RANDONNÉES DANS LE PARC DU TEIDE

Vous trouverez la liste des randonnées balisées dans les centres de visiteurs. Elle se présente sous la forme d’un petit cahier détaillé qu’il vous suffira de demander. Les randonnées principales, de 1 à 21, sont expliquées avec différentes informations : les temps de trajet, la difficulté et les principaux points de vue. Les sentiers secondaires sont seulement évoqués.

Le parc propose de courtes randonnées, des circuits guidés gratuits dans les environs d'El Portillo. Les randonnées partent du centre des visiteurs d'El Portillo et vont à Siete Canadas (de 4 à 5 heures), Arenas Negras (2 heures) et Risco Verde (3 heures). Des randonnées guidées plus longues sont également possibles sur réservation, l'aller-retour El Portillo - La Fortaleza, le tour des roques de García, l'ascension de la montaña Guajara et du Teide lui-même. Des agences privées organisent également des randonnées guidées en groupe.

Teide - Montaña Blanca - Pico Viejo. Deux options s'offrent à vous, l'ascension par la montaña Blanca (la plus fréquentée, car le refuge est situé sur ce chemin) ou par le Pico Viejo (depuis la route menant à Chio). Nous vous conseillons de passer deux jours sur le Teide si vous avez le temps et la motivation : montez au refuge Altavista dans l'après-midi à 3 411 mètres via le chemin de montaña Blanca, dormez sur place puis le lendemain matin faites l'ascension jusqu'au sommet en 1 heure 30 avant le lever du soleil à plus de 3 000 mètres. On monte alors dans un froid glacial à la lumière de la lampe torche (frontale de préférence), en ayant pris soin de bien repérer le début du sentier, de jour. L'ombre en triangle parfait du Teide se dessine alors sur une mer de nuages, l'expérience est incroyable. Après l'ascension d'El Piton, faites la descente via le mirador du Pico Viejo et le chemin du même nom, assez difficile (6 heures 30) et qui rejoint la route qui va d'El Chio à El Roque.

Pour l'ascension par la montaña Blanca, compter 3heures 30 de descente ou 5 heures 30 de montée. La première partie de la montée, s'effectuant dans un superbe décor de plaines arides et de volcans, est relativement facile. En route, vous apercevrez les Œufs du Teide (Huevos del Teide), de gros blocs noirs arrondis ou pointus. Il s'agit de bombes volcaniques. Leurs dimensions révèlent la violence de l'éruption qui les a projetés du cratère jusqu'au bas de la pente. Après une boucle menant à un point de vue, on quitte la piste plate de la montaña Blanca pour prendre un sentier plus étroit et surtout plus raide qui monte sur le Teide : ce versant est dominé par de la pierre ponce de même couleur que la montaña Blanca, envahie par de grandes langues de lave brune venant du sommet. La montaña Guajara disparaît peu à peu derrière la crête. A mi-pente, on remarque d'autres bombes volcaniques noires, au milieu d'une forêt verdoyante de retama del Teide (Spartocytisus supranubius), ce genêt aux fleurs blanches ou roses, caractéristique des Canaries. Il faut 3 heures 30 de montée pour parvenir au refuge d'Altavista, puis on arrive rapidement au mirador de la Fortaleza. Cette dernière randonnée est moins aisée : il faut compter 7 heures de montée ou 5 heures 30 de descente, sur 1 500 m de dénivelé, que l'on ne peut effectuer sans une autorisation spéciale et un guide du parc national. Depuis le mirador de la Fortaleza vous pouvez profiter d’une vue panoramique sur l’est de l’île de Tenerife. Et c’est aussi un excellent endroit pour sentir la présence des alizés sur le versant nord de Tenerife. Ils contribuent à la formation d’une mer de nuages dont la limitation en hauteur est due à une couche de vents secs qui se superpose à la couche de vents humides.

Pour l'ascension du Pico Viejo, il faut compter 7 heures 30 de montée ou 6 heures 30 de descente. Le sentier part du mirador du Pico Viejo. On traverse un champ chaotique de blocs bruns, en suivant un balisage aléatoire. On atteint avec soulagement les bords de sable jaune du Pico Viejo, à 3 134 mètres. C'est un cratère impressionnant par ses dimensions, la largeur de son fond, la verticalité de ses parois internes et le contraste de ses couleurs : du jaune au noir, en passant par le rouge et le violet. En regardant les bords du cratère, on retrouve la rassurante marguerite du Teide. Du côté de la faune, les plus attentifs remarqueront peut-être des traces de mouflon. Par temps clair, vous pourrez observer les îles de La Gomera, La Palma et El Hierro. Le long du sentier, vous pourrez apercevoir des fumerolles et percevoir l’odeur de soufre due aux émanations.

On descend ensuite jusqu'aux Narices del Teide (narines du Teide), à 2 607 mètres. Ce petit cratère de pierres et de sable noirs et rouges est né en 1798, laissant s'échapper une énorme coulée de lave de petites pierres noires, légères et tranchantes, sur lesquelles on glisse plus que l'on ne marche.
On dévale ensuite les pentes de la coulée de lave jusqu'au fond de la caldera. Vers le bas, de gros blocs d'obsidienne noirs sont semblables à ceux trouvés de l'autre côté du Teide, sur la montaña Blanca. Ces bombes volcaniques sont entourées d'éclats détachés de leur carapace striée comme du verre brisé. La descente se termine enfin sur une piste carrossable qui vient de la Boca de Tauce, d'où votre guide appellera une voiture du parc.

Montaña Guajara. Culminant à 3 715 mètres, au sud du Teide, la montaña Guajara est le point le plus haut de la muraille de Las Cañadas. L'ascension de ce plateau brun, massif et abrupt, aux contreforts d'éboulis est l'une des plus belles randonnées de Tenerife pour admirer le Teide. Le sentier commence juste derrière l'hôtel parador à El Roque. Le chaos minéral rouge des coulées, planté de genêts, et la face grise du Teide dominent les dépressions des cañadas.

Trois sentiers montent ensuite à l'assaut de la Guajara, l'un par le col ouest, le second par le col est, et le troisième, plus raide et direct, par la face nord-est. Compter 2 heures pour venir à bout des 500 mètres de dénivelé et obtenir la vue promise. Le Teide est drapé de coulées noires et entouré du Pico Viejo et de la montaña Blanca. La muraille de la caldera s'allonge au loin, dominée par El Sombrero. Au fond du cratère, on reconnaît le gris de la plaine de Ucanca, le vert de Los Azulejos au milieu duquel serpente la route minuscule, et le brun des roques de García. De l'autre côté, à l'extérieur de la caldera on voit les barrancos (ravins) arides de la côte sud, peut-être cachés par les nuages ; dans le ciel, le faucon crécerelle n'est jamais bien loin.

Au sommet de la Guajara, trois possibilités : on peut continuer la randonnée en descendant sur les pentes externes de Las Cañadas vers la mer, on peut passer par le col est de la Guajara et descendre vers le sud jusqu'au paysage lunaire, puis Vilaflor (voir l'autre randonnée), ou bien on regagnera le point de départ par l'un des trois sentiers. La descente étant assez brève, on peut opter sans crainte pour le chemin le plus long, celui du col est.

Enfin, d'autres parcours alternatifs sont à mentionner et ne déméritent pas vis-à-vis des principaux sentiers.

Paisaje lunar (compter 5heures aller-retour). Sur le versant extérieur de la caldera, le paysage lunaire est un ensemble de colonnes blanches qui sont composées de sables très fragiles. Il était possible d'y aller auparavant depuis le parc, mais la route a été fermée, et il faut aujourd'hui faire l'aller-retour depuis Vilaflor (compter 5 heures) en prenant un sentier facile, dans une pinède clairsemée, jusqu'aux blocs de tuf auxquels l'érosion a donné des formes extraterrestres.

El Roque de Garcia (1heure 30). Cette boucle qui part d'El Roque est très agréable. La balade fait le tour des roques pour offrir différents points de vue très changeants, puis redescend vers la cathédrale avant de remonter vers le parking. C’est une très belle balade. Ne vous fiez pas à l'attroupement au départ, la plupart des touristes ne font pas plus de 30 mètres autour d'El Roque. Et après, vous serez beaucoup plus tranquille. Autrefois, ce sentier continuait sur le flanc du Teide jusqu'aux grottes (cuevas) de Los Roques, mais celles-ci sont maintenant fermées pour éviter que les visites ne dérangent les chauves-souris qui y habitent.

La Fortaleza (2 heures 30 aller-retour). Depuis El Portillo, cette randonnée offre une diversité de paysages incroyables. Le point d'orgue est l'ascension de la Fortaleza, derniers remparts de Las Cañadas dans la partie nord de l'île, de là on aperçoit le versant nord, la Orotava dans son lit de nuages. Le chemin retour est le même qu'à l'aller.

Las 7 Cañadas (de 6 heures 30 à 7 heures). Ce sentier part d'El Roque - El Parador et arrive à El Portillo (ou l'inverse selon vos préférences). Il longe la muraille de la Caldeira, offre de magnifiques points de vue et n'est pas trop difficile, car il y a peu de dénivelés. Possibilité de laisser la voiture à El Portillo le matin, prendre le bus jusqu'à El Roque puis marcher.

Dans ce chaos de pierres formé par les coulées de lave, les paysages sont très arides. Quelques plantes y poussent néanmoins. La rarissime violette du Teide (Viola cheiranthifolia), cachée dans les rochers, fleurissant en juin sur les pentes du Teide et de la montaña Guajara. Au sommet du Teide et du Pico Viejo, là où se trouvent des dépôts de soufre à 3 500 m d’altitude, on rencontre la très rare marguerite du Teide (Argyranthemum teneriffae), cette fleur blanche facilement reconnaissable. Sur les flancs bas de la montaña Blanca, vous remarquerez de nombreux tapis de retama del Teide (Spartocytisus supranubus), une espèce endémique de genêts aux fleurs blanches ou roses.

L’espèce la plus caractéristique du Teide que l’on voit sur toutes les cartes postales est la taginaste rouge (Echium wildprettii). Cette espèce endémique de Las Cañadas et des cimes de La Palma est aisément reconnaissable, car la fleur de cette plante est très grande, de forme allongée et pointue. Elles sont rouges lorsqu’elles sont en fleurs au printemps, et blanches et sèches le reste de l’année, réduites à l’état de squelette par le soleil.

Le mouflon (Ovis musimon) est un animal qui vit notamment en Corse et dans les Alpes, et qui a été introduit à Tenerife en 1975 pour la chasse. Malheureusement, l’espèce s’est très vite révélée comme un danger pour la végétation locale de la haute montagne. Dans les alentours du Pico Viejo et sur le versant nord-ouest du Teide, vous pourrez par exemple voir des tiges qui ont été sévèrement endommagées par les dents du mouflon. Avoir joué aux apprentis sorciers, les gestionnaires du parc national souhaitent à présent éliminer l’animal de Las Cañadas. L’espèce est estimée à quelque cinq cents individus...