PALAIS DU GRAND MAÎTRE

Dominant la rue des Chevaliers, un passage voûté et un premier portail vous mèneront à l'entrée du Palais des Grands Maîtres, le cœur du pouvoir de la cité croisée. Une pure merveille. En effet, c'est ici que loge le Grand Maître, élu par les membres de l'Ordre et chargé jusqu'à sa mort de l'administration suprême des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Malheureusement, l’explosion d’un stock de munitions dans l’église voisine de Saint-Jean détruisit le palais presque entièrement, en 1856. Les Italiens le rénovèrent avec plus ou moins de fidélité historique : vous verrez notamment les armoiries de Victor Emmanuel II un peu partout, ainsi qu'une stèle commémorative à la gloire de Mussolini au niveau de la billetterie. Le bâtiment d'origine est construit au XIV^e siècle sur le plus haut point de la cité, afin de dominer simultanément les terres et le port. Partie intégrante de la forteresse et des remparts de la ville médiévale, le palais est cerné de fortifications et tours impressionnantes, que vous pourrez admirer dans la première cour rectangulaire. Celle-ci était prévue pour abriter la population rhodienne en cas d'attaque ennemie sur la cité. On accède à la cour intérieure et au cœur du pouvoir par un deuxième portail gigantesque. Elle est cernée d'une galerie d'arcades surmontées d'un étage, où l'on visite des salles en enfilade. Malheureusement, vous trouverez peu d’explications à l'intérieur du palais : voici quelques points de repère qui pourront vous aider.

Au rez-de-chaussée, deux expositions permanentes sont organisées sous les arcades de la cour intérieure. Une première exposition traite de la Rhodes ancienne et célèbre les 2 400 ans d'histoire de la ville depuis sa fondation en 408 av. J.-C. Elle est en cours de rénovation. L'autre exposition traite de la période byzantine et croisée, jusqu'à la capture de la ville par les Ottomans en 1522.

Le premier étage, auquel on accède par un escalier monumental, est fait de salles de réception et appartements en enfilade. Le mobilier et tous les éléments d'origine ont été perdus au cours de l'explosion dramatique de 1856. Les sols sont ornés de mosaïques des périodes hellénistique et romaine et constituent le principal intérêt de la visite, au-delà du palais en lui-même. Elles furent installées là par les Italiens pendant la rénovation quelque peu fantasque qu'ils menèrent ici. Notez la salle des Muses ou encore la salle de la gorgone Méduse et leurs mosaïques magnifiques : elles proviennent en grande partie des fouilles réalisées par les archéologues italiens sur l'île de Kos.