ARC DE GALÈRE

Cette arche romaine de 12,5 m de hauteur (Αψίδα του Γαλέριου/Apsida tou Galeriou) est l’un des monuments les plus emblématiques de Thessalonique avec la tour Blanche et un point de rendez-vous habituel pour les habitants, le long de la grande rue Egnatia, à mi-chemin entre la Rotonde et les vestiges du palais de Galère. Aussi appelée Kamara (Καμάρα), elle faisait partie d’un majestueux tétrapyle, un monument à « quatre portes » construit sur la via Egnatia entre 299 et 303 pour célébrer la victoire du co-empereur romain Galère contre l’Empire sassanide et ses alliés lors de la bataille de Satala, en Arménie, en l’an 298. Si les trois autres arches ont disparu, celle qui subsiste est composée de trois piliers en brique, dont deux sont ornés de beaux bas-reliefs en marbre : scènes de bataille, affrontement de deux cavaliers (Galère et l’empereur Narseh), femmes apportant la reddition des peuples d’Arménie et de Mésopotamie, population accueillant Galère monté sur un char, ou encore, dans une zone moins bien conservée, cortèges de dromadaires et d’éléphants transportant le butin. Le monument visait à assoir l’autorité de Galère. Car sa construction intervient durant la période de la Tétrarchie romaine durant laquelle l’Empire est partagé entre quatre souverains : deux empereurs portant le titre d’auguste et deux co-empereurs portant, comme Galère, celui de césar. Originaire d’une colonie romaine de l’actuelle Serbie, Galère accèdera au rang d’auguste en 305 et régnera sur la partie orientale de l’Empire jusqu’à sa mort en 311.