Plaka et Monastiraki
Les deux quartiers sont liés. D’ailleurs, pour visiter Plaka, la station de métro Monastiraki est toute conseillée. Il peut aussi être abordé à pied, après dix minutes de marche, en descendant des métros Syntagma ou Acropoli. Le quartier de Plaka s’étire entre les axes perpendiculaires de Fillelinon et de Mitropoleos. Ici, les rues deviennent soudain plus étroites, bordées de belles villas néoclassiques. Certaines, animées et piétonnes, alignent tavernes, terrasses de cafés et boutiques de souvenirs. La promenade y est agréable à toute heure de la journée, y compris le soir. En s’enfonçant un peu plus dans ce vieux quartier, accroché au flanc nord-est de l’Acropole, le charme d’un voyage dans le temps fait effet. On sent le mode de vie d’autrefois dans ces ruelles enchevêtrées dont les hautes bâtisses néoclassiques, couleur crème aux volets verts, aux tuiles ocre et rondes, aux balcons en fer forgé débordant de fleurs, cachent parfois des jardins clos et boisés, enserrés derrière de hauts murs. Au détour d’un chemin en escalier, découvrez quelques maisons datant de l’occupation turque, restées intactes ou désormais en ruine. Des églises byzantines jalonnent également votre déambulation. Visitez l’Anafiotika, un vieux village cycladique sur la pente qui même au Parthénon. Des maisons blanches et bleues, de propres rues étroites, on se croirait sur une île. C’est magnifique. Habité depuis l’époque préhistorique, il a traversé l’histoire et connaît tous les secrets de la cité. Après l’indépendance, les couches supérieures de la société athénienne vinrent résider à Plaka. Aujourd’hui, c’est le quartier le plus touristique d’Athènes. Il respire, à son rythme, loin de l’agitation de la ville moderne. N’hésitez pas à vous y perdre pour quelques heures et à vous asseoir à l’une de ses terrasses, dans le haut de la vieille ville, plus paisible.
Lorsque vous aurez fait le plein de plénitude, vous serez prêt à affronter Monastiraki, surtout connue pour son marché aux puces qui élit domicile dans les petites ruelles qui mènent de l’Ancienne Agora à la place Avissinias. Collé à l’Agora, ce quartier restreint renferme des sites antiques, des églises byzantines, deux vieilles mosquées et de belles maisons du XIXe siècle. La promenade piétonne le long de l’Agora et du train électrique de la ville, qui descend vers Le Pirée, se fait au coude à coude, entre les terrasses de cafés et de restaurants. Elle reste cependant incontournable, que l’on soit athénien ou de passage, et vous conduit jusqu’à Thissio, point de départ des avenues piétonnes Apostolou Pavlou puis Dionyssiou Areopagitou, aménagées autour du rocher de l’Acropole.
Psirri et Gazi
L’artère Athinas, qui mène d’Omonia au métro Monastiraki, délimite la frontière est du quartier de Psirri. Derrière la haute rangée d’immeubles de l’avenue, les ruelles se multiplient et s’entrecroisent autour des places Iroon et Saint-Anargyron, cœurs de ce quartier de noctambules. De minuscules tavernes et mezedopoleia, dont les chaises et tables tiennent le pavé, nourrissent les habitants depuis des décennies, tandis que de nouvelles adresses de cuisine moderne et internationale voient le jour. La journée, petits artisans et brocanteurs d’objets improbables rendent aux ruelles leur âme populaire tandis que le soir, des groupes d’Athéniens et de touristes investissent les bars et clubs à la mode. Incontestablement, Psirri est un quartier assez animé pendant toute la journée alors qu’aux heures plus tardives la fête déborde dans les petites ruelles. N’hésitez pas à visiter ce quartier en journée et vous faufiler dans ces petites ruelles débordant d’authenticité et reflétant l’atmosphère de la vie au XIXe siècle. Il faut se rendre sur la place Aghias Irinis, à deux pas de Psirri. Idéale pour un café matinal ou un brunch, cette place ainsi que les petites ruelles biscornues qui l’entourent méritent le détour à toute heure du jour.
On déboule à Gazi par l’agréable promenade sur la rue d’Ermou, à partir de Thissio, ou par le métro Keramikos, dont la bouche s’ouvre sur la place centrale et très animée du quartier. Autour de celle-ci, les terrasses de bar se côtoient, débordant de jeunes et de musique électronique et souvent mainstream. Technopoli, ancienne usine de gaz, est un bâtiment immanquable, désormais centre culturel et lieu de concerts. Aux alentours, les ruelles s’entrelacent, délimitées par la voie ferrée, la Iera Odos et l’avenue Pireos. Dans ce quartier, certaines façades de belles demeures néoclassiques subsistent à côté de maisonnettes basses et toutes simples, abritant des familles entières d’immigrés ou d’artisans. La rupture avec le centre-ville est totale, l’ambiance et le rythme de vie radicalement différents. La jeunesse de la ville s’est approprié ce quartier populaire, devenu assez branché.
Kolonaki
Quartier chic et dandy par excellence, sur le versant sud-ouest du mont Lycabette, Kolonaki a perdu de son arrogance avec la crise. Il y a peu, les boutiques de luxe et les ateliers de grands couturiers se targuaient d’ouvrir à Kolonaki. Aujourd’hui, les Grecques fortunées et pomponnées continuent d’y faire leurs emplettes, puis de s’asseoir, de manière la plus visible possible, à la terrasse d’un café de la place de Kolonaki, mais l’ostentation tend à disparaître. Nombreuses sont les façades de magasins vides. Mais tout de même, c’est bien toujours ici que se nichent d’excellentes adresses de restaurants à des prix plus ou moins abordables. À la limite de sa frontière avec Exarchia, « une zone tampon » offre un mix des plaisirs de Kolonaki, agrémentés de la touche alternative d’Exarchia. Les nombreux cafés et restaurants de Skoufa sont ainsi archi-bondés du matin au soir, pris d’assaut par la jeunesse active d’Athènes. De ce quartier, les ruelles piétonnes se transforment en escaliers ombragés, grimpant jusqu’au mont Lycabette d’où la vue sur la ville est impressionnante.
Avoisinant Kolonaki, Pagrati est un autre quartier authentique d’Athènes. Il s’étire entre les avenues Vasilissis Sofias, Vasileos Konstantinou et Vassileos Alexandrou. Situé à la frontière avec le quartier branché de Kolonaki, au sud du Stade panathénaïque et du Premier cimetière d’Athènes, Pagrati est un quartier en pleine évolution et compte déjà un grand nombre de joyaux à découvrir. Il s’agit d’un quartier résidentiel bourgeois apprécié autrefois des intellos plutôt bohèmes. On y trouve Spondi, un des meilleurs restaurants gastronomiques et étoilés d’Athènes, ainsi qu’un nombre considérable de bistrots, de cafés lounge, de bars et de tavernes qui valent une halte. Se rendre à Pagrati devrait figurer sur votre liste de choses à faire pour une nuit inoubliable.
Omonia et Exarchia
Voilà, côte à côte, des quartiers à l’atmosphère complètement opposée : de jour, Omonia est bruyante et fourmille de passants pressés et de voitures, tandis qu’Exarchia, avec ses petites rues bordées d’arbres, offre une certaine tranquillité aux terrasses des cafés. Mais de nuit, la zone d’Omonia est moins rassurante. On l’évite pour privilégier Exarchia, l’un des plus fréquentés lieux de vie nocturne, surtout l’été. Et entre les deux quartiers, le Musée archéologique national est certainement la plus grande attraction susceptible de faire venir les visiteurs dans cette partie de la ville !
Quartier dit tantôt anarchiste, tantôt bohème, Exarchia est le quartier voisin de l’École polytechnique qui a vu naître la révolte des étudiants pendant la dictature des colonels. Chargée d’histoire, vous verrez dans sa cour la porte d’entrée qu’un tank de la dictature avait écrasée en 1973, avant de tirer sur des élèves et de faire commencer la révolution. Le quartier reste aujourd’hui investi par les jeunes et les artistes, dans cette ambiance qui se veut donc un peu contestataire. Délimité par Akadimias, Zoodohou Pigis et la colline Strefi, il vit au rythme des bars rock et tendance. Au croisement des rues Koletti et Messologgiou, quelques jolis petits bars colorés s’étalent dans les rues piétonnes et créent une super ambiance pour passer la soirée. Passez par la jolie rue Kallidromiou, qui a son marché de produits locaux et légumes le samedi matin, ainsi que quelques cafés et restaurants.
Omonia est surtout un quartier pratique, car il est central et très bien desservi par les transports en commun, que ce soit pour se rendre vers Le Pirée ou l’aéroport. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle vous y trouverez bon nombre d’hôtels. Malheureusement, depuis quelques années, il ne fait pas bon s’y promener. On y dort, c’est tout. Récemment rénovée, la place d’Omonia abrite quelques bâtisses néoclassiques, mais le vaste rond-point en ciment de la place peine à trouver une identité malgré les quelques arbres plantés à la va-vite pour les Jeux olympiques.
Syntagma
Le métro Syntagma, débouchant sur la vaste place de la Constitution, est le centre de la ville, où chaque Athénien passe régulièrement. Tout autour, le Jardin national (au sud et à l’est), l’avenue Ermou (à l’ouest) et l’avenue Panepistimiou (au nord) partent de Syntagma pour rayonner, chacun dans sa direction.
La place Syntagma (place de la Constitution) est le lieu emblématique de l’Athènes d’aujourd’hui. Siège des manifestations quand il y en a, elle reste cependant un lieu central et convivial où se concentrent tous les attributs modernes de la ville. Juste en face se dresse l’élégante bâtisse couleur saumon du Parlement (la Vouli), où se prennent toutes les décisions politiques engageant l’avenir du pays. Devant la tombe du Soldat inconnu, la relève de la garde des Euzones, dont les chaussures à pompons battent le pavé, est d’ailleurs une attraction appréciée des touristes qui s’y pressent, caméra au poing. Ils portent les uniformes de leurs ancêtres qui libérèrent la Grèce du joug ottoman durant la guerre d’Indépendance (1821-1828).
Non loin de là, le Jardin national, autrefois attenant au Palais royal, est une oasis de paix et de verdure en plein milieu de la ville. Ces allées, aménagées dès 1838, sont bordées de mille variétés d’arbres et de plantes. À la sortie du jardin, côté sud, on jette un œil au majestueux Zappéion et au stade de marbre, le Kallimarmaro, où se déroulèrent les premiers Jeux olympiques modernes. Si vous souhaitez faire une halte archéologique, rendez-vous au temple de Zeus et à la porte d’Hadrien, à deux pas.
L’artère commerciale et piétonne d’Ermou débute place Syntagma, et conduit jusqu’à Monastiraki. Toutes les plus grandes enseignes internationales y ont pignon sur rue. Autour de la Kolokotroni, on plonge dans l’Athènes populaire, et les boutiques de mercerie et d’articles de maison sont légion. Enfin, déboucher sur l’avenue Stadiou, c’est refaire surface dans le monde moderne. Artère principale de la ville, Stadiou et ses parallèles Panepistimiou et Akademias desservent les principaux quartiers de la capitale.