SITE ARCHÉOLOGIQUE D'OLYMPIE
Prestigieux site où se déroulèrent pendant douze siècles les compétitions et cérémonies en l'honneur de Zeus Olympien. Unesco.
Ce site prestigieux de 105 ha (Αρχαιολογικός Χώρος Ολυμπίας/Archaiologikos Choros Olympias) est à l’origine des Jeux olympiques modernes. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1989. Placé entre la colline de Kronion et le fleuve Alphée, il abrite les vestiges du sanctuaire où se déroulèrent pendant douze siècles les concours sportifs et cérémonies religieuses en l’honneur de Zeus dit Olympien (pour avoir délogé son père Cronos de l’Olympe) et de Pélops (roi légendaire donnant son nom au Péloponnèse).
Histoire. La croyance antique voulait que les premiers Jeux furent organisés ici en 884 av. J.-C. par Iphitos, roi mythique de l’Élide. Dans les faits, c’est à partir de 776 av. J.-C. que des athlètes vinrent s’affronter à Olympie. L’événement festif le plus réputé de l’Antiquité donnait lieu à une trêve : les combats entre cités devaient cesser. Il se déroulait sur une seule journée à l’origine, puis sur trois et cinq jours, tous les deux ou quatre ans, en alternance avec trois autres Jeux panhelléniques : les Jeux pythiques de Delphes, les Jeux isthmiques de Corinthe et les Jeux néméens de Némée. D’abord réservé aux seuls citoyens (masculins) des cités grecques, le concours fut ouvert à ceux des colonies (même lointaines comme Marseille) à partir du Ve siècle av. J.-C., puis aux citoyens romains en 146 av. J.-C. La réputation des Jeux olympiques déclina ensuite avec l’essor du Christianisme. La dernière édition se déroula probablement en 393 : l’année suivante, l’empereur Théodose Ier fit interdire ces « jeux païens ». Le site fut abandonné, dévasté par des séismes et un raid des Goths (396), puis pillé sur ordre de Théodose II (426), avant de disparaître sous les crues de l’Alphée. Les premières fouilles furent conduites en 1829 par les scientifiques français de l’expédition militaire de Morée.
Quartier des annexes. Le site est divisé en trois zones : l’aire sportive, l’Altis et le quartier des annexes. C’est par ce dernier que la visite commence. Premier bâtiment, sur la gauche : les thermes de Kronion. Créés au IIe siècle av. J.-C., ils témoignent des changements permanents apportés aux édifices d’Olympie avec ici une mosaïque posée au IIe siècle apr. J.-C. représentant Poséidon. Le chemin qui descend longe ensuite deux lieux d’entraînement. Le gymnase (IIe siècle av. J.-C.), tout en longueur, pour les disciplines nécessitant de l’espace : lancer du disque et course à pied. Puis, la palestre (IIIe siècle av. J.-C.), avec une double colonnade, pour les sports de combat et le saut. Prenez ensuite à droite sous la palestre. Vous longerez d’anciens bains (Ve siècle av. J.-C.), puis les vestiges d’une auberge (IIe siècle av. J.-C.) qui conserve un beau pavement de mosaïque. En face se trouve l’atelier de Phidias (Ve siècle av. J.-C.) : c’est ici que le célèbre sculpteur réalisa la statue chryséléphantine (d’or et d’ivoire), aujourd’hui disparue, du temple de Zeus qui était considérée comme la troisième des Sept Merveilles du monde. Le bâtiment est en partie occupé par les ruines d'une église du Ve siècle. Tout au sud, découvrez à présent le vaste Léonidaion et ses thermes : cette hôtellerie pour athlètes et visiteurs officiels fut conçue et financée par l'architecte Leonidas de Naxos en 330 av. J.-C.
Altis (sanctuaire). Engagez-vous vers l’est en suivant la Voie des Processions. C’est le chemin que suivaient les pèlerins avant les compétitions sportives. Auparavant se trouvait ici l’Alsos, le bois sacré de platanes et d’oliviers où se tenaient les premières cérémonies au VIIIe siècle av. J.-C. et où furent peu à peu construits des autels et des temples. Le centre de l’Altis est à présent dominé par les impressionnantes colonnes à terre du temple de Zeus Olympien (milieu du Ve siècle av. J.-C.) : ce fut le plus grand lieu de culte d’Olympie (70 x 20 m). Au sud, le Bouleutérion, érigé à partir du VIe siècle av. J.-C., puis remanié jusqu’au IIe siècle apr. J.-C., abritait le conseil en charge de l’organisation des Jeux. Ses membres étaient des citoyens d’Élis, la cité protectrice d’Olympie (dont on peut visiter le site, 55 km au nord-ouest, près de Kalyvia Ilidos). Faites le tour du temple de Zeus pour aller au nord-ouest. Vous verrez d’abord les trois colonnes dressées du Pélopéion (VIe siècle av. J.-C.) qui était dédié à Pélops, puis celles d’un bâtiment circulaire : le Philippéion, érigé à la gloire de Philippe II de Macédoine après sa conquête d’une partie de la Grèce en 338 av. J.-C. Au nord, subsistent les bases de trois importants bâtiments. Le Prytanée (VIe siècle av. J.-C.) était le centre névralgique des Jeux, où vivaient les prêtres et les magistrats. Juste devant le Prytanée, le rudimentaire autel d’Hestia était dédié à la déesse du Foyer. C’est ici que le feu sacré était conservé. Et c’est à présent ici que se déroule la cérémonie de l’allumage de la flamme des JO modernes. Enfin, à droite, le temple d’Héra fut le premier temple dorique construit dans le Péloponnèse, vers 600 av. J.-C. Dédié à l’épouse (et sœur) de Zeus, il servit de modèle aux temples grecs construits ensuite. Dirigez-vous à présent vers l’est en longeant la Terrasse des Trésors, un alignement de petits temples qui servaient de représentation aux riches cités.
Aire sportive. Le lieu des compétitions est séparé de l’Altis par le « portique d’Écho » (IVe siècle av. J.-C.) : un mur à colonnade de 98 m de longueur qui doit son surnom à son acoustique particulière. Au sud de celui-ci sont visibles les importants vestiges de la villa de Néron : l’empereur romain fit ériger ce palais de brique lors de sa participation aux Jeux de l’an 67. Un épisode peu glorieux : Néron fit déplacer la date des compétitions de deux ans, modifia les épreuves et soudoya les juges pour remporter six victoires. Dès sa mort, l’année suivante, il fut déchu de ses titres de champion. En revanche, c’est une entrée glorieuse qui vous attend dans le prolongement de la Terrasse des Trésors : le kripté, le tunnel des athlètes (IIIe siècle av. J.-C.). Ce passage de 32 m de longueur ne conserve, certes, qu’une seule portion de sa voûte. Mais il débouche directement sur le point fort du site : le stade ! Le dromos (piste) de sable s’étend sur 192,24 m de longueur. Cela correspond au format standard des stades grecs : 600 pieds entre l’aphésis (ligne de départ) et la terma (ligne d’arrivée). C’est toutefois la plus longue piste des Jeux panhelléniques, puisque la valeur des unités de mesure variait selon les régions et le pied d’Olympie était le plus grand : 32,04 cm. La largeur de 26 m permettait à sept athlètes de prendre part à une course. Ceux-ci prenaient leurs marques sur le balbis : une dalle de marbre taillée et bien préservée qui servait de starting-block. Autour de la piste, les talus aménagés au VIe siècle av. J.-C. pouvaient accueillir 45 000 spectateurs installés sur des tribunes en bois. Si les sièges en pierre des officiels ont disparu, le talus Sud conserve l’exèdre des hellanodices, une tribune rectangulaire où se tenaient les juges. En face, sur le talus Nord, subsiste aussi l’autel de Déméter Chamyné (« celle qui dort sur le sol »). C’est là que prenait place la prêtresse du culte de la déesse de l’Agriculture… l’unique femme admise dans le sanctuaire ! Elle pouvait ainsi assister aux épreuves du stadion (course d’une longueur de stade), du diaulos (deux longueurs), du dolichos (de 7 à 24 longueurs), de l’hoplitodromos (course en armes et en armure), du saut en longueur, du lancer de disque, de la lutte, de la boxe, du pancrace (mélange de lutte et de boxe) et du pentathlon (course, saut et lancer). En 2004, c’est aussi ici que se sont déroulées les épreuves du lancer de poids lors des JO d’Athènes. Les compétitions d’équitation (courses de chevaux et de chars) étaient quant à elles organisées dans l’hippodrome (780 m de longueur) situé au sud du stade et qui n’a pas encore fait l’objet de fouilles. L’unique vainqueur de chaque épreuve recevait un bandeau de laine sur sa chevelure et une feuille de palme. Et, au dernier jour des Jeux, tous les gagnants étaient coiffés du kallistephanos, une couronne faite de rameaux d’olivier coupés dans le bois sacré de l’Altis.
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