Les Franco-Ontariens
L'Ontario héberge la plus importante communauté canadienne de langue française hors Québec, une présence qui remonte à plus de 400 ans avec les premiers explorateurs français dont Champlain. Ces Franco-Ontariens ont d'ailleurs leur propre drapeau, lequel fut hissé pour la première fois à l'Université de Sudbury en 1975 avant d'être officiellement reconnu par l'Assemblée législative en 2001. Il est composé d'une fleur de lys blanche - symbole de la francophonie - sur fond vert et un trille blanc - symbole floral de l'Ontario - à bordure verte sur fond blanc. Les deux couleurs symbolisent des saisons, soit le vert pour l'été et le blanc pour l'hiver. La levée du drapeau à Sudbury fait suite au mouvement d'affirmation identitaire en Ontario français qui vit naître, entre autres, une véritable révolution culturelle avec la création d'organisations artistiques dans les domaines de l'édition, du théâtre ou encore des arts visuels. À la même période, le gouvernement provincial créa le Conseil supérieur des écoles de langue française ainsi que le Conseil des affaires franco-ontariennes, démontrant ainsi un intérêt et un soutien à la communauté francophone de l'Ontario.
Selon la Définition inclusive de francophone (DIF) établie en 2009 par le gouvernement ontarien, on inclut ici toutes les personnes pour qui le français est la langue maternelle ou la langue la plus parlée à la maison, ainsi que celles qui ont une connaissance de cette langue officielle. Ils sont ainsi au nombre de 600 000 en Ontario, habitant surtout l'est de la province (Ottawa et les comtés de Prescott-Russell et de Stormont-Dundas-Glengarry), le nord (Sudbury et les régions d'Algoma, Timiskaming et Cochrane) ainsi que le Centre-Sud-Ouest, notamment dans le Grand Toronto et à Hamilton. Si la population francophone de l'Ontario a augmenté de 2 % depuis 2011, elle demeure une communauté en situation minoritaire. Afin de maintenir, voire augmenter, le bassin de cette population, certaines villes font beaucoup d'efforts pour attirer les immigrants francophones, comme Thunder Bay et le Grand Sudbury. Malgré cela, le gouvernement progressiste-conservateur de l'Ontario, sous la gouverne de Doug Ford, malmène les droits des francophones depuis son arrivée au pouvoir en 2018. Exemple flagrant, l'annulation puis le report indéfini du projet de l'Université de l'Ontario francophone à Toronto, un acte décrié tant par les Franco-Ontariens que par le gouvernement libéral fédéral. Résultat des courses, le feu vert a finalement été donné pour une ouverture en 2021.
L'Ontario compte 26 régions désignées où l'accès aux services en français de près d'une trentaine de ministères du gouvernement provincial est garanti grâce à la Loi sur les services en français. Il existe également tout un réseau de médias francophones (presse, radio, télé...), sans oublier les ressources s'adressant aux Franco-Ontariens comme l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario, l'Association des conseils scolaires des écoles publiques de l'Ontario, l'Association française des municipalités de l'Ontario, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne, le ministère des Affaires francophones, le Regroupement étudiant franco-ontarien, le Réseau des services de santé en français de l’Est de l'Ontario, le Réseau du mieux-être francophone du Nord de l'Ontario, les différents Réseau en soutien à l'immigration francophone, le Réseau franco-santé du Sud de l'Ontario et la Société économique de l'Ontario du RDÉE.Une mosaïque ethnique, notamment à Toronto
L'Ontario est une véritable mosaïque culturelle et linguistique. On y retrouve des groupes ethniques qui parlent plus d'une centaine de langues et dialectes différents. Juste à Toronto, environ la moitié de la population a une langue maternelle autre que l'anglais ou le français. Parmi ces langues les plus parlées dans les foyers ontariens, notons l'italien, le cantonais, l'espagnol, le pendjabi, le tagalog (Philippines), le portugais, l'arabe, l'allemand et l'ourdou. La population ontarienne est plus diversifiée que celle du reste du Canada, et la ville de Toronto abrite plus de cultures différentes que sa voisine québécoise (Montréal), alors que la moitié de sa population est née à l'étranger. L'Ontario et la région de Toronto sont en effet celles qui accueillent le plus d'immigrants au Canada, ce qui explique leur grande diversité ethnique. Toutes ces vagues d'immigration ont créé des enclaves ethniques dans plusieurs villes ontariennes, notamment Toronto qui accueille tous les Chinatown, Greektown, Koreatown, India Bazaar, Little Italy, Little Portugal, Little Tibet et Pakistan Bazaar de ce monde. Il va sans dire qu'avec autant de communautés culturelles présentes sur son territoire, la diversité culinaire est au rendez-vous en Ontario, ce qui n'est pas pour déplaire aux foodies.
Parmi tous les immigrants et descendants d'immigrants présents en Ontario, on retrouve ce que l'on appelle les « minorités visibles ». Selon la définition officielle au Canada, ce terme s'applique aux personnes qui ne sont ni blanches, ni caucasiennes, ni aborigènes. Dans la région métropolitaine de Toronto, par exemple, près de la moitié de la population se considère comme faisant partie d'une de ces minorités. Les minorités les plus importantes répertoriées sont les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins et les Latino-Américains. Un melting-pot impressionnant qui semble vivre en harmonie.Les peuples autochtones
Selon les données du ministère des Affaires autochtones de l'Ontario, suite au recensement de 2016, 2,8 % de la population ontarienne est d'origine autochtone, soit environ 375 000 personnes d'ascendance amérindienne, métisse ou inuite enregistrées auprès du gouvernement (résidents et non-résidents). C'est la plus importante population autochtone du pays, suivie par les provinces de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et du Manitoba qui ont toutes obtenues un score supérieur à 200 000 personnes, et c'est dans la région de Thunder Bay que l'on retrouve la proportion d'Autochtones la plus élevée au Canada. Les Autochtones sont composés des peuples des Premières Nations (Amérindiens), des Métis et des Inuits. Une journée leur est d'ailleurs dédiée d'un océan à l'autre au pays : le 21 juin, Journée nationale des Autochtones.
Les Autochtones de l'Ontario sont répartis en sept nations amérindiennes : Algonquin, Cri, Delaware, Haudenosaunee, Odawa, Ojibway (Chippewa) et Potawatomi. Seulement le quart des membres des Premières Nations vit dans les réserves, lesquelles sont dispersées sur l'ensemble du territoire de l'Ontario. Cependant, plus des trois quarts des réserves se trouvent dans le nord de la province et une communauté sur quatre est uniquement accessible par avion à l'année ou par chemin de glace en hiver. Bien qu'il n'y ait pas officiellement de nation inuite en Ontario, environ 1 % de la population se dit d'ascendance inuite.