MUSÉE DE L'ÉPAVE
Au sein du château de Kyrenia. Abrite la coque en bois et la cargaison d’un navire grec échoué au large vers 300 av. J.-C.
Ce musée (Batık Gemi Müzesi) abrite l’épave et la cargaison d’un navire marchand grec échoué au large de Kyrenia aux alentours de 300 avant J.-C. et retrouvée en 1965. Abusivement présentée comme le « plus vieux navire au monde », cette embarcation possède en tout cas une valeur inestimable. Elle a permis aux chercheurs de développer de nouvelles techniques d’archéologie sous-marine et d’en savoir davantage sur les routes maritimes, la menuiserie et la navigation en Méditerranée durant l’Antiquité. Dans la première salle du rez-de-chaussée sont présentés le trajet supposé du navire au départ des îles du Dodécanèse (Grèce) et des photographies de la découverte de l’épave par le plongeur chypriote-grec de Kyrenia Andreas Kariolou (1923-1977), puis de sa récupération par une équipe américaine de l’université de Pennsylvanie. La salle suivante abrite une reconstitution du navire et une partie de sa cargaison. Celle-ci était composée de 375 amphores de vin et d’huile, 29 meules à grain utilisées comme lest et d’environ 9 000 amandes chargées dans des sacs et des pots en terre. Au total, le navire devait transporter aux alentours de 20 tonnes de marchandises. Sont aussi exposés les ustensiles de cuisine et le « barbecue » de l’équipage (quatre marins) ainsi que des parties de la voilure (probablement une seule voile).
Collaboration gréco-turque inattendue. La coque en bois elle-même est présentée dans une salle spéciale, à l’étage, derrière des parois en verre qui permettent de conserver le bois dans un environnement contrôlé. Préservée à 70 %, elle a notamment perdu son étrave tribord. Mais il a été facile d’évaluer la taille d’origine du navire : 14,7 m de longueur pour 4,4 m de largeur. Le bois utilisé (coupé vers 390 avant J.-C.) est essentiellement du pin d’Alep, espèce alors courante en Grèce continentale. Les conditions de travail des archéologues furent particulièrement difficiles. Après avoir dégagé la cargaison en 1970, il fallut deux étés pour remonter les 5 tonnes de la coque, alors constituée de pièces de bois gorgées d’eau salée et à la consistance d’une éponge visqueuse. Dans la cour du château de Kyrenia, la longue et délicate étape de la lyophilisation (séchage) dura de 1972 à 1976. Durant l’été 1974, en pleine invasion de Chypre, l’armée turque accepta qu’un navire grec pénètre dans Kyrenia occupée pour décharger les systèmes produisant l’air conditionné, indispensables au processus de lyophilisation. C’est cette collaboration gréco-turque inattendue qui permit à l’épave d’être sauvée.
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Avis des membres sur MUSÉE DE L'ÉPAVE
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Il fait parti de la visite du fort de Kyrenia.