Découvrez SINGAPORE CITY : A l'écran (Cinéma / TV)

Considéré dans les années 1950 comme l’un des quatre grands styles de cinéma chinois, au même titre que le cinéma hongkongais, le cinéma singapourien n’a pas maintenu son aura jusqu’à nos jours. Mais si la production a décliné, le nombre de spectateurs et d’écrans dans le pays reste encore aujourd’hui très impressionnant. Avec 282 écrans recensés en 2022 et près de 9,5 millions de spectateurs par an, Singapour est un havre pour les amateurs de cinéma. Que vous soyez à la recherche de cinéma international, de blockbusters ou de films indépendants, vous trouverez votre bonheur dans les grands complexes et dans les salles historiques de la ville. Et tant que vous y êtes, profitez-en pour revisiter la riche histoire cinématographique du pays. Car Singapour a été le théâtre de grands films d’hier et d’aujourd’hui, et les cinéastes singapouriens comme Jack Neo ou Erik Khoo ont été maintes fois représentés dans les festivals internationaux.

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Brève histoire du cinéma national

C’est en 1904 qu’un Français, Paul Picard, ouvre la première salle de cinéma du pays, le Paris Cinematograph. Installé au 320 Victoria Street, le cinéma y fera découvrir des actualités et des films internationaux, avant l’arrivée des premières productions locales. C’est également un Français, Gaston Méliès, frère du bien connu Georges Méliès, qui mettra pour la première fois Singapour à l’écran. En 1913, il fait étape par la région et capture de nombreux instants de la vie quotidienne locale. Et si les quatre films tournés par Méliès à Singapour ont malheureusement disparu, on sait néanmoins que la Mosquée de Jamae y apparaissait déjà, de même que le splendide temple Sri Mariamman.

Dans les années 1920, le cinéma se développe à Singapour. Le nombre de salles s’élargit, et des lieux mythiques comme le Capitol Theatre, fort de 1 700 places, ou le Cathay Cineplex, ouvrent leurs portes. On peut désormais y découvrir des films malais, chinois et occidentaux tournés sur place, avec des acteurs locaux. Une réelle industrie se développe, qui reprend de plus belle après la Seconde Guerre mondiale. Les studios locaux, dont le principal est fondé en 1924 par les frères Runme et Run Run Shaw, produisent des dizaines de films en employant des techniciens chinois, malais et indiens. Et si peu de ces productions sont parvenues jusqu’à vos oreilles, il n’en reste pas moins qu’elles ont été de grands succès locaux et régionaux, dont beaucoup sont aujourd’hui visibles en ligne. Seruan Merdeka ou l’Appel de la Liberté (1947) est de ceux-là. Réalisé par Badar Singh Rajhans et bénéficiant d’un casting regroupant de nombreuses stars du bangsawan, ce film mettant en scène les combattants de la résistance malaisienne remporte un succès public et sera distribué en Inde et dans l’Asie du Sud-Est. Une réussite qui vaudra au cinéaste indépendant d’être recruté par les frères Shaw la même année. En parallèle, le cinéma d’horreur se développe également, avec quelques succès marquants comme Sumpah Pontianak ou La malédiction du Pontianak (1958). Inspiré des légendes malaisiennes de vampire, le film conquiert les différents publics de Singapour par son histoire et ses dialogues simples, mais puissants. Une pépite à redécouvrir, ne serait-ce que pour ses effets spéciaux croustillants.

Dans les années 1960, suite à l’indépendance de la Malaise puis l’indépendance de Singapour en 1965, l’industrie du cinéma se trouve bousculée. La production malaisienne se replie sur son propre territoire, et les studios singapouriens peinent à asseoir un rythme de production stable, faute de soutien institutionnel. Quelques films réussissent à sortir du lot, et l’on ne peut que vous conseiller Cléopâtre la panthère du kung fu (1978), croisement étonnant entre James Bond et les films d’arts martiaux. Après un vide dans les années 1980, les années 1990 voient l’apparition des tout premiers films intégralement singapouriens. Eric Khoo, né à Singapour en 1965, réalise son premier long métrage, Mee Pok Man (1995). Narrant la rencontre d’un vendeur de nouilles solitaire avec une prostituée, ce film indépendant fera le tour des festivals internationaux, lançant par la même occasion un vent de renouveau dans la production nationale. 12 Storeys, le film suivant d’Eric Khoo, sera quant à lui sélectionné à Cannes.

Depuis, la production locale ne cesse d’augmenter, soutenue par la Singapore Film Commission, fondée en 1998. Des comédies écrites et réalisées par le cinéaste Jack Neo remportent un grand succès, à l’instar de Money No Enough (1998), tandis que de jeunes cinéastes revisitent le cinéma d’horreur ou le drame. En 2013, Ilo Ilo d’Anthony Chen reçoit la Caméra d’Or au festival de Cannes, preuve du renouveau de l’industrie cinématographique singapourienne.

Quand Hollywood débarque à Singapour

Français, Italiens, Européens et Américains ont de tout temps été fascinés par l’exotisme de Singapour. Avec sa Skyline si reconnaissable et ses paysages luxuriants, il est normal que le cinéma s’y invite encore aujourd’hui. Le film Crazy Rich Asians de John Chu (2019) s’y déroule en grande partie, et le tournage a bien entendu eu lieu sur place. Vous reconnaîtrez ainsi aisément les structures du Gardens by the Bay, la ligne épurée du Marina Bay Sands, mais aussi la belle façade du Raffles Hotel, et la chapelle CHIJMES, où est célébré le mariage des deux protagonistes Colin Khoo et Araminta Lee. Succès impressionnant au box-office américain, Crazy Rich Asians est une comédie drôle et attendrissante, qui vous mettra dans un parfait état d’esprit pour profiter au mieux de votre séjour.

Si vous êtes plutôt en mal de séries, sachez que deux productions majeures signées HBO, Westworld et Euphoria, ont toutes les deux été tournées en partie à Singapour. Et si, dans le cas de la seconde, vous devrez attendre la sortie de la troisième saison pour découvrir quels lieux sont utilisés, vous pourrez déjà reconnaître dans Westworld l’île de Pulau Ubin, ainsi que de nombreux monuments architecturaux de la ville de Singapour. Le pont Helix, le LaSalle College of Arts, l’hôtel ParkRoyal Collection Pickering ou encore la Chinatown Food Street sont autant de décors de la troisième saison que vous reconnaîtrez aisément, en marchant dans les pas de Jeffrey Wright, Evan Rachel Wood ou Tessa Thompson.

Voir du cinéma à Singapour

Avec plus de 280 écrans et des salles pour tous les goûts, vous ne saurez où donner de la tête tant le paysage cinématographique de Singapour est riche. Si vous êtes à la recherche d’une pure expérience des blockbusters, rendez-vous au Shaw Lido. Avec son écran IMAX, ses sièges confortables et sa technologie immersive, vous serez plongé au cœur des plus grands films hollywoodiens. Et pour une expérience plus intimiste, ou pour partir à la découverte d’un cinéma plus indépendant, rendez-vous à The Projector, spécialiste de l’art et essai où vous pourrez également déguster bières locales et snacks surprenants. Vérifiez enfin les dates de votre séjour. Qui sait, vous tomberez peut-être sur les tapis rouges du Singapore International Film Festival ? Depuis 1987, cet événement accueille des milliers de cinéphiles et promet de belles découvertes. Une porte d’entrée parfaite pour tout amateur de cinéma qui séjourne à Singapour.

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