SITE ARCHÉOLOGIQUE DE PHILIPPES
Unesco. La ville antique de Philippes fut le premier foyer du Christianisme en Europe. Ruines de basiliques chrétiennes, théâtre…
Ce site de 87 ha (Αρχαιολογικός Χώρος Φιλίππων/Archaiologikos Choros Filippon) est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2016. La raison principale : c'est le premier foyer du christianisme en Europe. L'ancienne cité de Philippes porte le nom de son premier fondateur officiel, en 356 av. J.-C., Philippe II de Macédoine. Mais elle est entrée dans l'Histoire en 42 av. J.-C : les rivaux à la succession de Jules César s'affrontent ici lors d'une bataille décisive. Marc Antoine et Octave l'emportent. Les légionnaires de leurs adversaires sont démobilisés et forcés à s'installer sur place. « Localité sans importance », aux dires de Strabon, Philippes devient d'un coup une « petite Rome ». Son dynamisme et sa position, le long de la Via Egnatia, vont bientôt attirer de nouvelles populations… et de nouvelles idées. Pour sa première mission d'évangélisation en Europe, en 49-50, l'apôtre Paul choisit Philippes. Si le saint y est brièvement emprisonné, il noue des liens étroits avec la population. Il y reviendra deux fois, en 56 et 57. Et, surtout, il adresse aux habitants sa célèbre Épître aux Philippiens, l'un des grands textes du Nouveau Testament. Un siècle plus tard, les Philippiens se seront massivement convertis au nouveau monothéisme.
Théâtre et pétroglyphes. Après la billetterie et les remparts byzantins, le théâtre est grandiose : adossé à la colline d'Orvilos dominée par l'acropole, il fut érigé dès la création de la cité et s'anime de nouveau en été lors du Festival de Philippi. C'est un des rares monuments macédoniens du site. Et encore : il fut complètement remanié par les Romains pour accueillir des jeux du cirque (gladiateurs, fauves…). La colline conserve aussi un étonnant témoignage du polythéisme : 180 rochers portent des petits bas-reliefs des IIe et IIIe siècles, la moitié dédiés à Artémis, le plus souvent figurée en chasseuse. Ces pétroglyphes aux traits naïfs sont sans doute des ex-voto. Sans équivalent ailleurs en Grèce, ils furent gravés en pleine période de transition. Car, bientôt, les anciens temples seront détruits pour laisser place aux basiliques.
Allée des basiliques et musée. La Via Egnatia, grande voie romaine tracée au IIe siècle av. J.-C. entre Rome et Byzance, passait ici pour former l'axe principal de la ville. Autour d'elle se concentrent les monuments les plus prestigieux : le forum romain aménagé peu avant la première visite de saint Paul et cinq basiliques paléochrétiennes des IVe et Ve siècles. Parmi ces ruines, le palais épiscopal intégrait une basilique octogonale cernée par un déambulatoire. Inspirée des palais impériaux, elle fut dédiée à saint Paul. Elle conserve sous abri des dallages de marbre et de beaux pavements de mosaïques où s'entremêlent motifs géométriques et symboles chrétiens (paon, arbre de Vie). Derrière le forum, la basilique « B » est, elle, la mieux préservée : hautes portions de murs en brique, arches et colonnes. De l'autre côté, dans le prolongement de la basilique « A », se trouve une ancienne citerne devenue lieu de pèlerinage : la « prison de saint Paul », où l'apôtre passa quelques semaines et forgea sa légende. La visite se poursuit avec la basilique « C » et le petit musée archéologique. Celui-ci abrite peu de choses : quelques stèles et statues, un fragment de mosaïque, des chapiteaux de basiliques… Vous pouvez terminer en montant à 260 m d'altitude pour profiter des vues du haut de l'acropole.
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