MUSÉE ÉGYPTIEN
Musée égyptien disposant de plusieurs salles exposant plusieurs œuvres, des dieux de l'Égypte ancienne, des sarcophages...
A l’image du reste du pays, le Musée égyptien est à l’étroit dans ses murs. Il ne le sera plus pour longtemps, car une partie de ses œuvres devrait être déplacée vers le Grand Musée Égyptien, qui a ouvert partiellement ses portes en 2024. Les œuvres présentées ci-dessous auront sans doute une organisation différente quand le fameux Grand Musée aura complètement ouvert ses portes. Tout le Trésor de Toutankhamon sera notamment déplacé, impactant une grande partie de la muséographie du Musée Égyptien.
Si vous êtes un passionné, une seule visite ne suffira pas pour faire le tour des quelque cent mille antiquités présentées. D’autant que le manque d’espace et la profusion vertigineuse de pièces mettront vos nerfs à rude épreuve et qu’au-delà de deux heures, plus rien ne saurait fixer votre attention : on promène un regard las sur des merveilles qui mériteraient une attention plus soutenue. Après cette visite, les temples et les tombes de Haute-Égypte vous paraîtront bien vides !
La façade et les jardins. On peut dire que cet édifice construit en 1896 par Marcel Dourgnon est le premier vrai musée égyptien du Caire. Auguste Mariette, à qui Mohammed Ali a confié la direction du premier service des antiquités, a l’ambition d’ériger ce musée et il consacre une partie de sa vie à ce projet. Il meurt en 1881 et son successeur commande à Dourgnon le bâtiment que l’on connaît, où Gaston Maspero transfère les collections en 1902, année d’inauguration du musée.
Aujourd’hui cerné par des immeubles dont la hauteur dépasse son dôme élégant, le musée a été construit dans ce nouveau quartier de Boulaq, autrefois marécageux et inondé par les crues du fleuve, que le khédive Ismaïl transforme en quartier chic et d’inspiration occidentale à la fin du XIXe siècle. La façade néoclassique de l’édifice correspond aux goûts du khédive dont le cœur balance entre la France et l’Italie. Dans les jardins, à l’ouest, un homme de bronze coiffé d’un tarbouche veille sur son mausolée : il s’agit d’Auguste Mariette auquel la protection patrimoniale des antiquités égyptiennes doit beaucoup. Le visiteur arpente le jardin jonché de statues monumentales et agrémenté d’un bassin planté de papyrus.
Indication pour la visite. Les salles qui sont présentées contiennent les pièces les plus remarquables du musée qu’un visiteur éclairé doit avoir admirées s’il ne dispose que de deux heures de temps. Les autres salles du rez-de-chaussée qui ne sont pas déclinées renferment la statuaire hellénistique, tandis que les salles du premier étage non mentionnées conservent des sarcophages et des objets rituels ou du quotidien. Ces objets d’art du premier étage, moins impressionnants si l’on ne considère que la magnificence de l’orfèvrerie royale, sauront toucher les amateurs de céramique et de bois travaillé, et la sensibilité de tout un chacun qui y reconnaîtra l’expression du génie créatif humain, façonné il y a quelques millénaires. La visite des salles est rythmée par la cadence des battements du cœur. Ici, on ne visite pas une succession de pierres façonnées et amassées, on va à la rencontre de quasi-dieux sous la forme de statues quasi vivantes.
Le rez-de-chaussée : période prédynastique (4000 – 3000) et période protodynastique (2920 – 2770). Salle 43. On connaît peu d’objets prédynastiques de Nagada I et Nagada II et III sinon quelques stèles gravées sur ivoire et des bols en terre cuite dont un remarquable exemple décoré de crocodiles en relief. La grande exception existe avec la palette de Narmer, que l’on place à la charnière des deux périodes en lui attribuant la dynastie « 0 », bizarrerie de l'égyptologie. Cette plaque de schiste à double face est gravée d’une représentation très élaborée de Pharaon, avec des symboles de puissance et d’autorité très pensés. Ce n’est néanmoins pas la première image de Pharaon que l’on possède – contrairement à ce que les guides déclameront devant la palette de Narmer – et l’on peut se référer à l’exposition « Pharaon » de 2003 à l’Institut du Monde Arabe qui avait présenté une statuette en schiste de Nagada I d’un homme barbu portant la couronne de Haute-Égypte (Musée de Lyon).
La palette de Narmer, qui célèbre la réunification des deux royaumes, décline les symboles de Pharaon tels qu’ils seront réemployés par la suite par toutes les dynasties. Sur une face, on reconnaît Pharaon barbu, coiffé de la couronne de Haute-Égypte (le bonnet), tenant dans sa main droite une masse d’arme qu’il s’apprête à fracasser sur la tête d’un ennemi à genoux devant lui. Un dignitaire, de taille bien plus petite, se tient derrière lui et porte ses sandales. Sur l’autre face, Pharaon est coiffé des attributs de la Basse-Égypte et domine des ennemis décapités. Sur les deux faces, les têtes de taureau sont la représentation de la déesse Athor et entourent le nom de Pharaon.
La période protodynastique avec ses deux premières dynasties est plus riche de ces objets qui sont présentés dans cette première salle du musée.
Il est intéressant pour les amateurs d’art et pour les visiteurs de noter que les matériaux utilisés seront les mêmes que les successeurs de ces premiers pharaons emploieront : or, faïence brute ou vernissée, cornaline, améthyste pour les bijoux ; ivoire, bois, argile pour les objets quotidiens ; schiste, stéatite, albâtre, calcaire, granite rose pour les statues.
Ancien Empire (2649 – 2065). Salles 31, 32, 36, 37, 41, 42, 46, 47, 48. Les œuvres exposées dans ces salles transcendent par leur force et leur beauté simple et inspirée, les événements politiques de l’Ancien Empire, période scandée en huit dynasties puissantes qui vont donner à l’Égypte une position régionale dominante. Les figures de Pharaon les plus retenues pas l’histoire sont Djoser, Khéops, Unas, Téti, Pépi 1er.
47. Djoser, constructeur du complexe funéraire de Saqqarah, qui fut aidé en cela par Imhotep, génial architecte, est représenté assis, coiffé de la perruque et portant la fausse barbe, en statue de calcaire peint. Pharaon est ensuite représenté au milieu de trois triades en schiste vert de Menkaura. Pharaon, le torse gonflé, tient dans sa main droite celle de la déesse Athor, et dans sa main gauche celle d’un nôme du pays, c’est-à-dire d’une juridiction.
Les mastabas de Saqqarah renfermaient des statuettes en calcaire peint de Pharaon et de sa famille dont les couleurs ont été extraordinairement épargnées par l’usure du temps.
46. Il y a dans la statuaire égyptienne de l’Ancien Empire une volonté de montrer l’humanité des personnes représentées, qu’il s’agisse de Pharaon et de sa famille, ou de simples ouvriers qui sont sculptés, comme ce jeune porteur de vanneries colorées. Les sculptures funéraires nous touchent par leur proximité : Ak, assis sur un siège de calcaire peint en noir, est entouré du bras droit de son épouse, et l’éternité ne retient d’eux que cet amour tendre et intime qui n’a jamais dû s’éteindre. Le scribe assis montre sans gêne un ventre replet et une poitrine d’homme qui mange bien ; il n’y a pas de recherche artificielle destinée à camoufler l’être humain.
41. Au milieu de bas-reliefs en calcaire peint extraits des mastabas de Meïdoum, près de la pyramide du même nom, est exposée la statue en albâtre du même Menkaura assis sur son trône, dont on voit la nervure propre à cette pierre qui est très sensible à la chaleur et qui peut noircir facilement à son exposition. Les oies de Meïdoum ont été dégagées du mastaba de la pyramide du même nom, à cent kilomètres de Guiza. Ce plâtre peint est exceptionnel par ses couleurs.
42. Le visage de Képhren, en diorite, la deuxième pierre la plus dure après le diamant, est l’un des plus connus des rois d’Égypte puisque c’est le sien qui orne les billets de 10 LE, de couleur rouge, qui sont dans toutes les poches. Mais la rencontre avec l’original est bouleversante. Le musée laisse à la contemplation une statue assise du roi. La maîtrise de son art par le sculpteur côtoie la perfection. Par ce biais, on admire à la fois l’œuvre et le modèle. Il ne manque que le souffle à Képhren ainsi représenté pour qu’il se lève, vivant. Revêtu d’un simple pagne de lin et couvert de sa coiffe, il est presque nu. Cependant, sa majesté s’impose, naturellement. La pierre ainsi travaillée sait à merveille exprimer l’humanité du roi. Horus, le dieu faucon, est sculpté dans le prolongement de la tête ; on ne l’aperçoit que de profil. Il protège Pharaon. La statue en bois de Ka-Aper, à qui l’on a donné le surnom de « maire du village » ou « oumda » en égyptien, car la statue ressemblait au notable de Saqqarah où elle a été trouvée, est tout autant touchante. Elle a été réalisée il y a plus de 4 500 ans…
32. La variété des œuvres exposées n’en dépare pas la qualité diverse. Les statues assises de Rahotep et son épouse Nofret, en calcaire peint, semblent avoir été réalisé la veille tant les couleurs en sont fraîches. On admire la représentation du collier composite que Nofret porte et la moustache de son mari n’est pas sans nous rappeler les visages des jeunes Égyptiens du Delta du Nil. Que dire de l’humour du sculpteur et de ses modèles lorsque le nain Seneb, sa femme et ses enfants ont été représentés ? C’est une photographie familiale : Seneb est assis en scribe sur un banc, tandis que l’enlace sa femme ; trop petit pour avoir les jambes ballantes, ce sont sa fille et son fils qui sont sculptés à leur place !
37. Cette salle est particulièrement consacrée au règne de Khéops. Dans une vitrine, se trouve exposée, seule, une statuette en ivoire trouvée à Abydos, du roi, constructeur de la grande pyramide du plateau de Guiza. Le mobilier funéraire de la salle n’appartient pas à Pharaon dont on recherche toujours la chambre, mais à sa mère, enterrée dans une petite pyramide avoisinante.
Moyen Empire (2040 – 1550). Salles 26, 21, 22, 16, 11. Les œuvres d’art du Moyen Empire s’inspirent de la période précédente et en affinent les traits. Thèbes devient la capitale politique et religieuse de l’empire et les artistes ont de nouveaux palais, temples et tombes à orner de statues et d’objets. Les troubles politico-religieux ont des répercussions sur l’art qui devient plus encore un moyen d’affirmer l’autorité de Pharaon. Les tombes de la vallée des Rois se creusent et accueillent des monarques puissants qui se font inhumer avec des trésors de plus en plus somptueux. On peut aussi admirer dans le grand hall du musée, une statue monumentale de Sésostris III, en granite rose.
26. La statue monumentale de Mentouhotep II, en grès peint, provient du temple funéraire de Dar al-Bahari, sur la rive Ouest de Thèbes. Sa position assise, typique, est aussi celle d’Osiris, les bras croisés. Il porte la double couronne, imposante et semble ne pas avoir été achevé. La couleur noire de la peau de Pharaon est peut-être aussi une référence à la mort d’Osiris.
21. Cette salle contient différents trésors de bas-reliefs. Le pilier de Sésostris 1er, en joli calcaire dont on devine encore des parties peintes, provient du temple d’Amon à Karnak. Pharaon, sur chacune des faces du pilier, est embrassé par un dieu différent, Horus, Amon, Aton, Ptah. Ce pilier a été découvert dans la cour de la cachette. La stèle funéraire de Dedusobek, également en calcaire peint, montre une scène familiale courante où le pharaon, portant son héritier sur les genoux, offre des libations aux personnes décédées. La statue en calcaire de Sésostris Ier, outre la plastique parfaite de Pharaon, est intéressante pour les deux côtés du trône où sont représentées la Basse et la Haute-Egypte réunies de manière figurative.
22. Le même roi est représenté, cette fois-ci en bois de cèdre du Liban peint et couvert d’or. L’artisan a su lier le bois doré du cèdre à la peinture blanc mordoré du pagne et du bonnet du souverain, rendant un ensemble très harmonieux.
On admire aussi le petit naos de Nakht, qui contenait une statue de ce dignitaire ; cet objet était particulièrement devenu à la mode durant la XIIe dynastie.
16. Des statues imposantes en granite noir sont les joyaux de cette salle, et notamment le sphinx d’Amenemhat III. Ce sphinx appartient à un groupe de sept pièces trouvées à Tanis, ancienne capitale de la Basse-Égypte. La coiffe inhabituelle, la fausse barbe et le visage rond et fermé de Pharaon lui confèrent une puissance immanente forte. Un groupe représentant le même pharaon avec la personnification du dieu Nil, assis l’un à côté de l’autre, ne manque pas de surprendre par la maîtrise de la symétrie des deux personnages.
11. Un seul objet d’art mérite de s’attarder dans cette salle, la statue en bois du ka. Cette extraordinaire statue en bois, couverte de feuille d’or et de pierres semi-précieuses possède encore sa chapelle funéraire du même bois blond.
C’est à Dachour qu’elle a été trouvée, dans le complexe funéraire d’Amenemhat III. La foi de l’époque considérait que chaque personne était constituée de cinq éléments : l’ombre, la forme spirituelle ou akh, la puissance ou ba, le nom, la force vitale ou ka. C’est à ce dernier élément qu’étaient destinées les offrandes au pharaon décédé, sous forme de nourriture. Cette statue d’Amenemhat III servait donc à la force vitale de Pharaon de perdurer dans la mort.
Nouvel Empire (1550 – 664). Salles 12, 11, 7, 8, 3, 13, 9, 10, (14, 15, 20, 25). Si le Nouvel Empire est diversement et artistiquement riche, c’est sans doute que les monarques de la 18e et de la 19e dynastie ont souvent été des personnages au caractère marqué : Hatchepsout, Aménophis IV, Seti Ier, Ramsès II. Le trésor de Toutankhamon, bien qu’exceptionnel, est une autre histoire. Les dynasties qui suivront, de la troisième période intermédiaire (1075 – 664), ne présentent plus d’intérêt artistique majeur pour les antiquités égyptiennes, et encore moins la Basse Époque, ainsi tristement nommée, et qui précède la période hellénistique.
12. Le style du Nouvel Empire n’oublie pas la tendresse de la statuaire des temps plus anciens, comme en témoigne le groupe assis de Touthmosis IV avec sa mère, en roc granitique noir où l’on observe le croisement des bras entre le roi et sa mère. Cette statue est posthume en ce qui concerne la mère, morte au moment de la réalisation de l’œuvre, comme le décrivent les hiéroglyphes. La statue de Touthmosis III, en diorite, trouvée aussi dans la cour de la cachette par Legrain, égyptologue français, présente les traits d’un jeune roi au visage ouvert et souriant. C’est dans cette salle que se trouve la chapelle et la statue votive d’Hathor, en grès peint. Parmi beaucoup d’autres chefs-d’œuvre, on peut s’arrêter devant la statue monumentale de Toutankhamon, en roc granitique noir ; il est alors jeune et n’est pas monté sur le trône comme le montre la natte de sa chevelure.
11. La tête majestueuse de la reine Hatshepsout, en calcaire peint, vient du temple qu’elle a construit à Dar al-Bahari et complète la série de piliers osiriaques qui en ornent la troisième façade désormais restaurée. C’est un très bel exemple de l’utilisation de l’art à des fins politiques et religieuses ; la souveraine étant très largement contestée alors qu’elle ne devait être que régente du royaume en attendant la majorité de Touthmosis III.
3. Cette salle rend un bel hommage à l’art amarnien tel qu’il a été décliné sous le règne d’Aménophis IV qui prendra pour second nom de règne celui d’Akhenaton. Les visages de Néfertiti en bas-relief sur calcaire, ou d’Aménophis IV avec les piliers colossaux en grès, répondent aux nouveaux canons de la statuaire de cette parenthèse monothéiste de l’histoire de l’antiquité égyptienne. Fou ou génie, entouré de parents et de conseillers qui l’ont encouragé dans le choix de la rupture avec la foi de ses pères, il est extraordinaire de constater qu’un nouveau style artistique s’est immédiatement imposé et collé au nouvel ordre religieux. On dit que le ballonnement d’Aménophis IV ainsi que ses traits faciaux allongés et décharnés étaient la marque d’une maladie dont était atteint le monarque. La stèle montrant Pharaon, Néfertiti et leurs filles adorant Aton est complète : les raies du dieu solaire unique n’ont pas été brisées, alors que beaucoup de représentations similaires ont été maudites de la sorte.
9 et 10. Ces deux salles contiennent différentes statues de Ramsès II et de son père Seti Ier. Ce dernier a donné à l’Égypte ancienne un certain nombre de bas-reliefs parmi les plus élégants, tant dans son temple sur la rive ouest de Thèbes, que dans certaines salles d’Abydos. Son fils a continué cette œuvre en lui donnant un style plus martial, mais en conservant une pureté des formes. On peut admirer un buste en roc granitique noir de Ramsès II, alors qu’il est encore jeune ; sa robe de lin est d’une rare délicatesse. Un peu à la manière de Narmer dont on a dit qu’il avait créé les symboles artistiques du pouvoir de Pharaon, un fragment de bas-relief en calcaire peint montre Ramsès II, deux fois plus grand que ses ennemis, les tenir par la chevelure, tandis qu’il tient un fléau de l’autre main. Dans la même salle, Ramsès II est représenté en tant qu’enfant, accroupi devant le dieu Horus qui semble l’envelopper de ses ailes protectrices.
Le hall. Les pièces qui sont exposées ici correspondent à toutes les époques mais ont en point commun d’être monumentales et ont donc été placées dans cet espace central gigantesque à la manière des statues et sarcophages de pierres montrés.
Un groupe colossal d’Aménophis III et de sa femme, haut de sept mètres domine la pièce. Le calcaire blond présente à nouveau Pharaon enlacé par le bras droit de son épouse. Leurs filles sont à leur pied.
Deux sarcophages en grès de la reine Hatshepsout sont exposés. Pourquoi deux caveaux pour une seule et même personne ? Le premier a été construit alors qu’elle était épouse royale, le deuxième quand elle est devenue reine. Un troisième avait aussi été taillé et devait contenir la régente.
Le magnifique tombeau en granite rose de Merenptah, qui fut refusé par Psusennes Ier est aussi exposé. C’est dans ce tombeau rapporté de Tanis qu’a été trouvé le sarcophage en argent et en or exposé au premier étage du musée, dans le trésor de Tanis.
Le premier étage : le trésor funéraire de la tombe de Toutankhamon (18e dynastie, 1333 – 1323). Salles 45, 40, 35, 30, 25, 20, 15, 10, 9, 8, 7, 13, 3. Bien que tous les souverains égyptiens aient été enterrés avec un certain nombre d’objets rituels destinés à leur vie éternelle, aucune tombe du Nouvel Empire n’a été retrouvée avec l’ensemble de son contenu comme l’a été la tombe de Toutankhamon, en 1922, dans la vallée des Rois. Les deux galeries qui sont consacrées à la tombe de ce jeune monarque sont fascinantes par la magnificence de leur contenu et par l’enseignement qui nous est donné sur ce qu’était le mobilier d’une tombe royale.
45. Deux statues en bois doré, représentant le ka (force vitale) du défunt étaient placées dans la première chambre mortuaire. Elles en gardaient l’entrée et étaient destinées à recevoir les offrandes rituelles. Découvertes aujourd’hui, elles étaient entourées d’un tissu de lin qui s’est décomposé. Deux autres statues en bois doré se trouvent exposées dans cette salle. L’une représente Pharaon coiffé de la couronne de Basse-Égypte, le bonnet, l’autre avec la couronne de Haute-Égypte. Dans les deux cas, Pharaon tient dans ses mains les insignes de sa dignité, dont le fléau. Le tombeau renfermait aussi un bouclier votif en bois doré représentant Pharaon tenant un lion par sa queue – les ennemis – tandis qu’il s’apprête à le frapper d’une épée.
40. Toutankhamon est représenté soit sur un léopard, qui représente la voie lactée ou bien le monde souterrain que domine Pharaon, assimilé au soleil ; soit sur un bateau de papyrus, en position de chasse, prêt à frapper un hippopotame de son javelot : l’animal que l’on devine symbolise le mal. Cette salle, entre autres trésors, contient un très beau coffre de bois peint représentant Pharaon sur son char et combattant des ennemis. Les ouchebtis, ces petites statues à l’effigie du pharaon, qui étaient placées dans la tombe, étaient destinées à doubler le roi dans ses tâches quotidiennes durant l’éternité.
35. Plusieurs dizaines d’ouchebtis en faïence bleue sont exposées dans cette salle où se trouve aussi le trône du roi. Cette splendide réalisation en bois couvert de feuilles d’or épaisses, d’argent, de pâte de verre et de pierres semi-précieuses est accompagnée d’un repose-pieds de même facture. Le dossier du trône représente le roi assis, tandis que son épouse, debout, lui touche tendrement le bras. Les attributs du pharaon sont tous représentés : vautour, serpent, lion. Le repose-pieds est décoré de corps d’ennemis que Pharaon domine symboliquement. On peut aussi s’arrêter devant un naos en bois plaqué d’or et d’argent dont la somptuosité laisse sans voix.
20. Des objets plus rares sont montrés dans cette salle. On peut remarquer un ensemble d’albâtres dont une lampe en forme de coupe dont l’intérieur gravé et coloré représente Pharaon et son épouse, ou bien encore un récipient à parfum, un petit bassin et son bateau, des coupes et des vases. L’albâtre le plus pur, non veiné, a été sélectionné pour réaliser ces objets parmi les plus fins du trésor.
Par ailleurs, on peut admirer dans la même salle quelques éléments de la flotte miniature en bois doré composée de 18 bâtiments que Pharaon devait emporter avec lui dans son périple vers l’éternité, et qui devaient transporter l’ensemble du trésor que renfermait la tombe royale.
10 et 9. Une collection de trois lits funéraires en bois doré y est exposée. Leur forme zoomorphe est différente les uns des autres. Le lit à forme de lion ne comporte que les éléments de ce félin, de même que le lit à forme de vache qui représente le Tertre originel de la vie sur terre. Le troisième lit est hybride et est composé de têtes d’hippopotames, d’un corps de léopard et de queues de crocodiles ; il symbolise le dévoreur de cadavres qui apparaît au moment de la pesée des âmes. Dans la même salle sont exposés un mannequin sans bras de Toutankhamon, ainsi qu’un superbe chien aux allures d’Anubis, dieu des morts, dont la statue en bois noir et doré a été retrouvée à l’entrée de la tombe. Enfin, on peut admirer le coffret et ses quatre vases canope en albâtre qui conservaient les viscères du roi, et qui étaient entreposés dans la boîte en bois doré exposé à ses côtés, qu’entourent quatre déesses dont les bras ouverts forment un lien de prière pour Pharaon.
8. Quatre châsses en bois doré, qui couvraient le sarcophage à la manière de poupées russes ont été retrouvées dans la chambre funéraire du pharaon. Elles sont exposées l’une à la suite de l’autre. Il a fallu quatre-vingt-quatre jours aux archéologues, en 1922, pour les démonter. La première châsse avait déjà été ouverte par des pilleurs qui n’ont pas eu le temps de continuer leur vol ; les sceaux demeuraient sur les trois autres châsses. On pense que ces châsses ont des formes symboliques : la première est la tente où le roi recouvre ses pouvoirs dans l’au-delà, la deuxième et la troisième sont à l’image des temples prédynastiques du Sud, la quatrième à l’image des temples prédynastiques du Nord. On peut admirer les parois couvertes d’inscriptions magiques tirées du Livre des Morts.
13. Parmi les objets de Pharaon, dans l’antichambre du tombeau, se trouvait un char de cérémonie en bois, couvert d’or, de pierres semi-précieuses et de pâtes de verre. L’arbre du char est décoré de deux têtes d’ennemis pour magnifier la puissance de Pharaon.
3. Les pièces d’orfèvrerie contenues dans le sarcophage et le trésor en or. C’est dans cette salle que n’éclaire plus qu’une lumière artificielle qu’est principalement exposé le masque funéraire de Toutankhamon, en or, en lapis-lazuli, en cornaline, en quartz, en obsidienne, en turquoise et en pâte de verre. Pharaon porte le nemes, le cache perruque de lin blanc et bleu que ceint un orle supportant les images du serpent et du vautour ; ils sont les gardiens des deux Égypte. On peut remarquer que les oreilles du roi sont percées, ce qui est un reste de la période amarnienne et de ses canons esthétiques.
On remarque différents pendentifs. Le premier en forme de deux cartouches d’or était destiné à contenir des onguents. Pharaon jeune est aussi représenté de manière similaire, deux fois, en or et en pâte de verre bleue, assis par terre, mangeant. Un collier d’or supporte un faucon d’or et de pierres. Ce collier était collé aux bandages de la momie, de même qu’un collier représentant d’un côté trois scarabées de lapis-lazuli et Pharaon choisi par Amon-Râ.
Pharaon portait aussi un large sautoir représentant le dieu Horus et était entouré d’un corset en or et en maille de pierres. D’un côté une scène le représente face à Amon, d’un autre côté on observe une curieuse représentation d’un scarabée ayant le corps d’un faucon et portant un soleil en cornaline. Il est entouré des couronnes de Haute et de Basse-Égypte. Le fléau et le sceptre de Pharaon sont faits de bronze, d’or, de pâte de verre et de bois.
Deux des trois sarcophages en bois doré de Pharaon sont exposés au musée, le troisième étant dans la tombe de Pharaon, dans la vallée des Rois. On admire ici le sarcophage intérieur entièrement en or, ainsi que le deuxième sarcophage en bois doré et entièrement recouvert d’une mosaïque de turquoise, de cornaline, de lapis-lazuli.
Les pièces d’orfèvrerie. Salle 4. Cette petite salle située à côté de la salle du masque de Toutankhamon contient une collection de pièces d’orfèvrerie de deux princesses, Sarthathor et Mereret, trouvées à Dachour.
La majorité des pièces exposées n’ont pas été portées par les princesses durant leur vie ; elles ont été réalisées pour leur tombe et drapées dans les bandages de la momie qui était alors scellée dans le sarcophage.
On admire entre autres une tête d’Horus en or et en obsidienne, un somptueux miroir en argent porté par un manche en or, obsidienne et pierres semi-précieuses.
La collection de colliers, bracelets, sautoirs et pendentifs donne un aperçu précieux de l’art de la joaillerie royale de l’époque. On peut aussi admirer des pièces de vaisselle en or et en argent.
Le trésor de Tanis. Salle 2. La ville de Tanis, aujourd’hui située dans le Delta du Nil hébergeait différents temples et tombes où de nombreux objets ont été retrouvés en 1929. On doit à Ramsès II la majeure partie du temple principal.
On connaît bien le masque de Psusennes Ier qui fit la couverture et l’affiche de l’exposition « Pharaon » en 2003 à l’Institut du Monde Arabe, fait d’or, de lapis-lazuli et de pâte de verre. Il porte le nemes de lin blanc et bleu ainsi que l’uraeus protecteur de la Basse-Égypte. Une autre pièce majeure est le sarcophage en argent du même roi, qui est une pièce d’orfèvrerie remarquable.
Les bois travaillés : salles 12, 17, 22, 27, 32, 37.
Les sarcophages : salles 21, 31, 36, 37, 48.
Yuya et Tuya : salle 43. Le trésor de ce ministre et de sa femme enterrés dans la Vallée des Rois est quasi complet. Ce sont les deux seules momies qui restent dans ce musée.
La vie quotidienne : salle 34.
Les ostraka et les papyrus : salle 24.
Les dieux de l’Égypte ancienne : salle 19.
Les portraits du Fayoum. Salle 14. Le musée du Caire contient un certain nombre de portraits dits du Fayoum, cette oasis située au sud-est de la capitale égyptienne, riches de monuments de l’antiquité égyptienne et d’un passé romain dont témoignent les portraits funéraires, peints sur du bois, et placés sur la tête du défunt emmailloté dans des bandages tressés en forme de losanges.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Avis des membres sur MUSÉE ÉGYPTIEN
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