MONASTÈRE AGIOS MAMAS
Église du XVI siècle. Abrite le sarcophage (vide) de saint Mammès de Césarée (III siècle). Superbes retable et iconostase.
Ce monastère orthodoxe grec (Aziz Mamas Manastırı, Μονή Άγιος Μάμας/Moni Agios Mamas) a été érigé au XVIe siècle sur les ruines de trois églises plus anciennes. Abritant le tombeau – vide – de saint Mammès de Césarée, l’église accueille depuis 2004 un « musée des icônes » regroupant des images sacrées de différentes églises de la région. Elle est rouverte au culte chaque 17 août pour la fête de saint Mammès. Remanié au XVIIIe siècle, le complexe comprend deux ailes bordées d’arcades. L’église elle-même est assez modeste (19 m de longueur) et conserve des éléments d’une église du XIIe siècle. Mais l’essentiel date du XVIe siècle, notamment les deux rangées d’arches gothiques. Sous le porche, remarquez la représentation sculptée de saint Mammès à côté de la porte principale. Le dôme a été ajouté au XVIIIe siècle et le clocher, en 1900. L’intérieur conserve sa riche décoration : superbe iconostase du XVIe siècle, lustres, chandeliers, etc.
Sarcophage et retable. La partie la plus sacrée est un sarcophage de marbre blanc : le tombeau dans lequel saint Mammès fut inhumé en 275. Ce martyr chrétien du IIIe siècle est particulièrement vénéré à Chypre. Mort vers l’âge de 15-17 ans à Césarée (Kayseri, au centre de la Turquie), Mammès aurait, selon la légende locale, vécu en ermite dans une grotte des environs de Morphou lorsqu’il fut arrêté et s’enfuit sur le dos d’un lion. C’est ainsi qu’il est représenté dans l’iconographie chypriote. Ses reliques, un temps conservées ici, furent transférées à Constantinople où elles furent pillées par les croisés en 1204 et son crâne fut rapporté à Langres, en Haute-Marne. Encastré dans le mur au XVIe siècle, le sarcophage est visible à la fois de l’intérieur et de l’extérieur. Même s’il est vide, il continue d’attirer les fidèles : un trou laisse suinter un liquide brunâtre qui assurerait la guérison. Les ex-voto disposés à proximité (poupées de cire, plaquettes en métal, etc.) attestent des pouvoirs supposés de cette « huile sacrée ». Le sarcophage est surmonté d’un riche retable en bois finement sculpté du début du XVIe siècle. Dans la partie inférieure figurent trois icônes : celle de saint Mammès et, de part et d’autre, celles des saints guerriers Démétrios de Thessalonique et Georges de Lydda. Au second niveau, 38 vignettes retracent le martyre de Mammès : plusieurs fois mis à mort, il est à chaque fois sauvé par un ange, jusqu’à ce qu’un soldat romain lui ouvre le ventre. La séquence se termine avec le saint tenant ses intestins et demandant à Dieu de protéger les hommes, les bêtes et les plantes.
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Avis des membres sur MONASTÈRE AGIOS MAMAS
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