NECROPOLIS

Il n’y a jamais eu de surprise à « découvrir » la nécropole d’Alexandrie, véritable ville des morts, longue de 3 km et large de 1 km, bordée au nord par la mer, au sud par les lacs, à l’est par la ville d’Alexandrie, et à l’est par le désert sur lequel elle se construisait. Strabon en mentionne par écrit l’existence. Comme pour toutes ces fouilles d’urgence, l’archéologue, spécialisé dans la période hellénistique, Jean-Yves Empereur, trouve toujours le moyen de s’immiscer entre la phase de destruction d’un immeuble récent et la construction d‘un autre, pour le malheur des promoteurs qui doivent attendre au moins six mois avant de pouvoir reprendre les travaux.

C’est le percement de chaussées, pour y couler des piliers de béton destinés à supporter un pont reliant le port d’Alexandrie à la route du Caire, qui a donné l’occasion à l’équipe du Centre d’études alexandrines, de se pencher sur une partie de la nécropole (mot inventé ici, comme le phare, et qui signifie « villes des morts »), et d’y trouver de vastes salles de l’époque grecque, pour la plupart d’entre elles submergées par la nappe phréatique devenue plus haute. On découvre alors 40 tombes collectives entreposées dans ces cavités qui servaient à entreposer les corps mais également des centaines de lampes, d'urnes funéraires peintes, de pièces de monnaie... Imaginez donc que lorsque vous quittez Alexandrie par la rue « Saba banet », ou des sept filles, pendant 3 km, la ville qui s’agite tout autour de vous est un vaste cimetière grec.