Les monuments de l’Acropole, les symboles universels d’Athènes, sont l’héritage culturel que la Grèce antique lègue à l’humanité.
L’Acropole est un site naturellement fortifié sur trois de ses versants, forçant ainsi le visiteur à y accéder par l’ouest. Cette position privilégiée a incité l’homme à s’y installer dès l’époque néolithique : des traces d’habitations ont été retrouvées sur le versant nord-ouest. La cité se développa de façon importante jusqu’à l’époque mycénienne et, au début du XIIIe siècle av. J.-C., on aménagea le haut de la colline pour y construire le palais du roi. C’est à cette époque que l’Acropole se dota de ses premiers remparts qui entouraient totalement le rocher et étaient renforcés par un bastion dont il reste des vestiges sous le petit temple d’Athéna Nikè. De même, on construisit une citerne souterraine secrète qui permettait à la cité d’être alimentée en eau en cas de siège. Les vestiges mycéniens qui ont été retrouvés sur l’Acropole sont rares du fait de la grande quantité de bâtiments qui y ont été construits par la suite.
En franchissant l’entrée du site du théâtre de Dionysos, vous pénétrez dans le berceau du théâtre antique, sur le versant sud-est de l'acropole d'Athènes. Il doit évidemment son nom à Dionysos, dieu du vin et de l'ivresse. Les grandes fêtes des Dionysies s'y tenaient chaque année en son honneur (chants rituels, danses et sacrifices rituels et autres représentations théâtrales). Les plus grands tragédiens et comiques y ont débuté. À l’origine de l’art dramatique, les fêtes étaient organisées dans le théâtre et donnaient lieu à des scènes mimées, chantées et parlées. Le premier théâtre construit sur l’emplacement devait être sommaire et simplement appuyé sur quelques remblais de terre. Ce n’est qu’au Ve siècle av. J.-C. que le théâtre prit l'aspect que l'on lui connait aujourd’hui. Des auteurs comme Sophocle, Eschyle, Euripide ou Aristophane ont foulé les « planches » de ce théâtre. Achevé vers 330, il accueillit par la suite les jeux des Romains, qui modifièrent sensiblement le monument : c’est de cette époque que datent les bas-reliefs qui ornent le fond de la scène, représentant la naissance de Dionysos. Le théâtre accueillit des gladiateurs et même des jeux nautiques, avec une scène transformée en bassin pour l’occasion. Il pouvait abriter de 14 000 à 17 000 spectateurs, les sièges à dossier du premier rang étaient réservés de droit aux notables et mécènes du théâtre. La place la plus importante, le siège du milieu au premier rang, était réservée au prêtre de Dionysos.
Odéon d’Hérode Atticus. En remontant depuis le théâtre vers l’entrée du site de l’Acropole, vous vous trouvez au sommet de l’odéon d’Hérode Atticus. Ce monument, achevé vraisemblablement vers 161 apr. J.-C., comporte toutes les caractéristiques d’un odéon romain, avec les colonnes du fond de la scène qui encadrent des niches abritant des statues. Son état de conservation exceptionnel en fait un des monuments les plus intéressants du site et des manifestations culturelles ont encore lieu aujourd'hui entre ses murs. Hérode Atticus, originaire de Marathon et héritier d’une grosse fortune, dépensa beaucoup d’argent afin de faire construire plusieurs bâtiments publics dans toute la Grèce. Celui-ci était destiné à des concours musicaux et d’art dramatique. 5 000 personnes pouvaient y loger, ses murs étaient couverts de plaques de marbre tout comme le sol qui comprenait également des mosaïques. La toiture était probablement en bois de cèdre.
La porte Beulé. Cette porte marque, de nos jours, l’entrée de l’Acropole. Elle doit son nom à l'archéologue français qui, en 1852, effectue des fouilles sur le site. Il s’agit d’une des deux portes de l'enceinte fortifiée datant du IIIe s. ap. J.-C., se situant à l’ouest de la colline. Il est fort probable que ces travaux de fortification ont été réalisés après l'invasion des Hérules, en 267 apr. J.-C., dans le but de protéger l'Acropole contre d’éventuels ennemis. A partir de cette époque-là, et jusqu'au XIXe siècle, l'Acropole est à nouveau transformée en forteresse.
Le temple d’Athéna Niké se trouve sur votre droite lorsque vous montez les marches du grand escalier. Il fut construit sous Périclès sur les ruines du bastion mycénien. Les travaux furent entrepris en 437 av. J.-C., mais interrompus par la guerre du Péloponnèse et terminés en 427-424 av. J.-C. Le temple se compose d’un sécos (demeure du dieu) et de deux colonnades ioniques sur les façades est et ouest. Les frises ioniques représentaient à l’ouest l’assemblée des douze dieux. Celle à l’est, avec les Athéniens se battant contre les Perses et des Grecs, se trouve au British Museum.
Les Propylées. Cette colonnade fut construite entre 437 et 432 av. J.-C. sous Périclès pour signifier que l’Acropole appartenait au peuple d’Athènes. Le bâtiment est révolutionnaire pour l’époque : c’est le premier propylée à présenter une façade sous la forme d’un temple. La partie centrale des Propylées est constituée de deux portiques à six colonnes, l’un s’ouvrant sur l’intérieur du sanctuaire et l’autre sur l’extérieur. Les espaces entre les colonnes servaient de lieu d’accès aux fidèles, alors que le passage central permettait le passage des animaux lors des sacrifices.
Le piédestal du monument d'Agrippa. Au passage, remarquez à l’ouest des Propylées, et en montant le grand escalier, ce large socle, en marbre provenant du mont Hymette. Il servit de base à une statue de quadrige érigée en 178 av. J.-C. par le roi Eumène II de Pergame, pour commémorer sa victoire aux Jeux panathénéens. En 27 av. J.-C., cette statue fut remplacée par un monument dédié à Marcus Agrippa, bienfaiteur de la cité, qui a, entre autres, financé la construction de l’Odéon sur le site de l’agora romaine.
Le Parthénon comporte quelques originalités architecturales utilisées par les bâtisseurs pour lui donner cet aspect grandiose qu’il a aujourd’hui. Les surfaces horizontales du temple ne sont pas planes mais convexes, les colonnes s’amincissent vers le haut et les colonnes d’angle ont un diamètre légèrement supérieur à celui des autres. Tout cela pour corriger les déformations naturelles de l’œil humain et donner ainsi au bâtiment toute sa majesté ! La frise dorique extérieure ne comprenait pas moins de 92 métopes, toutes sculptées. A l’est était représentée une gigantomachie, c’est-à-dire un combat entre les dieux de l’Olympe et les géants. A l’ouest, on trouvait une amazonomachie, c’est-à-dire un combat entre les Grecs et les Amazones. Au sud étaient représentés des combats contre les centaures et au nord des scènes de la guerre de Troie. Certaines métopes sont encore en place, d’autres sont exposées au Louvre, au British Museum ou au musée de l’Acropole. Le Parthénon était aussi décoré de deux frontons (est et ouest) qui représentaient, à l’ouest, la dispute entre Poséidon et Athéna pour la possession de l’Attique et, à l’est, la naissance d’Athéna. Mais la pièce sculptée la plus célèbre du Parthénon est certainement sa frise intérieure, œuvre de Phidias. Sur 160 mètres de longueur, elle représentait la plus célèbre manifestation cultuelle de Grèce à cette époque : les grandes Panathénées. Ces fêtes, qui duraient une semaine, comprenaient des concours musicaux et d’athlétisme, leur point d’orgue étant évidemment la grande procession qui suivait la Voie sacrée depuis le Céramique jusqu’à la grande statue en bois d’Athéna Polias de l’Erechthéion afin de lui remettre un nouveau péplos (tunique). La remise du péplos était suivie du sacrifice d’une centaine d’animaux et d’un festin auquel prenaient part tous les citoyens. La frise de Phidias représente 360 personnages ainsi qu’une foule d’animaux se dirigeant tous vers l’est où avait lieu la cérémonie.
À l’exception de quelques plaques, la majeure partie de la frise se trouve dispersée entre le British Museum, le Louvre et le musée de l’Acropole.
Temple de Rome et d'Auguste. Derrière le Parthénon, côté ouest, se trouvent les fondations irrégulières d’un petit monument circulaire (10,5 m sur 13 m) édifié sous la domination romaine, datant de la fin du Ier siècle av. J.-C. Selon l’inscription gravée sur l’entablement de l’édifice, il s’agissait d’un temple dédié par les Athéniens à la déesse Rome et à Octave Auguste. Le temple se composait d’une colonnade circulaire de neuf colonnes ioniques imitant celles de l’Erechthéion.
Sanctuaire de Zeus Polias. Il y avait aussi, sur la colline de l’Acropole, un petit sanctuaire dédié à Zeus, le roi des dieux de l’Olympe, situé un peu plus au nord que le temple de Rome et d’Auguste. On doit l’existence de ce sanctuaire aux textes de Pausanias, le fameux voyageur de l’Antiquité (IIe s. apr. J.-C.), ainsi qu’à quelques entailles retrouvées sur le plus haut point du site. Il s’agissait d’un temple où l'on célébrait des festivités en l’honneur de Zeus, de caractère très local, les Diipoleia.
Fondations de l'ancien temple. Entre l’Erechthéion et le Parthénon subsistent les fondations du temple archaïque d’Athéna construit en 570-560 av. J.-C. Selon les archéologues, il s’agissait d’un temple dorique construit à la place d’un temple de l’époque géométrique, lui-même construit sur l’emplacement du palais mycénien. Entrepris sous Pisistrate, ce temple a été détruit par les Perses en 480 av. J.-C. Sous Périclès, il abrita, dans son sécos, le trésor de l’alliance attico-délienne emmené par Athènes.
L’Erechthéion, temple mythique sur la fameuse Acropole, est l'un des plus sacrés de la colline et de toute la ville. Au nord de l’Acropole, joyau et chef-d’œuvre de l'art ionique, le très élégant Erechthéion fut érigé au Ve siècle av. J.-C. à l’endroit même où, selon la légende, Athéna et Poséidon se seraient disputés pour la possession d'Athènes. C’est à côté de ce temple qu’aurait poussé l’olivier sacré d’Athéna et que se trouvait le puits d’eau salée, cadeau de Poséidon dont le trident aurait laissé une marque sur le mur nord du bâtiment. L’architecte de l’Erechthéion est resté inconnu, mais il a su exploiter les irrégularités du sol pour construire un ensemble de plusieurs bâtiments sur différents niveaux. Dans ce temple étaient adorées plusieurs divinités : Athéna Polias, mais aussi Poséidon et d’autres encore liées à l’histoire légendaire d’Athènes, comme Erechthée à qui le temple doit son nom. Le temple est orné de quatre portiques sur chacun de ses côtés : celui du côté sud-est, certainement le plus connu, est celui des Caryatides. Les colonnes doriques y sont remplacées par des figures féminines d’une grâce parfaite lorsqu’on sait le poids qui pèse sur leur tête. En fait, c’est leur chevelure épaisse et les plis nombreux de leurs vêtements qui renforcent la structure et permettent à l’ensemble de rester debout. Celles que vous voyez en place sur le monument ne sont que des moulages : sur les six korês, cinq sont visibles au musée de l’Acropole, la sixième étant au British Museum, à Londres. Un jour, peut-être, seront-elles de nouveau réunies comme le revendique la population dans sa grande majorité. Cette pomme de discorde entre la Grèce et la Grande-Bretagne n'a rien d'un mythe...
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Avis des membres sur ACROPOLE D'ATHÈNES
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La vue sur la ville d'Athènes est imprenable.
Attention si vous êtes en fauteuil ou avec des béquilles le sol est irrégulier et glissant par endroit (plaques de marbre poli par des siècles de passage)
Une courte marche vous permettra de contempler un maximum d'édifices prestigieux tels que l'odéon d'Hérode Atticus, le temple d'Athéna Nikè ou bien encore le fameux Parthénon!