Découvrez BRUXELLES - BRUSSEL : À l'écran (Cinéma / TV)

En tant que ville populaire auprès des touristes, Bruxelles est sans surprise au cœur de nombreuses œuvres cinématographiques. Les réalisateurs belges tentent de représenter son caractère fort à travers leurs œuvres, comme dans Dikkenek (2006), Les Barons (2009) ou encore Le Tout Nouveau Testament (2014) et Black (2015). Grâce au Tax Shelter (niche fiscale destinée à favoriser les co-productions avec la Belgique), les réalisateurs du monde entier passent maintenant par la capitale belge (et la Belgique en général) pour y tourner une partie de leurs films (De rouille et d'os, The Danish Girl, Kursk). Bruxelles offre au monde du 7e art plusieurs festivals comme les Magritte du cinéma ou le BIFFF, ainsi que des lieux propices à la découverte de films cultes ou indépendants comme la cinémathèque royale ou le cinéma Nova. Bruxelles est, au cinéma comme à la vie, bruyante, pleine de vie et à prendre avec humour (noir de préférence).

Bruxelles, une histoire belge

Au travers d'œuvres diverses, les réalisateurs belges mettent un point d'honneur à nous présenter un Bruxelles fort en caractère. En 1972, la réalisatrice bruxelloise Chantal Akerman nous peint une capitale sombre et dure dans son œuvre Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Ce film met en scène le quotidien d'une Bruxelloise qui, suite au décès de son mari, doit se prostituer pour subvenir aux besoins de son fils. Akerman signe ici le chef-d'œuvre de sa carrière et devient une inspiration pour des réalisateurs renommés tels que Gus Van Sant ou Michael Haneke. Un an plus tard, Benoît Lamy réalise Home Sweet Home et offre à la Belgique certains de ses premiers prix internationaux, entre autres le meilleur film au Festival de Montréal ainsi que le Prix spécial du jury à Moscou. Parmi les cinéastes célèbres provenant de Bruxelles, citons Jaco Van Dormael, né en 1957 dans la commune d'Ixelles. Après le triomphe de Toto le héros (tourné en partie dans la Cité du Logis à Watermael-Boisfort), Van Dormael passe une deuxième fois par la capitale belge en 1996 pour y tourner son long-métrage Le Huitième Jour. Cette œuvre sensible met en scène la rencontre entre Harry (Daniel Auteuil), bourreau de travail et Georges (le Belge Pascal Duquenne), jeune homme atteint de trisomie 21. Dans un autre registre, Olivier Van Hoofstadt sort Dikkenek en 2006, œuvre s'inscrivant dans la lignée de C'est arrivé près de chez vous (1992). Cette comédie devenue culte en Belgique, place son intrigue à Bruxelles et réunit une brochette d'acteurs connus : Marion Cotillard, François Damiens, Mélanie Laurent, Catherine Jacob, Jean-Luc Couchard, Dominique Pinon, etc. Tout comme C'est arrivé près de chez vous, Dikkenek divise la critique passant de « bête et pervers » à chef-d'œuvre d'humour, en une fraction de seconde. En 2008, l'intrigue du film JCVD (de Mabrouk El Mechri, co-production franco-belgo-luxembourgeoise) prend place dans la commune de Schaerbeek et tourne autour d'une figure emblématique belge, le célèbre Jean-Claude Van Damme. En 2009, le réalisateur bruxellois Nabil Ben Yadir se fait remarquer avec Les Barons. Tourné dans plusieurs quartiers de la capitale belge (Molenbeek, Saint-Gilles, Forest…), cette comédie suit le quotidien de quatre amis au chômage, experts en combines, se présentant comme les Barons du quartier. En 2014, le cinéaste Erik Van Looy réalise le thriller très américain Vertiges. La même année, dans le film de Jaco Van Dormael, Le Tout Nouveau Testament (2014), Poelvoorde campe un Dieu affreux, sale et méchant qui voit son travail chamboulé par la décision de sa fille de faire fuiter la date et l'heure de décès de chaque personne sur Terre. La petite Ea part ensuite en quête de six nouveaux apôtres pour écrire le « tout nouveau testament ». Quant à Black de Adil El Arbi et Bilall Fallah (une adaptation de deux romans de l'écrivain flamand Dirk Bracke), il montre un Bruxelles sombre et violent, celui des bandes urbaines. Ce film coup de poing ouvrira aux deux réalisateurs les portes d'Hollywood.Tout aussi noir, le thriller La nuit se traîne (2024) de Michiel Blanchart fait de Bruxelles un personnage à part entière.

Évènements et institutions

En 1938, Bruxelles se dote d’un atout majeur en matière de cinéma : La Cinémathèque royale de Belgique (Koninklijk Belgisch Filmarchief en néerlandais). Fondée par le cinéaste Henri Storck, le journaliste André Thirifays et le politicien Pierre Vermeyien, cette institution a pour but de sélectionner et conserver un ensemble de films dont la particularité est d’avoir un aspect soit historique, soit esthétique ou technique traversant le temps. Autrement dit, des œuvres que l’on pourrait qualifier de « culte ». La cinémathèque recueille également une large documentation touchant au monde du 7e art. Appelée plus communément Cinematek, elle organise également des projections des œuvres stockées, pour le plus grand bonheur des cinéphiles belges et d’ailleurs.

Côté événements, Bruxelles accueille chaque année de nombreux festivals mettant à l’honneur le cinéma belge sous toutes ses formes, à commencer par le plus célèbre d’entre eux : Les Magritte du cinéma (tirant son nom du célèbre peintre belge René Magritte), l’équivalent des Césars en France. Pour la petite anecdote, depuis 2012, une étrange et autoproclamée Académie des Machins remet « en toute partialité et dans la plus mauvaise foi » des récompenses aux hommes de l’ombre du cinéma belge, les techniciens. Ainsi la veille de la cérémonie des Magritte, c’est tout le petit monde du cinéma belge qui se réunit dans la joie et la bonne humeur pour avoir peut-être l’occasion de remporter une Moule d’or… Prix à l’image de l’humour belge. En matière de festival, citons également le BIFFF (Brussels International Fantastic Film Festival), le Brussels Film Festival ou encore le BSFF (Brussels Short Film Festival). Notons également qu’à Bruxelles, on trouve le réputé Institut national supérieur des arts du spectacle (INSAS) qui forme de nouveaux techniciens au monde du cinéma. Benoît Poelvoorde ainsi que Rémy Belvaux en sont diplômés et réalisent d’ailleurs C’est arrivé près de chez vous dans le cadre de leur projet de fin d’études.

À l’international

En Belgique, il existe une dérogation fiscale initiée par le Gouvernement fédéral dont le but est de favoriser le développement du secteur de l’audiovisuel dans le pays. Elle encourage ainsi les entreprises à investir dans le domaine de l’audiovisuel, en échange d’un avantage fiscal intéressant. Le Tax Shelter étant disponible pour toutes entreprises belges ou succursales belges d’une entreprise étrangère, il augmente considérablement le développement du cinéma dans le plat pays. Dans ce cadre, de nombreux tournages internationaux viennent en Belgique et dans la capitale. Parmi les plus célèbres citons Chez Gino (2011, de Samuel Benchetrit) dont l’intrigue prend entièrement place à Bruxelles, Boule et Bill (2012) de Alexandre Charlot et Franck Magnier, L’Art de la fugue (2012) de Stephen McCauley, De rouille et d’os (2012) de Jacques Audiard, avec Marion Cotillard et le Belge Matthias Schoenaerts, L’Écume des jours (2013) de Michel Gondry, Supercondriaque (2014) de Dany Boon et The Danish Girl (2015) de Tom Hooper (également avec Matthias Schoenarts), qui nous offre de magnifiques plans du Parc Royal de Bruxelles ainsi que du café À la mort subite. En 2018, c’est l’impressionnant Kursk du célèbre Danois Thomas Vinterberg qui passe par l’établissement Excelsior, place Cardinal Mercier dans la commune de Jette. Plus récemment, Brian de Palma passe par plusieurs villes de la Belgique dont Bruxelles pour les besoins de son film Domino : La Guerre silencieuse (2019, avec Nikolaj Coster-Waldau, Guy Pearce et Carice van Houten).

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