TEMPLE DE VASSAE

Ce temple, situé sur le plateau de Vassae, à 1 130 m d’altitude, était dédié à Apollon Epikourios. Il aurait été construit par Iktinos, l’architecte du Parthénon, vers 420 av. J.-C. Apollon, dieu guerrier qui se dit Epikourios en grec, serait en fait venu en aide aux Phigaliens contre les Spartiates en 629 av. J.-C., et surtout contre la peste qui ravagea le pays pendant la guerre du Péloponnèse. Ce temple fut découvert en 1765 par l’architecte français J. Bocher. En 1811-1812, un groupe d’archéologues européens amateurs s’intéressa de près à Apollon Epikourios et exporta plus de 300 pièces, dont la frise composée de 23 plaques représentant la bataille des Amazones et des Centaures et qui fut vendue au British Museum. Des habitants de la région ayant ôté l’armature métallique, placée par les constructeurs antiques afin de protéger le monument contre les séismes, pour fabriquer des armes, il a fallu effectuer un important travail de restauration. Commencée en 1902 par la Société grecque d’archéologie, cette restauration est toujours en cours. En 1987, la tente qui recouvre le temple a été mise en place contre la pluie et la neige qui tombent dans ces régions. Le calcaire a déjà beaucoup souffert des intempéries, mais le travail des archéologues est remarquable.

Visite du site. Sous sa bâche, ce temple est vraiment l’un des mieux conservés du monde antique, de la période classique, avec le Théséion de l’Agora d’Athènes.

Un temple très particulier… dont l’architecture s’inspire du temple d’Apollon à Delphes. Premièrement, au lieu d’avoir 6 colonnes dans la largeur et 15 en longueur, il n'en comporte que 13 en longueur. De plus, les colonnes corinthiennes, doriques et ioniques y sont réunies pour la première fois.

Ensuite, il présente une orientation nord-sud, alors que tous les autres temples grecs ont une orientation est-ouest.

Enfin, ce qui est le plus intéressant est l’intérieur de ce temple.

Si on commence la visite par le sud, du côté de l’entrée, on remarque d’abord la première salle ou opisthodome. On y voit deux colonnes doriques.

La salle qui suit, si l’on continue la visite par la droite du temple, du côté est, est l’adytum. Elle communique avec la salle centrale, ou cella, dont elle est séparée par une colonne corinthienne, qui doit être une des premières du genre. C’est dans cette salle qu’était placée la statue d’Apollon ; une porte y est percée à l’est pour des raisons religieuses. La lumière pouvait ainsi éclairer la statue d’Apollon pendant la journée. L’équilibre est-ouest était ainsi partiellement rétabli. Cette porte faisait communiquer l’adytum avec le ptéron, qui est l’ensemble de l’espace entourant le monument intérieur.

La pièce suivante est la salle centrale, ou cella. Elle est entourée de demi-colonnes ioniques, reliées au mur par un de leurs côtés. Les chapiteaux et les bases sont tout à fait originaux. A l’intérieur de la cella, sur toutes les colonnes, courait une frise de 31 m de longueur représentant une amazonomachie et une centauromachie, probablement le combat des Lapithes et des Centaures, que l’on peut voir aujourd’hui au British Museum.

Enfin, la dernière salle est le vestibule, ou prodromos : fermé, lui aussi, par deux colonnes doriques, il donnait accès à la salle centrale. Ce temple est une curiosité très rare en Grèce. Il a été construit par des artisans dont les maisons sont peut-être les bâtiments que l’on voit devant mais dont il ne reste plus grand-chose.