La mode à Mykonos
Fréquentée par les stars depuis les années 1960, Mykonos s’est taillée une place dans le monde de la mode aux côtés de Paris, Milan, Londres et New York. Sa ville principale, Chora, accueille des magasins de grandes marques telles Louis Vuitton, mais, surtout, les designers grecs les plus réputés. Le créateur Dimitris Parthenis a commencé à Athènes en 1970, mais c’est en ouvrant sa boutique dans la baie de Little Venice, à Chora, qu’il a acquis sa renommée à l’international à partir de 1978. Ses vêtements chics et simples sont toujours très recherchés et bien adaptés à l’été grec. Les prix ne sont pas donnés, mais la gamme est confectionnée dans des ateliers athéniens. On retrouve les créations Parthenis dans deux autres boutiques des Cyclades : chez Kiari à Syros et chez Karibu à Naxos. Outre les bijoux des créateurs athéniens Poniros ou Lalaounis, Mykonos est surtout associée à un accessoire de mode bien moins onéreux. Vendues 40 à 70 € la paire, les sandales de Mykonos se retrouvent aujourd’hui sur toute la planète. Produites en Grèce, on peut toujours les acheter sur place, à Little Venice, dans la boutique historique de Mykonos Sandals créée en 1948, ou dans la rue Matogianni chez Liontis depuis 1956.
Les marbres de Tinos, Naxos et Paros
Utilisé depuis la Préhistoire, le marbre blanc des Cyclades est toujours exploité pour la réfection des monuments antiques ou pour orner les villas des milliardaires. Il se décline aussi en petits souvenirs (reproductions des fameuses statuettes de la civilisation cycladique) ou en mobilier design (à faire livrer plutôt qu’à rapporter dans sa valise). Naxos et Paros, qui ont fourni les matériaux aux plus grandes œuvres gréco-romaines, vivent encore aujourd’hui de cette ressource. À Naxos, par exemple, des visites sont organisées dans les carrières et la boutique-atelier attenante. Mais, c’est sur une autre île que les créations sont les plus intéressantes. Au nord de Tinos, le charmant village de Pyrgos abrite une demi-douzaine d’ateliers de sculpteurs sur marbre depuis le XIXe siècle. Spécialisés dans la restauration d’œuvres et la création contemporaine, certains proposent aussi des stages comme l’atelier Hondrogiannis ou le musée Halepas. Pour des reproductions fidèles de statuettes cycladiques ou antiques, on peut aussi faire halte à Athènes au très sérieux atelier-magasin Black Attic (à Pangrati) ou dans la boutique du musée des Arts cycladiques.
Les arts et les douceurs d’Andros
De la période ottomane (1566-1832), l’île d’Andros a hérité des spécialités sucrées orientales et la richesse de ses armateurs. On y trouve ainsi les meilleurs glyka tou koutaliou de Grèce. Ces « douceurs à la cuillère » sont des fruits confits au sirop que l’on sert avec le café ou pour napper un yaourt. Tout y passe : cerises, agrumes et même légumes. Parmi ces « douceurs », deux ont valu à Andros sa réputation de Mecque des fruits confits : celles au sirop parfumé à la feuille de citronnier et celles aux noix entières, dont la coquille devient molle et comestible grâce à la longue et douce cuisson. Pour rapporter ces petites bombes caloriques, mais aussi d’autres sucreries aux amandes, au miel ou au sésame, la pâtisserie Rodozahari est un must dans les ruelles néoclassiques de Chora. La capitale de l’île, située sur la côte orientale, a été épargnée par le tourisme de masse en partie par la volonté des riches familles d’armateurs locaux. C’est le cas des Goulandris qui ont fondé ici en 1979 le MOCA, musée d’Art contemporain d’Andros. Après après la visite, ne manquez pas la vue du café-terrasse ni la boutique du musée. Celle-ci propose des reproductions des œuvres du peintre Alekos Fassianos et du sculpteur François-Xavier Lalanne, mais aussi de la vaisselle design et des objets déco.
Les céramiques de Sifnos
C’est grâce à la présence d’argile réfractaire, de sources d’eau et de matières combustibles que la céramique de Sifnos a pris son essor dès la Préhistoire. Les potiers de l’île ont ensuite essaimé à travers la Méditerranée, mais la tradition perdure avec encore une quinzaine d’ateliers sur place. Vous pourrez ainsi découvrir les poteries traditionnelles de la maison Apostolidis, fondée en 1800, à Kamares, ou celles contemporaines de Julie Tzanni, à Apollonia, mais aussi suivre des cours de poterie auprès de l’hôtel Verina, à Platis Gialos.
Les gourmandises de toutes les îles
Pratiques à rapporter et faciles à trouver partout dans les Cyclades : les herbes aromatiques et médicinales. Tandis que des infusions ancestrales au dictame de Paros ou à la sauge d’Amorgos vous apaiseront, le romarin, le thym et l’origan inviteront l’Égée dans votre cuisine. Vous pourrez aussi rapporter des tomates séchées au soleil. Les plus sucrées et les plus rares sont celles de Santorin, protégées par une AOP depuis 2013. Grâce à ses sols volcaniques, à son fort ensoleillement et un apport d’eau uniquement par la rosée, Santorin possède d’autres AOP : la fava (pois cassés), dont on fait une excellente purée jaune et tiède, et des vins issus de cépages rares qui donnent certains des meilleurs crus de Grèce. Dans votre valise, faites aussi une place au miel bio Amorgiano d’Amorgos, maintes fois récompensé. Hélas, les très bons fromages frais de Serifos ou de Sifnos seront plus difficiles à transporter. Mais, de Syros, ne partez pas sans la graviera San Michali, sorte de gruyère grec, le fromage le plus réputé du pays.
À éviter : les contrefaçons de Santorin
Premier pays pour la contrefaçon au sein de l’Union européenne, la Grèce n’est vraiment pas le bon endroit pour acheter un sac à main français ou un parfum de luxe. En 2020, le groupe LVMH a obtenu la saisie « historique » de plus d’un million de flacons siglés Dior, Guerlain et Kenzo produits illégalement en Crète. Hélas, les faux sont toujours monnaie courante dans les lieux les plus touristiques des Cyclades, en particulier dans les rues de Fira, à Santorin. Et il ne faut pas être spécialiste pour déceler l’arnaque : mauvaise finition, absence d’authentification, vente à la sauvette… Sachez qu’en France, des contrôles ont lieu au retour des avions de Grèce. L’article 414 du code des douanes prévoit la confiscation de votre achat en contrefaçon, une amende de 2 à 3 fois le prix du produit copié et de la prison en cas de trafic organisé.