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Il faut faire le tour des 1 950 m d’enceinte (550 x 400) pour en apprécier à la fois la puissance et le bon état de conservation. Flanquée de 52 tours saillantes assez disparates, l’enceinte avait incontestablement une fonction défensive. Un fossé aujourd’hui comblé entourait même cette muraille construite par l’évêque Alexandre au IVe siècle, puis consolidée par ordre de l’empereur Justinien. Des quatre portes principales que comptait la ville, la plus monumentale, protégée par deux tours rectangulaires, est sans nul doute celle qui est située au nord (l’entrée se fait par l’est). La décoration du portail est admirablement travaillée. Les trois baies sont surmontées d’une ossature sculptée de grappes de raisin et de feuilles. Les arcs sont soutenus par six colonnes corinthiennes à base carrée. La clé de voûte comporte un dispositif qui permettait d’éloigner les assaillants par des jets de projectiles.
Empruntant la porte nord, on pénètre dans la cité par l’axe principal de la ville, le decumanus, dégagé dans sa partie nord, alors que le cardo n’est pas encore relevé. A 100 m sur la gauche, on atteint un édifice appelé martyrium, en raison d’un sarcophage de marbre rose attribué à tort à saint Serge.
Le plan de l’édifice rappelle celui de l’église d’Ezraa : un carré dont les faces sont bombées vers l’extérieur. Un tel schéma permet de dater l’édifice du VIe siècle. L’abside et les deux chapelles surmontées de tours sont les mieux conservées. Couchés sur le sol, les fûts et les chapiteaux sont de marbre rose.
En poursuivant dans l’axe du decumanus, on atteint les indispensables citernes qui permettaient d’alimenter toute l’année la ville en eau grâce à un réseau de canalisations complexe. Une nécessité vitale sous un tel climat. Trois immenses citernes ouvertes sont enterrées en sous-sol. Celle qui est placée au sud est la plus importante, avec une capacité gigantesque de 15 000 m3 pour une hauteur de 15 m. De ce point, il est intéressant de gagner l’angle sud-ouest de l’enceinte pour en admirer la construction. La tour servait au guet, tandis que le chemin de ronde, supporté par une enfilade d’arcades en plein cintre offrant une belle perspective, permettait l’accès aux défenses percées de meurtrières. De ce chemin de ronde, qui permet d’observer la vie bédouine en écoutant les grands oiseaux chanter, on a vue sur les vestiges de la cité, rayonnant de tous leurs feux. Le gypse utilisé partout dans les constructions renvoie les rayons de soleil en mille éclats. Ce matériau, également présent à Halabiyé, présente cependant l’inconvénient d’être très friable.
On regagne le centre de la ville où se dressent les ruines aériennes d’une basilique (dite basilique B). Datée de la fin du Ve siècle, cette basilique aurait contenu le premier martyrium de saint Serge.
Plus à l’est, on atteint enfin la cathédrale Saint-Serge, la plus récente des basiliques consacrées au pèlerinage. L’église fut dédiée à la Sainte Croix en 509 apr. J.-C. par l’archevêque Ibrahim de Sergiopolis. Les trois nefs de l’édifice sont bien délimitées par deux rangées de colonnes de marbre rose avec chapiteaux à feuilles d’eau surmontés d’inscriptions en grec.
A l’origine, deux grands arcs, encore très apparents, séparaient les nefs. La partie centrale est occupée par un dispositif répandu dans les églises byzantines de Syrie : le bêma, sorte de tribune surélevée où le clergé célébrait l’office en présence du chœur.
Un trésor d’une fine vaisselle en argent doré a été exhumé ici par une équipe d’archéologues allemands. Une copie en est présentée au musée de Raqqa.
Plusieurs vestiges subsistent hors les murs. Citons les nécropoles (cimetière byzantin au nord-est) et le palais ghassanide (VIIe siècle apr. J.-C.) à 200 m en face de la porte nord.
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