PLACE ET RUE ARISTOTELOUS
Place principale de Thessalonique et grande rue aux façades néobyzantines dessinées par le Français Ernest Hébrard en 1918.
La place principale de Thessalonique (Πλατεία Αριστοτέλους/Platia Aristotelous) porte le nom du grand philosophe Aristote (384-322 av. J.-C.), natif de Stagire, en Macédoine. Ouverte sur le golfe Thermaïque, cette esplanade de 32 500 m2 se prolonge au nord sur 400 m avec la large rue piétonne Aristotelous. Celle-ci dessert les marchés Kapani (à gauche) et Vatikioti (à droite) peu avant de déboucher sur la rue Egnatia et la place Dikastirion, elle-même dominée par l'agora romaine. La rue et la place ont en commun une intéressante architecture néo-byzantine faite d'arcades et de façades monumentales. Elles furent dessinées en 1918 par l'archéologue, urbaniste et architecte Ernest Hébrard (1875-1933). Alors chef de la section archéologique de l'armée française d'Orient, ce Parisien féru d'Antiquité fut chargé par les autorités grecques de tracer le nouveau plan de la ville, dévastée par le terrible incendie des 18, 19 et 20 août 1917. Reparti en 1921 superviser des travaux en Indochine, Hébrard laissa aux Thessaloniciens un vaste projet de places et de monuments… qui ne virent jamais le jour. Mais c'est bien le quadrillage du « plan Hébrard » qui structure aujourd'hui encore la ville.
Place chic et rue fatiguée. La place et la rue Aristotelous, bien qu'achevées dans les années 1970, portent elles aussi la marque d'Hébrard : leur style, inspiré du riche patrimoine byzantin de Thessalonique, rompt avec le néoclassicisme germano-athénien. Ornée d'un buste d'Aristote et bordée de cafés chics, la place abrite le principal kiosque de l'office du tourisme municipal. Elle est dominée au nord par deux immeubles en arc de cercle abritant d'un côté l'Electra Palace et, de l'autre, le cinéma Olympion, où se déroulent en partie le Festival international du film (novembre) et le Festival du documentaire (mars). Ensuite, la rue Aristotelous laisse une impression mitigée : quelques cafés et vendeurs de koulouria, petits pains ronds au sésame typiques de la ville, mais aussi des façades fatiguées, beaucoup de boutiques vides, des mendiants et des chiens errants. Au n° 35, notez le commissariat de police pour les touristes. La rue s'achève avec le petit parc Aristotelous et la station de bus du même nom, le long de l'avenue Egnatia et face à la statue d'Eleftherios Venizelos, sur la place Dikastirion qui abrite aussi la précieuse église de la Panagia Chalkeon. Enfin, 250 m à l'ouest, sur l'avenue Egnatia, vous attend la station de métro Venizelou.
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