Un village riche en histoire constitué d'un centre de la Mémoire offrant de vous faire découvrir l'expansion du nazisme en Europe.
Parcourir le village d'Oradour-sur-Glane, marcher entre les ruines de ces édifices en pierre qui constituaient, jadis, un paisible village de Haute-Vienne, ne laisse pas indemne. C'est ici, à une vingtaine de kilomètres au nord de Limoges, qu'a eu lieu le plus grand massacre de civils commis en France par l'armée allemande. Les ruines du village martyr couvrent une superficie de 15 hectares. Classées Monument historique le 10 mai 1946, elles ont été maintenues dans l'état où elles étaient au lendemain du massacre. Des pancartes invitent les présents au recueillement sur des chemins et routes où l'on retrouve encore les impacts de balles sur les murs ainsi que des voitures et rails laissés en l'état. Oradour est un symbole d'une France meurtrie par l'occupation allemande. La conservation de ce village après le massacre témoigne pour les générations futures de cette atroce barbarie. Chaque année, 300 000 visiteurs viennent déambuler entre les ruines du village martyr, pour rendre hommage, se souvenir, faire revivre ceux qui ont été assassinés. Une visite difficile mais importante, qui laisse un souvenir persistant et nous ramène aux événements du 10 juin 1944.
Oradour-sur-Glane est une bourgade typique du Limousin, avec ses petits commerces, son église du XVe siècle et son tramway, emprunté chaque samedi par de nombreux habitants de Limoges qui se rendent au village pour faire leurs provisions. La présence allemande dans la région date de 1942, et ne change pas outre mesure le quotidien des habitants. La population du village a, toutefois, presque doublé du fait des réfugiés espagnols, alsaciens et juifs. Si Oradour-sur-Glane n'a pas de lien direct avec la Résistance, des compagnies FTP (le mouvement de résistance des Francs-tireurs et partisans) sont installées dans les bois des communes voisines. Au printemps 1944, l'armée allemande note une recrudescence des actions de résistance dans la région, et les accrochages entre maquisards et soldats se multiplient. Connue pour sa brutalité, la 2e division SS « Das Reich », qui revient du front de l'Est, progresse en Nouvelle-Aquitaine. Ses soldats terrorisent les populations, incendient des villages entiers et assassinent, sans distinction, résistants et civils.
Le 10 juin 1944, les blindés de la division « Das Reich » sont aux portes d'Oradour-sur-Glane. En début d'après-midi, 200 soldats allemands encerclent le village. Ils pénètrent dans les commerces, les maisons et les trois écoles communales, où les enfants passent leur visite médicale, et ordonnent à la population de se rassembler au champ de foire. Le commandant Diekmann, qui mène le bataillon, demande à ce qu'on lui révèle l'emplacement d'un supposé dépôt d'armes clandestin, qui serait caché à Oradour-sur-Glane. Personne, dans le village, ne connaît l'existence d'une telle cache. Dans des adieux déchirants, les 180 hommes sont séparés des femmes et des enfants, puis conduits dans six lieux, des granges et des garages, réquisitionnés par les Allemands. Les soldats ouvrent le feu et les hommes tombent sous les rafales des fusils-mitrailleurs. On incendie ensuite les cadavres, au milieu desquels surgissent alors les cris des survivants. Les femmes et les enfants sont entassés dans l'église du village, où les SS placent une caisse d'explosifs dont la charge ne se révèle pas suffisamment puissante pour entraîner l'effondrement de l'édifice. Les soldats se livrent alors à un massacre d'une brutalité inouïe : certains lancent des grenades, d'autres tirent des rafales de mitraillette, puis sous les cris agonisants des survivants, les soldats allemands mettent le feu à l'église. Une fois le massacre terminé, les soldats s'emparent du bétail, des motos, des voitures et des caisses des commerces. Lorsque la division « Das Reich » quitte Oradour-sur-Glane, à la nuit tombante, le village n'est plus qu'un immense brasier. Les jours suivants, des groupes de SS reviennent pour enterrer les morts au milieu des décombres encore fumants.
À l'issue de la guerre, après la dévastation, il faut rebâtir. Le nouvel Oradour, reconstruit par l'État, se trouve à deux pas du village martyr. C'est le président Vincent Auriol qui, trois ans jour pour jour après les effroyables événements qui se sont déroulés dans le village, pose la première pierre du nouveau bourg. Dès 1953, près de 200 maisons sont construites, certaines étant occupées par des habitants ayant échappé au massacre. Le nouvel Oradour est l'exemple type de l'urbanisme d'après-guerre avec ses rues à angle droit. L'église du nouveau bourg, inaugurée dès 1953, est dotée de vitraux dessinés par Pierre Parot et réalisés par Francis et Pierre Chigot. Malgré ce désir de reconstruire, la proximité des ruines est pesante : Oradour-sur-Glane est une ville morte, en état de deuil permanent. Les habitants se font rares, et les rues dépourvues d'enfants sont d'une extrême tristesse. Aucune festivité n'est célébrée dans le village. Le processus de retour à la vie normale est très lent : il prendra plusieurs décennies et passera par la création du Centre de la Mémoire. Celui-ci propose un parcours relatant l'expansion du nazisme en Europe jusqu'au procès de Bordeaux : cinq espaces d'exposition permettent de comprendre pourquoi Oradour-sur-Glane, paisible village de la Haute-Vienne, est devenu la proie de la barbarie nazie.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur LE VILLAGE MARTYR D'ORADOUR-SUR-GLANE
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Le fait que rien n'ait été bougé confère au lieu une sensation des plus étranges. Je pense que cette visite vous aide à prendre conscience de toute l'horreur commise aux habitants d'oradour.
Personne ne peut rester insensible à ce qui s'est passé.
Difficile de croire que cela ait pu se produire.
Une exposition très intéressante et félicitations à notre guide très professionnelle et agréable à écouter….
Un groupe de 22 randonneurs du 77.