BASILIQUE AGIOS DIMITRIOS DE THESSALONIQUE

Cette basilique à cinq nefs du VII^e siècle (Ιερός Ναός Αγίου Δημητρίου/Ieros Naos Agiou Dimitriou) fait partie des 15 monuments de Thessalonique inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco. Située en plein centre, c'est la plus grande église de la ville (53,6 x 33 m) et un haut lieu de pèlerinage : elle fut bâtie à l'emplacement supposé du martyre de saint Démétrios. Mis à mort sous Dioclétien, vers 306, celui-ci est devenu le protecteur de la cité et l'un des personnages les plus sacrés chez les orthodoxes du monde entier. Le bâtiment actuel résulte d'une histoire complexe, avec en particulier une reconstruction suite au grand incendie de 1917. Et bien que transformée en mosquée pendant quatre siècles (v. 1500-1912), elle continua d'accueillir les pèlerins chrétiens à certaines périodes. Cela témoigne d'une relative tolérance de la part des Ottomans et de la profonde vénération pour le mégalomartyr de Thessalonique. La place particulière qu'occupe la basilique se reflète aussi dans son riche décor : chapiteaux corinthiens et colonnes rouges, vertes et blanches provenant de bâtiments antiques, magnifique sarcophage Renaissance d'un marchand de la fin du XV^e siècle (à gauche de l'entrée), ossuaire en or de saint Démétrios (transept nord), reliquaire en marbre de saint Grégoire, retables du sanctuaire…

Mosaïques, crypte et jardin. Il faut surtout noter les mosaïques du VII^e siècle d'une remarquable finesse : sur le pilier droit avant le sanctuaire se trouve celle représentant saint Démétrios, un chef-d'œuvre de l'art byzantin. Certaines fresques médiévales ont également survécu, notamment dans la chapelle Agios Efthymios ajoutée en 1303 à droite du sanctuaire. Sous l'église, la grande crypte voûtée occupe d'anciens thermes romains. Elle accueille aujourd'hui un musée (fermé le mardi) où sont notamment exposées des sculptures byzantines et une fontaine antique transformée en baptistère. De celle-ci, la légende raconte que suinte une huile au parfum de myrrhe émanant de la dépouille de saint Démétrios… Le jardin réserve lui aussi des surprises avec des pierres sculptées portant des inscriptions latines, ottomanes et hébraïques. Il s'agit du surplus du grand chantier de reconstruction de l'église (1930-1948), durant lequel toutes sortes de matériaux furent utilisés, en particulier des milliers de tombes provenant de l'immense cimetière juif détruit par les nazis et aujourd'hui occupé par le complexe HelExpo et l'université Aristote.