Renaissance d'une région
Commençons par le plus somptueux et le plus vaniteux chef-d'oeuvre de la région, le château de Chambord. Bien plus qu'un château, il symbolise la toute-puissance que voulait imposer François Ier sur son rival, Charles Quint. En témoignent au premier abord cette enceinte massive et son donjon colossal flanqué de quatre tours. D'inspiration féodale et italienne, cette fantaisie de pierre ne compte pas moins de 440 pièces, 84 escaliers, 335 cheminées et 800 chapiteaux qui nécessitèrent le labeur de 1 800 ouvriers pendant plus de trente ans. Un nom s'élève, celui de Léonard de Vinci qui imagina le célèbre escalier à double révolution permettant à deux personnes de monter ou descendre sans jamais se rencontrer. À travers les collections d'environ 3 000 objets d'art, de mobilier et de tapisseries, on peut revivre cinq siècles d'histoire où le château accueillit les plus grands de ce monde. Musée d'histoire s'il en est, Chambord entend rester un lieu vivant au gré de diverses animations, tels la grande brocante, les concerts de trompe et le magnifique spectacle son et lumière qui enluminent les nuits d'été, de fin juin à septembre. Non loin de là se trouve l'éclatant château de Cheverny. On le dit le plus magnifiquement meublé d'entre tous, et il a su préserver ses magnifiques intérieurs du XVIIe siècle en partie hérités du talent de Jean Monnier. Les lecteurs de Tintin reconnaîtront l'architecture du château de Moulinsart, propriété du capitaine Haddock, dont il fut le modèle. D'ailleurs, la fondation Hergé et le domaine de Cheverny ont ensemble créé une exposition permanente, " Les secrets des Moulinsart ", au sein du château !
En poursuivant notre route, on tombe sur Amboise, dominé par une ancienne forteresse médiévale transformée en château par Charles VII, Louis XI et Charles VIII. Ici est né François Ier, ici est enterré Léonard de Vinci qui vécut à côté, au château du Clos-Lucé. Tous les rois de France de Charles VII à François Ier y ont également séjourné et il servit un temps de prison royale où Louis XIV envoya Fouquet. Avant de repartir, contemplez le panorama depuis l'île d'Or et débusquez l'une des folies du XVIIe siècle : la pagode de Chanteloup édifiée par le duc de Choiseul au sein d'un décor à l'anglaise.
Barrant le cours tranquille du Cher, le château-pont de Chenonceau compte parmi les plus beaux apparats de la Loire. On le surnomme le " château des Dames " en raison de la richesse de son décor intérieur qui fut l'oeuvre de différentes femmes : de Catherine Briçonnet jusqu'à Mme Pelouze, en passant par Diane de Poitiers, Catherine de Médicis, Louise de Lorraine et enfin Mme Dupin. Outre la perfection de son architecture qui se reflète dans des miroirs d'eau, Chenonceau se distingue par ses collections de mobilier Renaissance, ses tapisseries des XVIe et XVIIe siècles et ses nombreux tableaux de maître.
Nimbé d'eau, Azay-le-Rideau fut construit au moment même où Thomas Bohier acheva Chenonceau. Synthèse des transitions médiévales et des innovations de la Renaissance, on distingue le dispositif traditionnel de l'architecture défensive (tourelles, chemin de ronde, créneaux, douves, etc.) et la délicatesse d'un temps s'ouvrant aux plaisirs : les lucarnes s'élèvent, les plafonds se creusent de caissons ornés et l'escalier s'expose.
Kyrielle de styles...
Si la Renaissance marque de sa coquetterie le patrimoine de la Loire, on peut distinguer d'autres époques et d'autres fonctions dans ces palais. Grand port fluvial à l'époque gauloise, l'austère forteresse de Chinon rend compte de sa fonction défensive tout comme le château de Langeais, édifié par Louis XI pour protéger Tours des invasions bretonnes. On remarquera là tout le condensé d'architecture militaire du XVe siècle. En aval, voici Saumur et son château dressé en haut du coteau.
Reconstruite par Saint Louis puis transformée en logis de plaisance par Louis Ier d'Anjou, la forteresse devient " castel d'amour " par la grâce de René d'Anjou. Situé au coeur même de la ville, le château de Blois présente un panorama de l'architecture du Moyen Âge jusqu'à l'époque classique. Il s'inscrit véritablement dans l'histoire en devenant résidence royale avec l'avènement de Louis XII qui entreprend de le reconstruire. Le soir, le château s'anime aux sons et lumières d'un beau spectacle qui retrace son histoire.
... Et myriade de jardins
Que seraient ces châteaux sans leurs parures végétales et leurs parterres de broderies fleuries... Les jardins du Val de Loire sont des plus convoités, notamment en période estivale. Construit au milieu du XVIe siècle, le château de Villandry arbore de splendides jardins qui se distinguent par une tradition potagère et le goût italien pour l'ornementation.
Édifié dès le Xe siècle, le château de Chaumont-sur-Loire jouit quant à lui d'un parc décomposé en vingt-six parcelles qui se livrent en autant de jardins exceptionnels. Le parc du château de Valmer est d'une toute autre inspiration. La succession de terrasses rythmées de balustrades et de murs sur 30 m de dénivelé évoque l'ordonnancement des villas transalpines à l'époque de la Renaissance. Les jardins de Blois, du Plessis Sasnières et du château de Talcy, se rangent au rang des jardins remarquables, tout comme le parc à l'anglaise et le jardin dit " des Portraits " du château Beauregard, gratifiés de 12 jardins où 400 espèces vivaces et clématites s'épanouissent aux yeux des visiteurs.
Indissociable de son écrin naturel, le domaine de Chambord est, avec ses 5 440 ha et ses 31 km de murs, le plus grand parc forestier clos d'Europe. Cerfs, biches, sangliers, chevreuils, mouflons et renards y vivent en liberté. On peut parcourir la réserve en Land Rover, sous la conduite d'un forestier. Pour jouir des bontés de Dame Nature, enfourchez vos vélos le long de l'itinéraire " La Loire à vélo " : 400 km balisés depuis Cuffy jusqu'à Saint-Brévin. Constitué de petites voies peu fréquentées et de pistes cyclables, ce grand ruban propose escapades insolites et visite des incontournables sites reconnus par l'Unesco.
Infos futées
Quand ? Dès les balbutiements du printemps jusqu'aux lueurs automnales pour jouir du spectacle d'une nature en majesté ; prenez garde aux grandes affluences de juillet et d'août, les visites se font à la queue leu leu.
Utile. Pour organiser au mieux son escapade.
OFFICE DE TOURISME DE BLOIS-CHAMBORD
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S'y rendre. La région est bien desservie. On rejoint Blois par l'A10 (Paris-Bordeaux) et l'A71 (via Clermont-Ferrand). Les nationales 10 et 20 y conduisent également. Par le train, Blois est à 1 heure 30 de Paris en TER et Tours à 55 minutes par le TGV.
GARE SNCF DE BLOIS
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GARE SNCF DE TOURS
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