MUSÉE MIMARA
Musée abritant un grand nombre d'œuvres mineurs volées par les nazis et des œuvres confisquées aux Juifs à bas prix.
Sur la place Roosevelt, le bâtiment néo-Renaissance du XIXe siècle en impose. Dessiné par Kuno Waidmann, c'était d'abord un lycée jusqu'à ce que la collection d'Ante et Wiltrud Topić Mimara y soit déplacée pour en faire un musée en 1987. Il pèse cependant sur ce musée une histoire rocambolesque. De lourdes accusations ont été portées par d'éminents historiens de l'art, comme l'Américain Thomas Hoving ou l'Italien Federico Zeri. D'après leurs enquêtes, cette collection serait constituée à 95 % de faux !
Dans les années 1920, le peintre Mimara se forme auprès des historiens de l'art allemands, avant de devenir collectionneur d'art. À cette époque, un grand nombre d'œuvres mineures sont volées dans de petites églises du pays. On sait que Mimara essaie de vendre des tableaux qu'il fait passer pour des Titien, Rubens ou Giotto. En vain. Puis son mariage avec une aristocrate italienne, Edina Pjelik de Ina, l'aide à acheter quantité d'œuvres religieuses véritables, tout en continuant à vendre ses copies. En 1929, il sera extradé de France pour le vol du trésor de la cathédrale de Zagreb. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Mimara le faussaire est conseiller artistique de Goering. Il s'installe à Berlin, et y achète à bas prix des œuvres confisquées aux Juifs. On le retrouve à Munich à fouiller dans les stocks d'œuvres volées par les Nazis. Exilé après la guerre, il revient à Zagreb dans les années 1970, cède son fonds énorme à la Croatie, en échange d'une indemnité annuelle et de deux maisons. Il meurt en 1987.
Vous verrez donc des œuvres attribuées à Lorenzetti, Raphaël, Giorgione, Veronese, Caravage et Canaletto, aux maîtres hollandais (Van Goyen, Ruisdael), flamands (Van der Weyden, Bosch, Rubens, Van Dyck), espagnols (Vélasquez, Murillo, Goya), allemands (Holbein, Liebermann, Leibl), anglais (Gainsborough, Turner, Bonington) et français (Georges de La Tour, Boucher, Chardin, Delacroix, Corot, Manet, Renoir, Degas). Des dessins de Bronzino, Guardi, Claude Lorrain, Le Brun, Oudry, Greuze, Géricault, Friesz... Quantité d'autres œuvres parfaitement authentifiées ont été acquises honnêtement par l'État croate. Un fonds allant de la Préhistoire au XXe siècle, que l'on découvre dans les grands espaces intérieurs. Au rez-de-chaussée, l'archéologie (Égypte antique, période hellénistique, arts d'Extrême-Orient), les arts décoratifs ainsi qu'une salle dédiée aux expositions d'art contemporain et un grand salon de thé pour les événements.
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Avis des membres sur MUSÉE MIMARA
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