CENTRE DE LA MÉMOIRE - VILLAGE MARTYR
Centre de la mémoire avec des ascenseurs, présentant une exposition entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite
Ce Centre de la Mémoire fait en quelque sorte le lien entre le village martyr et le nouveau village, comme un trait d'union entre le passé et le futur. Inauguré en 1999 en présence de Jacques Chirac, il contribue à l’indispensable devoir de Mémoire en apportant les informations nécessaires à la compréhension du drame qui s'est déroulé dans ce paisible village de Haute-Vienne à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa création a également permis à la nouvelle ville, dont les premiers jalons ont été posés dès 1953, de poursuivre son lent travail de reconstruction. Le Centre de la Mémoire est installé à l'entrée du nouvel Oradour et à proximité des ruines du village martyr, à mi-chemin entre la nouvelle église et celle dans laquelle a été perpétré le massacre des 350 femmes et enfants. Pour beaucoup d'habitants d'Oradour, notamment pour les familles des martyrs, la création d'un tel lieu était indispensable. Pour rendre hommage aux disparus, victimes de la folie meurtrière nazie, mais aussi pour que survive dans les esprits le souvenir du massacre d'Oradour, une fois les derniers témoins disparus.
Le parcours de la mémoire conduit le visiteur de 1933 à 1953, de l’expansion du nazisme en Europe au procès de Bordeaux. Cinq espaces d’exposition permettent de mieux comprendre la réalité historique et l’exemplarité d’Oradour : la montée du nazisme, la défaite française, la collaboration et la résistance, la politique de la terreur, les journées du 8 et 9 juin 1944, le récit du drame du 10 juin, la reconnaissance nationale, les procès et l’amnistie, la reconstruction d’Oradour, une réflexion sur le drame. A voir aussi à l’extérieur, la statue dédiée aux martyrs d’Oradour-sur-Glane. Le Centre de la Mémoire s'est fixé deux objectifs depuis son ouverture : comprendre et apprendre. Pour aider les quelque 130 000 visiteurs annuels, dont 30 000 écoliers, à prendre la mesure des événements perpétrés à Oradour-sur-Glane, le centre fait son possible pour incorporer, en parallèle de ses expositions historiques, les histoires personnelles des victimes. Depuis 2018, on peut d'ailleurs contempler une fresque réalisée à partir des portraits de celles et ceux qui ont perdu la vie lors du massacre. On frissonne face aux 642 plaques en porcelaine, installées ici comme autant de plaques funéraires, sur lesquelles ont été accolés, grâce au savoir-faire d'un artisan de la région, les visages des victimes connues. Les regards des martyrs d'Oradour-sur-Glane nous fixent, nous bouleversent et restent avec nous très longtemps. Une visite au Centre de la Mémoire n'est pas complète sans la découverte des ruines du village martyr. Elles couvrent une superficie de 15 ha et ont été maintenues dans l’état où elles étaient au lendemain du massacre. Des pancartes invitent les visiteurs au recueillement sur des chemins et routes où l'on retrouve encore les impacts de balles sur les murs ainsi que des voitures et rails laissés sur place. La conservation de ce village après le massacre témoigne pour les générations futures de cette atroce barbarie. Oradour est un symbole d'une France meurtrie par l'occupation allemande.
Les témoignages des rescapés ont en grande partie permis de reconstituer avec précision la façon dont les événements se sont déroulés, ce 10 juin 1944. Six personnes ont survécu au massacre : cinq hommes et une femme. Peu de récits ont autant de poids que celui de Marguerite Rouffanche, habitante du village âgée de 47 ans au moment des faits. Elle est la seule rescapée de l'église, dans laquelle 350 femmes et enfants d'Oradour ont été enfermés et lâchement assassinés par les soldats de la 2e division « Das Reich ». Parvenue à s'enfuir par une fenêtre, elle offre une première fois son témoignage à l'hôpital, puis au préfet de Limoges, quelques jours après les faits. Par la suite, elle continuera de partager son histoire et l'horreur des actes dont elle a été le témoin privilégié. Marguerite Rouffanche raconte comment femmes et enfants ont été séparés des hommes, puis entassés par les soldats allemands dans l'église du village. Au sol, placée devant la sainte table, elle remarque la présence d'une caisse volumineuse, reliée à des cordons, dont elle comprend alors qu'il s'agit d'une bombe. Marguerite est enfermée dans l'église avec ses deux filles et son petit-fils. Lorsque la bombe explose, l'édifice ne s'effondre pas, comme l'espéraient les Allemands, mais remplit l'église d'une fumée noire et entraîne un mouvement de panique. Déterminés, les Allemands entreprennent alors d'abattre femmes et enfants en leur tirant dessus puis en incendiant l'église. Marguerite se réfugie dans la sacristie ; sous ses yeux, l'une de ses filles tombe sous les rafales, tandis que l'autre est brûlée vive. A l'aide d'un escabeau, elle parvient à se hisser par la plus grande fenêtre de l'église, malgré les cinq balles qu'elle a reçues, et fait une chute de trois mètres à l'extérieur. Elle reste cachée dans un jardin pendant près de 24 heures, avant d'être enfin secourue. Les récits des exécuteurs, entendus par la justice, sont également de précieuses sources d'information. Les participants au massacre ont été jugés à l'occasion du procès de Bordeaux, qui s'est ouvert le 12 janvier 1953. Parmi les peines prononcées, certaines visent treize Malgré-Nous, ces Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans la Wehrmacht.
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Les points forts de cet établissement :
Avis des membres sur CENTRE DE LA MÉMOIRE - VILLAGE MARTYR
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Les documents sont là pour aider à comprendre la tragédie.
Le parcours retrace bien les dernières heures de ces malheureux...