COUVENT SAINT-THOMAS-D'AQUIN

La Communauté des Dominicains est l’une des plus anciennes sur Lille. En effet, les Frères sont présents dans la ville depuis 1224. Le premier couvent dominicain se trouvait sur le Faubourg Saint-André, mais ce dernier fut détruit au XIV^e siècle. Il fut ensuite déplacé rue Gambetta mais les moines en furent expulsés au début du XX^e siècle par les Lois Combes (lois entérinant la séparation de l’Eglise et de l’Etat). En 1927, la communauté s’installe dans le quartier de Wazemmes, dans une maison bourgeoise de la rue Brûle-Maison. Mais en 1952, le Père Michel-Robert Bous décide de déplacer la communauté. Pour cela, il faut édifier un nouveau couvent. Ce sera chose faite en 1957, année de l’inauguration officielle de l’actuel couvent. Ce dernier est une réalisation des architectes Pierre Pinsard (spécialiste de l’art sacré contemporain et architecte du Carmel d’Amiens) et Neil Hutchison. Fait de briques et de béton, le couvent est d’une grande simplicité architecturale qui se trouve être en parfaite harmonie avec les valeurs prônées par la communauté des Dominicains. Le Frère Bous avait d’ailleurs souhaité que le couvent reflète « les caractéristiques dominicaines de lumière et de joie ». Sans aucuns ornements superflus, les différents bâtiments qui composent le couvent apportent apaisement et sérénité. D’autant que la lumière y jour un rôle essentiel. Cette radicalité du bâti renvoie à l’essentiel. L’impressionnante chapelle peut accueillir jusqu’à 400 fidèles. La voute de l’église est, elle, une prouesse architecturale. Sa voûte ondulée repose sur de fins piliers de béton en formes d’échasse. La salle capitulaire, l’atrium et la bibliothèque (l’une des plus belles de Lille) ne sont séparés d’aucune cloison, dans le respect des valeurs d’ouverture de la communauté. Le cloître originel n’était lui non plus pas fermé de manière à s’ouvrir vers l’extérieur. Le couvent se compose également d’un réfectoire, d’une hôtellerie, d’un noviciat et du bâtiment conventuel divisé en 40 cellules pour les moines. Dans les années 50, cette architecture contemporaine impressionne. Tant et si bien d’ailleurs que le couvent est le tout premier bâtiment religieux en France à être classé « Patrimoine du XX^e siècle ». Dans une volonté d’ouverture, le couvent accueille les visiteurs pour des retraites, le temps d’une nuit ou d’un week-end. Le visiteur peut alors participer aux offices et à la vie religieuse du couvent, tout en bénéficiant d’une visite guidée de ce lieu exceptionnel. Que l’on soit croyant ou non, ce couvent est un lieu à ne pas manquer.