CATACOMBES DE KÔM EL-SHOUGAFA
Le site de Kôm el-Shougafa, « monticule de tessons », dissimule un réseau de catacombes articulé autour d'un puits central. Il aurait été découvert lors de l'effondrement d'une voûte sous le poids d'un âne. Les recherches archéologiques y ont débuté en 1900. Débuté à l'époque de l'empereur Caracalla, le site date des Ie et IIe s. de notre ère s'étage sur 3 niveaux et 90 m de profondeur. Il est extraordinaire pour son alliance d'influences hellénistiques, romaines et égyptiennes, visibles même pour les moins initiés. Situé dans le quartier de Rhakotis, c'est le site creusé le mieux conservé d'Alexandrie, il compte 300 cercueils environ. Longtemps inondé, il a été restauré en 1995.
On accède aux catacombes par un puits autour duquel un escalier circulaire a été aménagé. Il donne accès à une salle carrée où un triclinium a été sculpté à même la roche ; les familles s'y réunissaient afin d'y célébrer leurs morts. On passe ensuite une rotonde. La partie la plus décorée de l'hypogée est une chapelle funéraire composée de 3 niches. Le décor des bas-reliefs est typique de l'art gréco-romain tardif d'Alexandrie : si l'on reconnait bien Osiris et le rite de la momification, la plastique des personnages n'est plus égyptienne, le bandelage de la momie est en losanges comme le sont les momies du Fayoum. Le grand serpent au corps entrelacé est appelé Agathos Daimon, ce qui signifie, en grec, le « génie bienveillant » ; il est le protecteur d'Alexandrie et un emblème particulier de la ville. Lors du choix de l'emplacement de sa future ville, Alexandre aurait croisé des serpents dont il aurait apprécié le bon augure, et qu'il aurait ainsi honorés. De part et d'autre de cette chapelle, se déclinent des galeries bordées de loculi qui pouvaient enfermer plusieurs corps posés sur une couche de sable, et accompagnés de vases. Le hall de Caracalla, auquel on accède par la rotonde, porte le nom de l'empereur romain dont des chrétiens, victimes de ses persécutions, ont été retrouvées dans ce lieu.
Sur l'esplanade, différents vestiges de tombes sont exposées à l'air libre. Deux éléments architecturaux se distinguent. La tombe de Tigrane, déplacée de la rue Port-Saïd, est une petite chapelle constituée de deux chambres parées de peintures murales hellénistiques ; on notera à nouveau la technique de bandelage de la momie posée sur un lit aux pieds stylisés. La tombe Wardian, trouvée aussi dans le même quartier que la tombe de Tigrane, est rehaussée d'éléments sculptés.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Réservez les Meilleures Activités avec Get Your Guide
Avis des membres sur CATACOMBES DE KÔM EL-SHOUGAFA
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.