LA GRANDE COLONNADE
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Le decumanus de l’antique Palmyre offre ceci de singulier (comparé à celui d’Apamée par exemple) qu’il n’est pas rectiligne. Trois sections marquent, d’est en ouest, l’axe principal de la ville romaine et correspondent à des périodes et à des fonctions différentes.
La première section relie le sanctuaire de Bêl à l’arc monumental. Cette partie, la plus récente (début du IIIe siècle apr. J.-C.), est hélas la plus en ruine. Seules les quatre colonnes gigantesques qui précédaient le nymphée ont été redressées.
L’Arc monumental. Le superbe arc monumental marque la transition entre la première section, à fonction religieuse, et la deuxième qui desservait les bâtiments officiels.
Pour masquer la bifurcation du decumanus, l’arc est composé de deux arcs imbriqués, l’un regardant le temple de Bêl, l’autre l’axe intérieur de la cité. L’effet est remarquable, d’autant que le décor à base de glands et de feuilles de chêne, de rosettes, de rinceaux d’acanthe est saisissant. La vue sur la colonnade et au-delà sur le château arabe à travers son arc central en fait le symbole de la ville.
La voie bordée de portiques qui s’ouvre ensuite n’était pas pavée afin de permettre aux chameaux de l’emprunter. Elle remonte à la fin du IIe siècle.
Le temple de Nebô. Le premier monument que l’on croise à gauche est le sanctuaire de Nebô, dont l’entrée principale se trouve au sud. Le temple lui-même était au centre d’une enceinte trapézoïdale bordée de colonnes. Un autel monumental bien visible fait face aux escaliers qui conduisaient à la cella. Fils aîné et interprète du grand Mardouk de Babylone, Nebô est traditionnellement rattaché à Apollon.
Les thermes de Dioclétien. De retour sur le decumanus, nous trouvons à droite quatre colonnes de granit provenant d’Egypte et marquant l’entrée des thermes de Dioclétien. Au sol, on relève l’emplacement de plusieurs pièces entourant un bassin central. Restaurés par Dioclétien à la fin du IIe siècle, les thermes datent en fait de l’époque des Sévères.
La fonction commerciale de la rue est nettement marquée à droite puis à gauche par l’emplacement de boutiques, qui s’ouvrent sous les portiques.
Le théâtre. Visite de 9h à 18h. A gauche le théâtre, profondément restauré. Sa taille modeste est certainement ce qui frappe aujourd’hui. Seules douze rangées de gradins sont relevées et rien ne permet d’affirmer qu’il y en a eu d’autres. Le mur de scène, reconstruit à la fin du IIe siècle, a été remonté jusqu’au premier étage, ce qui accentue encore le caractère intime de ce lieu.
L’agora. A l’ouest du théâtre, plusieurs bâtiments administratifs ont été relevés. Le plus important est l’agora. Sa vaste cour rectangulaire à ciel ouvert était entourée d’un portique à colonnes dont la base des fûts est encore bien visible ; ce portique était doublé d’un mur d’enceinte aux ouvertures richement décorées. Centre de la vie publique, l’agora donnait à l’est sur une annexe où fut découvert, au XIXe siècle, le Tarif de Palmyre, une stèle de près de 5 m de largeur comportant plus de 400 lignes gravées sur ordre du Sénat. Cette stèle fixait le montant des taxes à acquitter par les caravanes pénétrant dans Palmyre. Une grande partie des revenus de la ville provenait de ce droit d’octroi. La stèle est aujourd’hui conservée au musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg.
De l’annexe, on longe le théâtre pour regagner la rue principale. Ce faisant, on croise plusieurs vestiges à l’identification incertaine : sénat, cesareum et salle des banquets.
Le tétrapyle. On parvient ensuite au tétrapyle au centre d’une place ovale. Carrefour majeur de la ville, le tétrapyle donne accès à une rue à colonnes qui coupe le decumanus vers le sud. On reconnaît aisément la seule colonne antique de granit rouge importé d’Assouan (Egypte). Le troisième segment de decumanus part légèrement à droite en direction du camp de Dioclétien. Cette portion, la plus longue de la rue (500 m), est également la plus ancienne et dessert, de part et d’autre, des quartiers résidentiels peu fouillés. La partie est, au plan quadrillé, a révélé plusieurs maisons antiques et des basiliques. Le sol même de la voie fait apparaître en plusieurs points les vestiges des canalisations. Un temple funéraire accueille le visiteur à l’extrémité de la rue.
Le camp de Dioclétien. A sa gauche, une nouvelle colonnade transversale s’ouvre qui dessert à droite un quartier appelé le camp de Dioclétien. Ce quartier fut construit trente ans après le sac de Palmyre, à l’heure où l’Empire romain était menacé par les attaques sassanides. Complexe militaire, il comprenait un temple aux enseignes qu’on atteint par une volée d’escaliers. On y célébrait les cérémonies du culte guerrier. Face au temple, un forum ainsi que divers bâtiments utilitaires complétaient le camp.
Le temple d’Allat. Du temple d’Allat, fondé avant notre ère et situé à l’est du camp, il ne reste que les soubassements et les six colonnes qui donnent sur la via principale. Avant qu’il ne fût mis à sac à la fin des temps païens, le temple était associé au culte de la déesse grecque Athéna.
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Avis des membres sur LA GRANDE COLONNADE
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