Vestiges du passé
De l’Hispanie romaine nous sont parvenus quelques très beaux témoins d’une architecture prônant le pragmatisme et la puissance, la monumentalité au service de la fonctionnalité. Ce sont également les Romains qui ont posé les bases de l’urbanisme, notamment en matière de routes, ponts et adduction d’eau. À Ségovie, vous pourrez ainsi admirer l’aqueduc romain long de 813 m (il faisait originellement 17 km !), composé de 166 arches aménagées sur deux étages. Monumentale et élégante structure de blocs de granit assemblés sans mortier de liaison, ses origines remonteraient au Ier siècle. Autre superbe témoin de la typologie architecturale novatrice léguée par les Romains, le pont enjambant le fleuve Tomes à Salamanque. Les grandes villas traditionnelles espagnoles construites autour d’un patio, de même que les superbes cigarrales, les grandes propriétés plantées d’oliviers entourant Tolède, sont, elles, les grandes héritières des villas romaines. Après les Romains, ce sont les Wisigoths qui ont légué un héritage architectural majeur : l’arc outrepassé ou arc en fer à cheval qui sera par la suite très largement employé par les Maures. Art chrétien embryonnaire, l’architecture wisigothique peut se lire par touche dans certains édifices de Tolède, qui fut la capitale de l’empire wisigoth, même si la très grande majorité des temples ont par la suite été remaniés.
Influence arabe
Si les témoins de l’influence arabe sont davantage présents dans des régions comme l’Andalousie, Madrid et ses environs abritent néanmoins quelques superbes exemples de cette architecture islamique mêlant pragmatisme militaire et sens aigu de la décoration. Au IXe siècle, les seigneurs musulmans de Madrid font ériger une muraille défensive dont on peut encore apercevoir quelques tronçons dans le parc Mohammed Ier, celui-là même qui bâtit la forteresse originelle de la ville. Ces forteresses, entre fortifications militaires et palais d’agréments, ont ensuite été reprises par les rois chrétiens qui en ont fait leurs palais. Ce sont les fameux alcazars, dont ceux de Tolède et Ségovie comptent parmi les plus beaux. Mais le style qui a le plus marqué Madrid et ses environs est celui que l’on a appelé style mudéjar. Si les chrétiens reconquièrent progressivement le pays, ils n’en chassent pas pour autant les artistes et artisans maures. Impressionnés par le raffinement de leur architecture, ils vont faire appel à eux pour ériger leurs édifices, religieux notamment. Le style mudéjar reste ainsi fidèle à la tradition musulmane dans les matériaux (plâtre, brique, bois), les techniques de construction (arc en fer à cheval, arc brisé, arcature aveugle) et surtout dans les éléments décoratifs (motifs géométriques, calligraphiques, floraux ou en forme de stalactites dits muqarnas, stucs, céramiques, plafonds en bois à caissons dits artesonados). La tour-minaret compte également parmi les traits caractéristiques de ce style. On retrouve tous ces éléments dans les synagogues de Tolède (Transito, Santa Maria la Blanca), mais aussi à Madrid, comme en témoignent les tours en brique des églises San Nicolas de los Servitas et San Pedro el Viejo, toutes deux du XIIe siècle, la Casa-Torre de Los Lujanes et sa tour aux arcs en fer à cheval, ou bien encore l’église Santa Maria La Blanca, petite église paroissiale du quartier de Canillejas, dont les récents travaux de restauration ont mis à jour un superbe plafond en bois à caissons.
Architecture de la reconquête
L’élégant et sobre art roman, caractérisé par l’arc en plein cintre, la voûte en berceau et la robustesse de ses structures, n’a laissé que peu de témoins. À Ségovie, ne manquez pas l’église San Juan de Los Caballeros, datant du XIe siècle. Il s’agit de la plus ancienne de la ville. Tombée en ruines, elle fut rachetée par l’artiste Daniel Zuloaga qui la transforma en atelier-musée ! Ne manquez pas non plus l’église San Esteban, dont le roman tardif se lit dans les portiques ornés de chapiteaux finement sculptés. La sobriété romane va ensuite faire place à la flamboyance du gothique. La voûte d’ogive remplace la voûte en berceau et permet aux édifices de gagner en hauteur et légèreté. La plus belle représentante de ce style est sans aucun doute la cathédrale de Tolède. Le gothique va se teinter d’une couleur nationale à travers le style isabélin. Isabelle la Catholique, reine de Castille, veut affirmer son pouvoir. Voilà pourquoi le style isabélin fait la part belle aux armoiries et symboles héraldiques. C’est aussi un art de l’exubérance décorative qui multiplie les formes libres, les courbes et une ornementation ciselée telle de la dentelle. L’un des plus beaux exemples de ce style est le monastère de San Juan de los Reyes à Tolède. La reconquête n’est bien sûr pas uniquement spirituelle, elle est aussi stratégique et militaire. Les rois chrétiens vont donc multiplier les constructions de châteaux, à l’image du château de Coca, dans la province de Ségovie, superbe exemple de gothique mudéjar avec ses enceintes flanquées de tourelles et ses décors mêlant voûtes nervurées, azulejos et coupole. Le château de Manzarenes el Real, dont les puissantes tourelles sont décorées d’un étonnant semi de perles, est aussi, un joyau du gothique isabélin. L’architecture civile n’est pas en reste avec la multiplication de superbes demeures richement décorées, comme à Ségovie, où l’on peut notamment observer de nombreux motifs variés réalisés avec la technique du sgraffite qui consiste à peindre la façade de deux couches d’enduits blanc et noir et à gratter ensuite la première couche pour faire apparaître un motif. La Casa de Los Picos, ainsi nommée du fait de sa façade à bossage en pointe de diamant, en est un bel exemple.
L’art des Habsbourg
La première Renaissance castillane, par sa très riche ornementation, est encore très proche du style isabélin. C’est ce qu’on appelle le style plateresque. Art décoratif d’inspiration italienne, il fait la part belle aux volutes, arabesques et guirlandes. Plateresque vient de plata, l’argent, et surtout de platero, l’orfèvre. Par le raffinement de ses décors ciselés, la Renaissance plateresque rappelle, en effet, le travail précis de l’orfèvre. On le remarque surtout à Salamanque, sur la façade de l’Université ou sur le Palais de Monterey. À Madrid, c’est la Casa de Cisneros, sur la Plaza de la Villa, qui en est la représentante. La seconde Renaissance castillane se tourne, elle, davantage vers les formes pures et harmonieuses de l’Antiquité. C’est ce qu’on appelle le classicisme Renaissance dont l’architecte Juan de Herrera fut le plus grand représentant. Philippe II lui confia la continuation des travaux du célèbre palais de l’Escurial, qui traduit bien le goût des Habsbourg pour le pouvoir aussi bien que pour l’isolement et la contemplation et qui intronise un nouveau style, le desornamentado, tout en sobriété et dépouillement. Un style qui va fortement influencer les premières formes du baroque, art du célèbre Siècle d’or et vecteur de l’essor de Madrid, toute jeune capitale en quête de légitimité et de pouvoir, qui se dote alors de nombreux bâtiments publics. Les plus beaux exemples sont à admirer autour de la Plaza Mayor, elle-même réaménagée pour sortir du schéma tortueux de la cité médiévale et offrir à la ville un point central fort et majestueux. Voyez là l’Hôtel de Ville ou bien encore l’actuel ministère des Affaires étrangères. Ils portent tous la marque de ce premier baroque castillan tout en retenue faisant la part belle aux cimes en ardoise et aux façades de brique. Les Habsbourg, Philippe II notamment, ont aussi repensé la ville, n’hésitant pas, par exemple, à abattre des pans de ses murailles pour en faciliter le développement toujours croissant. Art de la Contre-Réforme, le baroque s’exprime avec davantage de liberté dans les édifices religieux qui doivent édifier les fidèles et asseoir ainsi le pouvoir de la chrétienté. La cathédrale San Isidro de Madrid en est un bel exemple. À partir du milieu du XVIIe siècle, le baroque commence à se transformer avec un recours plus systématique à des formes ornementales complexes et des volumes et reliefs animant les façades dans un art consommé de la mise en scène. La basilique San Miguel de Madrid le montre bien. Le baroque espagnol va connaître son expression la plus flamboyante (que certains décrivent même comme outrée) avec l’apparition du style churrigueresque, du nom de José de Churriguera (issu d’une grande famille d’architectes). Colonnes vrillées, décors de motifs végétaux et entrelacs de formes géométriques caractérisent ce style, tout à la gloire du royaume prospère et optimiste. À Madrid, c’est l’architecte Pedro de Ribera qui se fit le grand représentant de ce style, avec des chefs-d’œuvre comme le pont de Tolède ou l’imposante caserne militaire Conde-Duque et ses 228 m de façade.
Splendeurs des Bourbons
C’est sans aucun doute sous le règne des Bourbons que Madrid connut ses transformations les plus spectaculaires. Les premières réalisations des nouveaux rois sont un savant mélange de baroque espagnol et de rococo français, faisant la part belle à une profusion ornementale étonnante. Cela se lit tout particulièrement dans les nombreux palais que se font construire les souverains. La sobriété des Habsbourg fait désormais place à un faste qui n’est pas sans rappeler le château de Versailles, qui servit d’ailleurs de modèle au superbe Palais d’Aranjuez et ses immenses jardins à la française et à l’impressionnant Palais de la Granja avec ses superbes jeux de couleurs créés par la juxtaposition en façade de la pierre rose, du marbre gris et de la pierre blanche. Fresques, décors en stuc et architecture en trompe-l’œil y impressionnent le visiteur. Puis, à partir de 1752, l’Académie royale des Beaux-Arts de San Fernando, qui vient tout juste d’être créée, prend le contre-pied de ce foisonnement décoratif en prônant l’ordre et la modération, ouvrant ainsi la voie au néoclassicisme. Son plus célèbre représentant est le Palais royal de Madrid, dont Philippe V ordonna la reconstruction après l’incendie de 1734. L’édifice, mêlant granit de Guadarrama et pierre blanche, suit un plan en quadrilatère, organisé autour d’une cour, qui n’est pas sans rappeler celui du Louvre. Les travaux du palais s’achèvent lorsque Charles III accède au trône. Ce dernier, surnommé le roi bâtisseur, transforme alors Madrid en véritable capitale des Lumières et entame d’importantes transformations urbanistiques pour agrandir la ville. Avec l’architecte Ventura Rodriguez, il imagine aussi le Paseo del Prado, « la verdoyante promenade de l’art », en forme d’hippodrome et ponctué de superbes fontaines, auxquelles seront ajoutés le jardin botanique, le cabinet d’histoire naturelle et l’observatoire astronomique, modèle de simplicité et de dépouillement que l’on doit au plus célèbre représentant du néoclassicisme, Juan de Villanueva. C’est également lui qui est à l’origine du Pavillon du Prince à l’Escurial ou bien encore du musée du Prado. De nouvelles portes sont aussi érigées, telle la porte d’Alcala que l’on doit à Francesco Sabatini, une autre figure clé de l’époque, qui travailla également à l’agrandissement et à l’embellissement du Palais royal du Pardo. Jusqu’au XIXe siècle, le néoclassique sera très utilisé, d’autant plus que les fouilles et découvertes archéologiques se multiplient, offrant alors une lecture renouvelée des codes antiques.
Penser la ville
En parallèle du néoclassique, un nouveau courant architectural va se développer sous l’impulsion notamment d’Antonio Zabaleta et Anibal Alvarez. Ces deux jeunes architectes imaginent un romantisme qui ne prône pas l’antique pour l’antique, mais qui en appelle plutôt à la liberté et à l’expressivité, le tout ancré dans une architecture résolument nationale. Il ne s’agit donc plus de s’intéresser uniquement à l’Antiquité, mais de revisiter l’histoire du pays en n’omettant aucun style et aucune époque. En 1844, la Nouvelle École Spéciale d’Architecture de Madrid contribue à ce renouveau, en intégrant également un dialogue avec la science et l’ingénierie, prouvant ainsi que cette vision romantique s’inscrit aussi dans l’air du temps, tout en répondant aux besoins de la ville. On voit ainsi se multiplier marchés et galeries couvertes, kiosques à musique et tonnelles, sans oublier les bains dont le style néo-mudéjar atteste du goût de l’époque pour l’orientalisme. Parmi les grandes réalisations de l’époque, notons le Palais de Gaviria d’Alvarez et le Palais des Cortès, symbole d’un classicisme romantique.
Le XIXe siècle est aussi marqué par de nouvelles transformations urbanistiques. Les ruines des remparts sont rasées et de nouveaux quartiers sont créés, tels Chamberi, Argüelles et Salamanca, du nom du riche mécène qui finança ce projet d’extension planifiée de la ville selon un plan quadrillé et baptisé ensanche. C’est aussi à cette époque que l’urbaniste Arturo Soria conçoit sa « cité linéaire ». Son objectif est d’harmoniser les zones urbaines et rurales en imaginant une ville organisée le long d’une rue principale à la longueur infinie. Pour Madrid, il imagine une boucle de 53 km autour de la ville. Il donne une grande importance aux transports (il est l’un des grands défenseurs du tramway), et à la qualité de vie permise par une adduction efficace d’eau et d’électricité. Son projet prône la petite propriété pour tous dans une ville à faible densité urbaine. Le plan de Soria est résolument progressiste et moderniste. Les 5 km du projet effectivement réalisés sont à voir dans le quartier autour de l’avenue Arturo Soria.
Modernité
Au tournant du XXe siècle, la modernisation de la ville continue. Centre culturel de premier ordre, Madrid devient également un grand centre économique. Ses infrastructures doivent en témoigner. Voilà pourquoi fut décidé en 1910 le percement de la Gran Via. Pensée comme un nouvel axe tertiaire, la Gran Via voit se multiplier théâtres, cinémas et hôtels, dont les premiers exemples témoignent d’un style Belle Époque très en vogue au tournant du XXe siècle. Parcourir cette grande artère, c’est aussi voyager à travers les styles architecturaux. Le premier tronçon fait la part belle à une architecture éclectique (Le Metropolis, le Grassy). Le second tronçon construit dans les années 20 voit apparaître le tout premier gratte-ciel de la ville : l’immeuble de la compagnie Telefónica, haut de 88 m. Puis sur le dernier tronçon apparaissent des édifices résolument rationalistes datant des années 40-50. Le modèle urbain a alors changé, et le Paris Haussmannien a été supplanté par la New York moderne. La nouvelle grande cité universitaire de Madrid s’inspire elle aussi du modèle américain avec son campus pensé comme une « université-jardin ». Dans les années 30, les Madrilènes manifestent le souhait d’avoir accès à davantage d’espaces verts. L’une des premières mesures de la IIe République sera ainsi de nationaliser la Casa de Campo, vaste propriété royale, et de l’ouvrir au public. D’une manière générale, la République va s’efforcer de développer les transports et d’embellir la ville dans le projet du Grand Madrid, censé porter les valeurs modernes du nouveau gouvernement. Mais ce projet sera stoppé par l’avènement du franquisme. Comme tous les régimes autoritaires, le franquisme prône une architecture monumentale au style classique. La ville se dote ainsi d’arcs de Triomphe et les bâtiments édifiés semblent tous calqués sur le gigantisme de l’Escurial (ministère de l’air, musée d’Amérique…). Mais la folie des grandeurs du franquisme transparaît le plus évidemment à travers el Valle de los Caidos, monument comprenant une basilique de 245 m de profondeur creusée dans la roche et surmonté d’une croix de 150 m de haut, imaginé par Franco pour célébrer les héros nationalistes et abriter leurs dépouilles. S’y trouvait aussi la dépouille du dictateur jusqu’à fin 2019. Une symbolique qui fait encore débat aujourd’hui. À côté de cette architecture profondément nationaliste, Madrid a vu naître quelques exemples plus personnels d’une architecture moderne teintée de fonctionnalisme, voire de brutalisme, comme en témoignent les Torres Blancas de Francisco Javier Sáenz de Oiza, étonnant assemblage de volumes cylindriques construit entre 1961 et 1969.
Époque contemporaine
Dans les années 80, la révolution culturelle de la Movida fait passer Madrid du franquisme au postmodernisme, du rigorisme à l’hédonisme, dotant la ville d’une architecture très « américaine » tout en verre, béton et acier, symbole de sa prospérité économique. De grandes avenues sont créées, de même qu’une autoroute périphérique, sans oublier les nombreux centres commerciaux ultramodernes. Dans les années 90, la ville se dote de ses plus célèbres buildings, les Torres Kio formant la Puerta de Europa. Ces tours de 115 m de haut ont une inclinaison de 15 degrés et semblent défier les lois de la gravité. Un aspect futuriste renforcé par leurs façades de verre, d’aluminium et d’acier. Cette Puerta de Europa ouvre sur la Plaza de Castilla, centre financier et administratif imaginé dès les années 1920 ! La ville inaugure également le Parc Linéaire du Manzanares, réaménagement des espaces traditionnels du jardin méditerranéen. Impossible d’y manquer la Dama del Manzanares, sculpture de bronze et d’acier ajoutée en 2003 et reposant sur une plateforme pyramidale de 21 m de haut imaginée par le célèbre architecte espagnol Ricardo Bofill, grand adepte du béton. En 1997, la ville s’agrandit à nouveau avec les quartiers Las Tablas, Montecarmelo et Sanchinarro. Dans les années 2000, le boom architectural s’accélère. La ville dispose désormais de sa City, le CTBA, Cuatro Torres Business Area, qui se compose de 4 gratte-ciel dépassant tous les 200 m. La Tour Cepsa avec ses trois cubes insérés dans la façade a été imaginée par Norman Foster, tandis que la Torre de Cristal, avec son jardin au sommet, est l’œuvre de César Pelli. Antonio Lamela et Richard Rogers ont, eux, imaginé le terminal 4 de l’aéroport de Madrid. Ce projet mettant en scène deux bâtiments parallèles lumineux aux toitures d’aluminium, dont l’ondulation imite les battements d’aile d’un oiseau, a été décoré de nombreuses fois. C’est aux Suisses Herzog & De Meuron que la ville a confié, en 2008, la réhabilitation d’une ancienne centrale industrielle qui, sous les coups de crayon de ces architectes de génie, est devenue le CaixaForum Madrid, un édifice d’une grande légèreté et disposant du tout premier jardin vertical d’Espagne. Et n’oublions pas l’incroyable Hôtel Puerta America dont la construction a réuni les plus grands architectes et designers du monde : Jean Nouvel a imaginé la façade colorée et le dernier étage, Zaha Hadid y a créé des chambres aux courbes fluides, tandis que Norman Foster y a fait la part belle aux matériaux naturels et formes organiques. Des surprises vous attendent à tous les étages ! Le XXIe siècle marque aussi la volonté de la ville de se développer de façon plus durable. L’important projet d’urbanisme Madrid Rio en est un bel exemple. La création de ce parc a été rendue possible grâce à l’enfouissement d’une partie de l’autoroute périphérique. Désormais c’est une superbe coulée verte dotée de nombreuses voies cyclables et piétonnes qui s’offre aux visiteurs, qui pourront y traverser la Passerelle Arganzuela imaginée par l’architecte français Dominique Perrault. Dans le centre-ville, la Gran Via a également été repensée, ainsi deux voies de circulation ont été supprimées pour être remplacées par des trottoirs et des pistes cyclables. Aujourd’hui plus que jamais, la ville se veut accessible et tournée vers ses citoyens, qu’elle consulte dans le cadre de projets participatifs et innovants, mettant à égalité centre-ville et périphéries.