages, pour s'initier ou se perfectionner. À vous les maquereaux, dorades et autres tacauds, si vous prenez le large. Dans les eaux douces, vous débusquerez truites, carpes, brochets ou aloses. Plusieurs cours d'eau comme le Léguer ou l'Aulne accueillent même des saumons, qui viennent y frayer.
La pêche à pied est un loisir très prisé. Quand la mer se retire, surtout lors des grandes marées, de nombreux pêcheurs amateurs investissent l'estran, à la recherche de coques, praires et autres couteaux. Avant de vous lancer, vérifiez bien les horaires de marée, pour ne pas vous faire piéger, et munissez-vous d'une réglette, de façon à respecter les tailles et quantités autorisées. Veillez aussi à bien remettre en place les pierres que vous soulevez.
La passion du ballon rond
Le football occupe une place importante dans la région. Elle compte le plus fort taux de licenciés et pas moins de quatre clubs dans les deux plus hautes divisions : le Stade Rennais, le Stade brestois, l'En Avant Guingamp et le FC Lorient. Soit un dans chaque département ! Les derbies sont donc fréquents et très disputés.
Une passion pour le ballon rond qui s'explique par l'histoire : au tout début du XXe siècle, quand le football est arrivé d'Angleterre, les patronages religieux et laïques, qui maillaient tout le territoire et se disputaient l'influence sur la jeunesse, ont créé des clubs en nombre pour les attirer à eux.
Une ferveur particulière entoure le club guingampais, double vainqueur de la Coupe de France, en 2009 et 2014. Il faut dire que l'En Avant fait figure d'ovni dans le paysage footballistique, avec son budget réduit et son implantation dans une ville de moins de 10 000 habitants. Les soirs de match, toute la cité costarmoricaine vibre à l'unisson avec son stade, le Roudourou.
Une terre de cyclisme
C'est l'autre sport emblématique de la région. Les Bretons se sont vite entichés de la petite reine, dès la fin du XIXe siècle : la création du Paris-Brest-Paris en 1891, puis celle du Tour de France en 1903 y ont beaucoup fait. Dans leur sillage, un grand nombre de villes et villages ont lancé leurs propres courses, qui constituaient des fêtes populaires. Aujourd'hui encore, d'importantes épreuves s'y déroulent et le Tour de France y fait souvent escale, comme en 2025 avec deux étapes.
La Bretagne a enfanté plusieurs champions, parmi lesquels Jean Robic, qui a remporté le Tour de France en 1947, Louison Bobet, maillot jaune en 1953, 1954 et 1955, et bien sûr Bernard Hinault, quintuple vainqueur entre 1978 et 1985.
La rando sous toutes ses formes
À pied, à vélo, à cheval ou même à dos d'âne... La Bretagne offre une tonne de possibilités de courtes balades et de randonnées au long cours.
La randonnée pédestre est idéale pour parcourir le littoral. Le GR®34, surnommé le sentier des douaniers, fait le tour de la région par les côtes, du Mont-Saint-Michel jusqu'à Saint-Nazaire, sur 2 000 km. Il longe la mer au plus près, entre falaises, dunes, marais, landes, criques, sentiers arborés... Les paysages se succèdent dans une incroyable diversité.
D'autres paradis pour randonneurs existent en Bretagne, où l'on recense pas moins de 20 000 km balisés : les monts d'Arrée, dont on peut faire le tour en 224 km par le GR®380, la forêt de Paimpont et ses 140 km balisés, le GR®37 qui traverse la Bretagne d'est en ouest par l'intérieur... On peut également emprunter les quelque 1 600 km de Chemins de Compostelle, au départ de la Pointe Saint-Mathieu, de Pont-Croix, Dinan, Locquirec, Moguériec, du Mont-Saint-Michel ou encore de l'abbaye de Beauport à Paimpol. Autre option : le Tro Breiz, qui relie les sept évêchés créés par les saints fondateurs de la Bretagne, de Vannes à Saint-Malo, en passant par Quimper et Tréguier. Un périple de 1 500 km.
Le cyclotourisme n'est pas en reste : avec ses reliefs vallonnés, la Bretagne offre un joli terrain de jeu. Neuf grands itinéraires balisés sillonnent la région en long, en large et en travers. Certains empruntent surtout les petites routes, avec des reliefs assez accidentés, d'autres suivent d'anciennes voies ferrées ou chemins de halage, tout plats ou presque. Parmi les principaux itinéraires : la Vélodyssée (EuroVélo n° 1), qui longe tout le littoral atlantique de la Norvège au Portugal. La portion bretonne court de Roscoff à Nantes et passe par le canal de Nantes à Brest, autre itinéraire très prisé. La Vélomaritime (EuroVélo n° 4) connaît elle aussi un succès grandissant. Très vallonné, le circuit longe les côtes nord-bretonnes et se prolonge jusqu'en Europe de l'Est.
Quant aux cavaliers, ils disposent d'un itinéraire balisé de 2 600 km, baptisé Equibreizh. Il fait le tour de la région, en passant par les campagnes, les cités de caractère et même le bord de mer par endroits. De nombreux centres équestres proposent stages et randonnées. Des balades à dos d'âne sont également possibles ça et là, par exemple avec la Combe aux ânes, à Lanvellec.
Un cadre d'exception pour le golf
La Bretagne est aussi une terre de choix pour les golfeurs, avec ses parcours nombreux et variés qui, en bord de mer notamment, offrent des vues d'exception. De quoi concilier le plaisir du jeu et celui de la contemplation des paysages. Parmi les plus spectaculaires en la matière, on peut citer ceux de Pléneuf, Dinard ou Baden. Une fois les clubs rangés, vous pourrez vous détendre dans des club-houses de caractère : dans une bâtisse art déco classée monument historique à Dinard, dans un manoir au domaine de Boisgelin à Pléhédel, dans les dépendances d'un château à la Freslonnière, près de Rennes...
Le gouren, la lutte à la bretonne
Le gouren a été importé en Armorique par les exilés venus de la Grande-Bretagne actuelle, à partir du IVe siècle. Très populaire dans les campagnes, il a été modernisé et codifié dans les années 1930. Cette lutte traditionnelle met aux prises deux athlètes, hommes ou femmes, revêtus d'un pantalon noir (le bragoù) et d'une chemise blanche (la roched). Elle se pratique uniquement debout. L'objectif est de faire tomber l'adversaire au sol. Le combat se termine quand un lutteur marque un Lamm, c'est-à-dire quand il fait chuter son adversaire sur le dos, les deux omoplates à terre. Quelque 1 700 licenciés pratiquent actuellement le gouren. Les compétitions se déroulent en salle sur tapis, l'hiver, et sur une lice de sciure de bois en extérieur, l'été.
La belle vigueur des jeux traditionnels
Ils connaissent un regain d'intérêt chez les jeunes générations. Ainsi, en Haute-Bretagne, il n'est pas rare de sortir la planche à palets, lors des soirées festives. Très populaire en Ille-et-Vilaine, ainsi qu'à l'est des Côtes-d'Armor, le palet sur planche consiste à lancer des palets en fonte sur une planche de peuplier, le plus près possible d'un palet plus petit, appelé « maître ». D'autres versions existent, sur terre ou sur route.
Dans le pays bigouden, on s'adonne depuis des siècles à la galoche. Ce jeu d'équipe, qui se pratique sur un terrain dur, consiste à lancer ses palets (peiou) le plus près possible du lipar, une pièce métallique posée sur la fameuse galoche.
Très populaire dans toute la région, très ancienne elle aussi, la boule bretonne se jouait beaucoup dans les cafés et les grandes fêtes. Proche de la pétanque, la boule bretonne, plus grosse et faite en résine, se pratique sur des terrains aussi variés que les règles de jeux (même si elles tendent à s'uniformiser) : avec ou sans plomb, avec ou sans utilisation des bandes latérales...
Autant de jeux à découvrir au Cârouj, parc des jeux traditionnels bretons situé à Monterfil, entre Rennes et Paimpont.