Découvrez le Texas : Environnement

À l’image des États-Unis entiers, le Texas est la terre de tous les extrêmes, et de tous les paradoxes. Ainsi, l’État a bâti sa richesse sur ses généreuses réserves pétrolières, participant largement au phénomène du réchauffement climatique, alors même qu’il en subit les conséquences de plein fouet. Sa capitale, Houston, fait en effet partie des villes américaines les plus polluées à l’ozone, tandis que ses températures atteignent des niveaux dangereux. Le Texas, comme tout le golfe du Mexique, est également victime des marées rouges : la prolifération d’algues due à la chaleur, qui causent de forts dégâts sur les espèces locales et les humains, en relâchant des gaz de décomposition… Pourtant, dans le même temps, le Texas se transforme jour après jour en modèle des énergies renouvelables. L’État, bien décidé à tirer parti de son soleil ardent et du vent qui cause tant de tornades, multiplie les fermes éoliennes et solaires.

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La ruée vers l’or noir

Terre de tous les records, même des plus dramatiques, le Texas, abrite le plus gros site producteur de gaz à effet de serre au monde. Le bassin permien, qui s’étend à l’ouest du Texas, et dans une moindre mesure, au sud-est du Nouveau-Mexique, fournit 40 % du pétrole du pays, faisant du Texas le premier producteur d’hydrocarbures des États-Unis. Ainsi, le pays de l’oncle Sam est le premier producteur de pétrole au monde, depuis 2017. S'ensuivent une destruction des habitats par l’extraction de l’or noir, une importante consommation d’eau, une pollution des nappes phréatiques, et bien sûr, la production importante de gaz à effet de serre.

Le Texas entretient ainsi le paradoxe d’un État durement frappé par le dérèglement climatique, tout en en étant largement responsable. Cette dualité tient sûrement aussi dans le fait que l’État est traditionnellement un bastion des politiques climatosceptiques. Ainsi, les gouverneurs texans, à l’image de Greg Abott, en poste depuis 2015, rejettent bien souvent ce consensus scientifique.

L’éolien a le vent en poupe

Pourtant, la terre du forage pétrolier devient petit à petit un État américain pionnier des énergies renouvelables, notamment éoliennes et solaires. Le secteur est d’autant plus en pleine croissance, ce que le président Biden favorise largement, à travers des mesures d’abattements fiscaux et des investissements importants. Les énergies renouvelables s’inscrivent ainsi dans le plan du nouveau président de réduction des gaz à effet de serre, qui ont d’ailleurs valu aux États-Unis de rejoindre à nouveau les accords de Paris, un an après que le président Trump les en avait fait sortir.

Ainsi, l’État américain qui fournit le plus de pétrole, est aussi le champion national de l’énergie éolienne. Son impressionnante capacité de 29 000 MW le classerait, s’il était un pays, au sixième rang des plus gros producteurs mondiaux d’énergie éolienne. Il représente tout du moins une grande part de la capacité de 35 000 MW des États-Unis, qui font du pays le champion mondial de l’énergie éolienne.

Le phénomène est tel qu’il permet localement de redresser un secteur agricole en perte de vitesse, en permettant aux fermiers de louer leurs terres de pâturage aux éoliennes et panneaux solaires, tout en continuant d’y faire paître leurs bêtes. C’est aussi le système pour lequel a opté Engie, qui a vu dans les allègements fiscaux du gouvernement de Biden une belle opportunité. Le géant français de l’énergie a ainsi noué des contrats de location de terres pour les trente prochaines années, en multipliant les projets géants, éoliens et solaires.

Quand le plastique vient mettre son grain

Il est des invités que l’on aimerait mieux ne pas recevoir. C’est le cas de Formosa Plastics, un géant taïwanais de la production de microbilles de plastique, destinées à être transformées en différents composants. La multinationale ne s’est installée dans la petite ville de Point Comfort, au sud-est du Texas, qu’en 2019, et déjà, elle en a complètement modifié l’environnement.

En cause : des fuites régulières de microbilles de plastique des chaînes de production, si bien que le sol et les cours d’eau sont jonchés de ces granulés. Localement, l’affaire suscite une grande mobilisation, menée notamment par Diane Wilson, une ancienne pêcheuse de crevettes, mise en retraite forcée par la pollution des cours d’eau. Sous les pressions, l’entreprise est régulièrement forcée à payer de lourdes amendes. Pour autant, les dommages sur l’environnement continuent, alors que certains accusent le gouvernement texan de jouer l’autruche…

Une sécheresse farouche qui réserve des surprises

La nouvelle avait fait le tour du monde lors de l’été 2022. Alors que la rivière Paluxy s’asséchait, elle révéla la plus longue suite de traces de pas de dinosaure au monde ! Vieilles de 113 millions d’années, ces empreintes appartiennent à un Acrocanthosaurus : un grand carnivore ressemblant au célèbre Tyrannosaurus rex.

Si la nouvelle fait le bonheur des archéologues, elle donne des sueurs froides aux écologues, puisqu’elle montre bien que l’asséchement des cours d’eau atteint des niveaux record ! Bien que les sécheresses s’enchaînent et se confondent depuis 2010, l’été 2022 a été inédit. Si l’approvisionnement en eau des populations locales est devenu un véritable défi, les conséquences de l’assèchement de cet État très agricole, se font ressentir à l’échelle nationale. Le Texas produit par exemple à lui seul plus de la moitié du coton américain, alors que le pays se classe troisième fournisseur mondial. Pourtant, Lubbock, la capitale texane du coton, située au nord de l’État, n’a reçu aucune goutte de pluie entre janvier et mai 2022, et encore très peu le reste de l’année. Alors que le coton joue donc un rôle économique majeur au Texas, sa production a chuté de 58 % sur la seule année 2022.

Les parcs protégés texans

Comme dans chacun des États américains, il faut ici discerner les parcs nationaux, reconnus par les États-Unis, et les parcs d’État, reconnus à échelle fédérale, et qui se comptent par dizaines au Texas. Les premiers sont presque toujours plus remarquables que les seconds. Le Texas compte ainsi deux parcs nationaux. Le premier, Big Bend National Park, a, depuis sa création en 1944, su conquérir le cœur des Américains. Il faut dire que ses grandes étendues désertiques traversées de rivières et ponctuées des montagnes Chisos (jusqu’à 2 385 mètres) sont à tomber, d’autant que le parc est relativement peu fréquenté, ce qui le rend très agréable. Pour le découvrir, on arpente, entre autres sentiers, le Chihuahuan Desert Nature Trail. Pour prolonger le plaisir, le parc national est bordé par le parc d’État aux paysages très similaires, Big Bend Ranch State Park.

Le deuxième parc national texan, Guadalupe Moutains National Park, est situé à la frontière du Nouveau-Mexique. Lui aussi, est composé de zones désertiques entrecoupées de montagnes, pour des paysages typiques du Texas. Le parc abrite ainsi le pic Guadalupe, qui, de ses 2 667 m de haut, est le plus haut sommet du Texas. Il accueille une faune abondante, composée de coyotes, pumas, lynx, vautours et aigles.

Parmi les parcs d’États les plus intéressants, le Palo Duro Canyon State Park abrite le second plus important canyon des États-Unis. Le Colorado Bend State Park, quant à lui, est aussi célèbre pour ses cascades que pour ses très nombreuses grottes.

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