Une grande diversité religieuse
Le Canada multiculturel d'aujourd'hui s'est construit au fil des vagues d'immigration, ces dernières ayant enrichi son histoire mais aussi son paysage religieux. Toutefois ce n'est vraiment qu'à partir des années 1960 qu'on a commencé à parler d'ouverture et de pluralisme, alors que l'immigration se diversifiait grandement.
L'Ontario est la province qui accueille le plus d'immigrants au pays et sa capitale, Toronto, est la ville la plus multiculturelle du Canada. Ici toutes les confessions se côtoient, de l'islam à l'hindouisme, en passant par le judaïsme, le sikhisme et le bouddhisme. Par conséquent, on trouve aisément temples, synagogues, mosquées, églises et autres lieux de culte aux quatre coins de Toronto, notamment dans les nombreux quartiers ethniques de la métropole. D'autres grandes villes ontariennes hébergent également plusieurs groupes confessionnels, comme Ottawa, la capitale canadienne, mais le christianisme s'affiche souvent majoritaire loin des grands centres urbains et dans les régions francophones.La spiritualité chez les Autochtones
Avant l'arrivée des premiers colons français au XVIe siècle, les différentes nations autochtones qui peuplaient le territoire pratiquaient leur propre spiritualité. Celle-ci préconisait l'harmonie et la relation d'interdépendance entre toutes les formes de vie, ce qu'on appelle le grand cercle de la vie. Par exemple, la nourriture, qui était considérée comme un cadeau offert par l'esprit des animaux, revêtait un caractère sacré. Aussi les repas étaient-ils accompagnés de rituels, de chants et de battements de tambour, et se terminaient par une danse d'action de grâce appelée « makoucham ».
À noter que la spiritualité autochtone s'appuie principalement sur l'animisme, cette croyance en un esprit ou une force vitale animant les êtres vivants, les objets et les éléments naturels, ainsi qu'en des génies protecteurs. Les légendes autochtones qui circulent encore de nos jours y font souvent référence.La religion dans l'Ontario du XXIe siècle
Les positions de la province sur la question de la neutralité religieuse et des pratiques d'accommodements liées aux différences culturelles sont aux antipodes de celles de sa voisine, le Québec. L'Ontario s'est d'ailleurs insurgée à quelques reprises contre ses projets de loi visant l'établissement d'une charte des valeurs québécoises ou encore l'interdiction de port de signes religieux chez certains fonctionnaires en état d'autorité, critiquant ouvertement le Québec à qui veut l'entendre.
Preuve de l'ouverture de l'Ontario, le politicien local Jagmeet Singh fut le premier sikh à porter le turban à devenir membre de l'Assemblée législative ontarienne. De député provincial de la région Bramalea-Gore-Malton dans le Grand Toronto, il est dorénavant chef du Nouveau Parti démocratique du Canada, une autre première en ce qui concerne un parti de la scène politique fédérale.