Monstres géants, poupées suspendues par les pieds, jouets terrifiants, geishas malmenées... la nouvelle exposition présentée au MIAM surprend. Organisée en collaboration avec le Cartel de la Friche la Belle de Mai à Marseille, elle compile 40 ans d'avant-garde graphique japonaise. Tous les artistes exposés sont associés au style Heta-Uma. " Mal fait bien fait ", " bien-mal dessiné ", " sale mais beau " " cheval débraillé " etc. les spécialistes divergent pour donner une traduction française à ce mouvement graphique japonais, né dans les années 70 sous l'impulsion de King Terry Yumura. L'exposition s'ouvre avec une imposante fresque du mangaka Shiriagari Kotobuki. Et c'est un mur de papier qui conduit ensuite les visiteurs jusqu'à un tunnel où pendent des bouts de tissu, des noren. " L'idée était de remplir chaque espace, pour récréer l'effervescence d'une rue à Tokyo ", explique Pakito Bolino, un des commissaires de l'expo. Une exposition trash qui s'oppose à l'esthétique parfaite de la culture japonaise traditionnelle, digérée et détournée dans les salles du MIAM. Graphzines, dessins, peintures, vidéos, installations, musique " japanoise ", jouets... une exposition riche et dévastatrice. Humour noir au programme.

 

Heta-Uma
18 octobre 2014 - 1 mars 2015
MIAM, Sète