FORTERESSE DE PALAMIDI

Érigée par les Vénitiens entre 1711 et 1714, cette forteresse (Φρούριο Παλαμηδίου/Frourio Palamidiou) est l'une des plus impressionnantes de Grèce, offrant des vues magnifiques sur Nauplie et le golfe Argolique. Elle est située à 216 m d'altitude, sur la plus haute colline de la ville, nommée en l'honneur d'un personnage de la mythologie : Palamède, fils de Nauplios, le légendaire fondateur de Nauplie. Vous pouvez y accéder soit par la route, en contournant la colline par le sud-est (3,6 km du centre-ville), soit par d'impressionnants escaliers (913 marches !) qui zigzaguent le long de la colline au départ de la Porte continentale. Notre conseil : montez en taxi par l'est et redescendez à pied par l'ouest. Dans tous les cas, prévoyez de l'eau, de bonnes chaussures et un chapeau. Sur place, le système de fortifications est très bien préservé avec huit bastions indépendants qui étaient conçus pour pouvoir se soutenir les uns les autres. Cinq ont été rebaptisés de noms de généraux grecs de l'Antiquité (Léonidas de Sparte, Thémistocle d'Athènes, Épaminondas de Thèbes...) et un autre porte celui d'Achille, héros légendaire de la guerre de Troie.

Vers le bastion Robert. Le deuxième bastion après le parking et le bastion Épaminondas, qui garde l'entrée orientale, est celui du général athénien Miltiade, vainqueur de la bataille de Marathon en 490 av. J.-C. Utilisé comme prison de 1822 à 1926, il accueillit les condamnés à mort et... une guillotine française qui fonctionna jusqu'en 1913. Au sud, le bastion Phocion (général athénien du IV^e siècle av. J.-C.) est le seul à avoir été bâti par les Ottomans après la sanglante capture de la forteresse, le 20 juillet 1715. Cette date marque la fin de cinq siècles de présence vénitienne dans le Péloponnèse. Au centre, le bastion Agios Andreas/San Gerardo était le mieux défendu et fut lui aussi converti en prison. Il abrite une ancienne chapelle catholique qui était dédiée à saint Gérard, le protecteur de la famille du commandant vénitien Agostino Segredo. Le 30 novembre 1822, au lendemain de la capture de Palamidi par les insurgés grecs, une cérémonie religieuse fut organisée ici. Le bastion et sa chapelle portent depuis le nom du saint fêté ce jour-là dans le calendrier orthodoxe : saint André. La Porte occidentale donne ensuite sur les vertigineux escaliers. À mi-pente, vous pourrez faire halte à l'ombre du bastion Robert. Il a été rebaptisé en hommage au lieutenant français Robert François, un philhellène de Nancy tombé lors de la défense de l'acropole d'Athènes en décembre 1827.