Le Palais de Tokyo, centre incontournable dédié à l'art contemporain à Paris, propose du 17 octobre 2024 au 5 janvier 2025 la saison d’expositions "Fertiles Fantômes", qui met notamment à l'honneur des femmes artistes au travail exceptionnel, mais encore méconnues du grand public en France. La saison propose des expositions personnelles et collectives, des rétrospectives, un projet performatif d'ampleur et une vaste programmation culturelle. L'automne est bien installé, les couleurs et la luminosité changent, c'est le moment d'aller se réchauffer entre les murs du Palais de Tokyo dans le 16e arrondissement.
"Fertiles Fantômes", série d'expositions automnales
La saison d'expositions "Fertiles Fantômes" au Palais de Tokyo souligne l'importance de maintenir des lignes directrices durables autour de la liberté, la diversité artistique et la puissance transformative de l'art face aux divisions. Elle insiste sur l'art comme vecteur de transformation et de solutions, capable de proposer de nouveaux récits et de revisiter l'histoire pour soigner les relations avec notre environnement. La programmation automnale 2024 du Palais de Tokyo reflète cette vision à travers 8 temps forts, dont des expositions d'artistes exposés pour la première fois en France.
Praesentia, Myriam Mihindou
L'exposition « Praesentia », co-conçue et co-produite avec le Crac Occitanie, offre un aperçu du travail de Myriam Mihindou sur les vingt dernières années, avec également la présentation de nouvelles œuvres. Elle met en lumière les fonctions spirituelles, thérapeutiques, sociales et politiques de son art. Son travail n'hésite pas à réinterpréter des récits dominants et à valoriser des voix et pratiques souvent marginalisées. Originaire du Gabon, Myriam Mihindou est une artiste multidisciplinaire qui vit et travaille à Paris. Son travail aborde des sujets tels que l’identité, le langage, la mémoire, le vivant, l'écologie ou encore la condition féminine.
Figures, Malala Andrialavidrazana
Malala Andrialavidrazana, artiste née à Madagascar et vivant à Paris, crée depuis 2015 des "Figures", des photomontages numériques basés sur des archives iconographiques des 19e et 20e siècles. Ces œuvres explorent des thèmes tels que l'expansion du capitalisme industriel, la mondialisation, la colonisation et l'exploitation des ressources naturelles.
Dans le cadre de l'exposition "Figures", le Palais de Tokyo confie à l'artiste sa "grande verrière" pour l'installation d'une œuvre monumentale sur un mur de 60 mètres. Le public découvre une réorganisation de ses photomontages numériques exposés depuis 2015, et propose une nouvelle approche à grande échelle. L'exposition, la première de l'artiste dans une institution publique parisienne, inclut de nouvelles œuvres et ressemble à des cartes géographiques mêlant timbres, billets et autres icônes. Un dispositif interactif et la création d'une monographie accompagnent l'exposition.
Tituba, qui pour nous protéger ? Exposition collective
Ce temps fort de l'automne au Palais de Tokyo réunit onze artistes d'origines diasporiques caribéennes et africaines venant de France, Grande-Bretagne et Amérique du Nord. L'exposition, qui explore les thèmes du deuil, de la mémoire, de la migration et de l'ancestralité, met en avant le rôle protecteur des défunts, souvenirs, mythes et rêves. L'exposition réunit diverses pratiques artistiques (sculpture, film, photographie, etc.), et s'inspire du roman Moi, Tituba, sorcière noire de Salem de Maryse Condé. Tituba est ici invoquée comme figure protectrice, dans une exposition qui vise à tisser des liens étroits entre art plastique et littérature.
Stone Speakers, Julian Charrière
"Stone Speakers – Les bruits de la terre" est une exposition immersive qui plonge le public dans un paysage volcanique composé de sculptures minérales. Les oeuvres visuelles sont associées à une installation sonore ambisonique réalisée à partir d'enregistrements de volcans que l'artiste a pu capter en Indonésie, en Islande et en Sicile. Les visiteurs y perçoivent les « conversations » de la terre, dans une exposition qui explore les phénomènes géologiques tels que les chambres magmatiques et les plaques tectoniques. L'espace, transformé en un cratère symbolique, évoque une terre vivante et vibrante.
Julian Charrière est le lauréat du Prix SAM pour l’art contemporain 2022.
Les frontières sont des animaux nocturnes, Exposition collective
Cette exposition collective réunit une douzaine d'artistes, principalement lituaniens. Inspirée par les bouleversements géopolitiques liés à la guerre en Ukraine, elle explore les ruptures provoquées par ce conflit et interroge la "normalité" encore possible dans la zone de conflit, deux ans après l'invasion. En utilisant l'art, l'imaginaire et la poésie comme outils politiques, l'exposition fait le lien entre les histoires coloniales complexes, la réalité actuelle et la nécessité de créer des visions d'avenir. Le titre fait référence à l'essai de Luba Jurgenson "Quand nous nous sommes réveillés. Nuit du 24 février 2022 : invasion de l’Ukraine".
La République (cynique), Une partition de Pierre Bal-Blanc
L'exposition « La République (Cynique) », qui se tient pour sa part du 13 novembre au 1er décembre 2024, propose un contre-récit de l'histoire de la performance, situant son origine dans l'Antiquité avec la philosophie cynique, héritière de Socrate et en opposition à Platon. Renouvelée chaque jour, cette exposition évolutive est construite à partir d'archives dématérialisées (partitions, films, pièces sonores) issues des collections du Centre national des arts plastiques et de la Collection Kontakt de Vienne.
LA ELLE, Renée Levi
Née à Istanbul, Renée Levi vit et travaille à Bâle. L'invitation qui est faite à l'artiste au Palais de Tokyo a pour objectif d'illuminer l'expérience collective proposée dans le hall d'entrée. Invitée à déployer sa peinture dans La Zone, espace d'accueil gratuit, Renée Levi crée des œuvres sur les murs, vitres et l'architecture environnante. Entre opacité et translucidité, ornementation et abstraction, elle révèle les fantômes, les failles et toutes les spécificités de cette partie du bâtiment.
L'exposition se tient du 17 octobre 2024 au 11 mai 2025.
Quand un nœud est dénoué, un dieu est libéré, Barbara Chase-Riboud
Barbara Chase-Riboud est sculptrice, dessinatrice, poète et romancière. Artiste majeure reconnue aux États-Unis, elle reste peu visible en France, où elle vit pourtant depuis 1961. Son œuvre mêle divers médiums tels que le bronze, le textile et l'écriture. Entre abstraction et figuration, elle s'attache à évoquer l'histoire de la diaspora africaine et les luttes pour les droits civiques. Le Palais de Tokyo est heureux de présenter certaines de ses œuvres récentes, dont des bronzes de la série Standing Black Woman of Venice et des œuvres sur papier brodées. Un écho à son travail littéraire, qui est également mis en avant dans une salle d'écoute aux voix multiples.
La programmation culturelle et les activités à suivre au Palais de Tokyo
À côté des expositions, le Palais de Tokyo, centre d'art contemporain incontournable de Paris, propose une vaste programmation culturelle ainsi qu'un programme de médiation culturelle.
La programmation culturelle invite le public adulte à prendre part à des rencontres avec les curateurs, mais aussi à des discussions, lectures et performances en lien avec la série d'expositions. Côté médiation culturelle, le Hamo est un espace du centre d'art à la fois chaleureux et écologique où les adultes et les enfants peuvent participer à des activités artistiques et éducatives conviviales. Enfants, ados et adultes sont aussi conviés à suivre le programme des ateliers, autour des expositions en cours et plus globalement de l'art contemporain.