CATHÉDRALE NOTRE-DAME

Au beau milieu des champs de blé, semblables à une mer d'or caressée par le soleil et le vent, s'élèvent les clochers asymétriques de la cathédrale de Chartres. Inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco, elle rayonne par-delà les frontières. Notre-Dame de Chartres est tout à la fois un lieu de culte et un chef-d'œuvre architectural. Souvent détruite par les incendies, et toujours reconstruite avec la même magnificence, la cathédrale a traversé les siècles et les guerres. Avec son architecture où s'entremêlent les styles roman et gothique, la cathédrale de Chartres regorge de secrets, et pour vous permettre d'effleurer son histoire, gravée dans la pierre de Berchères, le diocèse organise des visites guidées extrêmement instructives. Aujourd'hui encore, elle est en cours de rénovation, à l'intérieur comme à l'extérieur. Mais on peut tout de même admirer les nombreux éléments de cette cathédrale qui est l'une des belles représentantes de l'architecture gothique, notamment :

Ses sculptures d'une finesse inouïe, qui constituent le plus grand ensemble de sculptures de cette époque et sont dans un état de conservation exceptionnel. Les neuf portails qui entourent la cathédrale sont gardés par des sculptures en calcaire lutécien importées des carrière de Paris. Elles représentent des grandes figures de la foi chrétienne, dont les visages et les drapés des vêtements semblent s'animer. Ces personnages aux saisissants détails rejouent des scènes du Nouveau et de l'Ancien Testament.

Ses vitraux, dont le bleu si lumineux a fait la renommée de Chartres. A l'instar des sculptures, la magnifique parure de vitraux de la cathédrale de Chartres est l'une des plus complètes de l'époque médiévale. Au total, cette parure occupe une gigantesque surface de 2 600 m². Principalement exécutée au XIII^e siècle, entre 1210 et 1250, elle est remarquablement conservée. Les trois verrières au-dessus du Portail Royal datent d'une époque antérieure, puisqu'elles ont été exécutées entre 1145 et 1155. Pendant les deux guerres mondiales, les précieux vitraux de la cathédrale de Chartres ont été démontés et placés en lieu sûr. Dans la crypte tout d'abord, puis, à l'approche des troupes allemandes, les caisses de vitraux ont été transportées jusqu'au château de Fongrenon, en Dordogne, où elles ont été cachées dans des carrières souterraines.

Sa crypte aux dimensions incroyables. Du nom de l'évêque de Chartres qui a ordonné la construction d'un nouvel édifice après la destruction par les flammes de la cathédrale en 1020, la crypte de Fulbert est la troisième crypte au monde par sa taille. Avec ses 230 m de long, elle est aussi la plus vaste de France. Elle est composée de plusieurs chapelles qui invitent le visiteur au recueillement, et elle donne à voir des peintures murales datant de plusieurs époques. Le chœur de la cathédrale cache une autre crypte d'une époque antérieure, vraisemblablement édifiée au IX^e siècle par l'église carolingienne et appelée la crypte Saint-Lubin.

Son labyrinthe circulaire. Cette figure géométrique réalisée au XII^e siècle se trouve au centre de la nef, entre les 3^e et 4^e travées. Le labyrinthe étant souvent dissimulé par des chaises, pensez à regarder par terre pour ne passer à côté de cet emblème de la cathédrale de Chartres. Il évoque la mythologie grecque et est vraisemblablement inspiré de la légende du Minotaure. Composé de 272 dalles blanches en pierres de Berchères, il invite le visiteur à se prêter à un pèlerinage à l'intérieur de la cathédrale. Il peut aussi être perçu comme un parcours méditatif évocateur de l'existence humaine.

Le « Voile de la Vierge », une sainte relique dont le roi Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, aurait fait don à la cathédrale en 876. Aussi appelé la « Sainte Chemise », ce voile en soie aurait été porté par Marie lors de l'Annonciation. Cette précieuse relique est désormais conservée derrière une magnifique vitrine dorée. Inauguré en grande pompe en octobre 2020, le reliquaire réalisé par le créateur Hubert Le Gall révèle à travers une scénographie sublime le Voile de la Vierge. Ornée de vitraux et portant le bleu de Chartres, la vitrine de Le Gall répond à deux contraintes majeures : mettre en valeur la relique tout en la préservant des assauts du temps.

A la suite d’un vœu fait alors que son fils était malade, l’écrivain Charles Péguy entreprend un pèlerinage à pied de Paris à Chartres, le 14 juin 1912. Après sa mort en 1914, ses amis choisissent de suivre ses pas en méditant ses poèmes. Les pèlerins étudiants sont de plus en plus nombreux. Le cardinal de Paris, Monseigneur Verdier, donne son assentiment à un étudiant, compagnon de saint François, qui organise des temps de partage appelés chapitres. Les pèlerinages auront désormais lieu chaque année même pendant la guerre. En 1991, le Père Soubrier, évêque accompagnateur de la Mission étudiante, crée une nouvelle formule de pèlerinage, se déroulant désormais à l’occasion du dimanche des Rameaux. Elle donne davantage de responsabilités aux étudiants dans l’organisation. Les Journées mondiales de la jeunesse de Paris en 1997 et surtout en 2000 donnent une nouvelle dynamique au pèlerinage qui débute désormais par une marche depuis Paris. De nombreuses hôtelleries traditionnelles accueillent le pèlerin dont l’ancienne Maison Saint-Yves (1, rue Saint Éman – Tél. : 02 37 88 37 40 - www.maison-st-yves.com), autrefois maison d’accueil pour les pèlerins de Chartres qui est devenue une hôtellerie traditionnelle.