ÎLE DE PALEO TRIKERI

Cette île de 4,5 km² (Παλαιό Τρίκερι/Palaio Trikeri) compte une cinquantaine d'habitants mais aucune voiture. Ni aucune route d'ailleurs. Aujourd'hui prisée pour ses plages bordées d'eaux cristallines (au nord et à l'ouest), elle compte deux tavernes et quelques hébergements sur le port (au sud) ainsi que des villas en location. Située à l'entrée du golfe Pagasétique, elle est accessible lors de mini-croisières à la journée au départ de Volos ou en 4 minutes de traversée en bateau-taxi en partant d'Alogoporos, le minuscule port au nord de Trikeri. Plantée d'oliviers, l'île se parcourt à pied en 2-3h avec des vues sur l'îlot de Pythos, le golfe et le mont Pélion. Elle culmine à 129 m d'altitude au monastère Evangelistras. Construit en 1837 et occupé par des moniales, celui-ci sert parfois d'hébergement (rudimentaire) pour les touristes. Durant l'Antiquité, l'île abrita la petite cité-État de Kikynethos. Mais elle est surtout connue pour avoir servi de prison au XX^e siècle. Plus de 3 000 soldats et civils bulgares y furent détenus, en 1913, à l'issue de la Seconde Guerre balkanique. Ce fut ensuite un lieu d'internement pour environ 4 700 femmes grecques de gauche, certaines avec leurs enfants, pendant et après la guerre civile, de 1946 à 1953. C'est une page sombre de l'histoire grecque : plus de 200 Bulgares furent tués et un nombre inconnu de femmes et d'enfants moururent de faim et de maladies. Deux petites plaques installées en 2017 au monastère Evangelistras évoquent le sort des femmes prisonnières.