Pest Centre

Ce quartier désigne le noyau central de Pest. Il est constitué de cinq arrondissements.

Le Belváros (Ve arrondissement), c’est le noyau central de Budapest. C'est aussi l'un des arrondissements les plus riches de la ville. Le quartier prend son essor au XIXe siècle, au moment où Pest devient la capitale économique du pays. Délimité par l’ancienne forteresse médiévale dont les murs ont aujourd’hui presque entièrement disparu, il reste le quartier le plus fréquenté des touristes (une rue attenante à la rue Váci a même été baptisée « Shopping Street », comme pour mieux répondre au besoin des chalands étrangers). La délicieuse promenade (korzó), le long du Danube, permet d’admirer le pont des Chaînes et le château de Buda. Sans oublier toutes les petites ruelles au charme tout magyar : Szerb utca, Bástya utca, Veres Pálné utca et la longue rue Október 6, refaite à neuf et presque entièrement piétonne.

Lipótváros (Ve arrondissement également) doit son nom, comme tous les anciens faubourgs de la ville, à un membre de la famille royale des Habsbourg. Le quartier Léopold se développa plus tard que ses voisins, à la fin du XVIIIe siècle. Dès le milieu du XIXe siècle, cette partie du Ve arrondissement devint le quartier des ministères, des banques et des administrations qui y sont toujours : le quartier, en partie résidentiel, est plutôt vide le week-end, à l'exception de la délicieuse place Szabadság tér et des environs de la basilique Saint-Étienne. On y retrouve quelques-uns des plus grands monuments de Budapest : le Parlement, la basilique, l’Académie des sciences ou encore le palais Gresham.

Erzsébetváros (VIIe arrondissement), ancien faubourg de Pest. Le quartier Elisabeth a accueilli le tout premier cinéma de Budapest. La tradition perdure, on en trouve encore, au même titre que des dizaines de petites boutiques, de restaurants et de bars. La partie sud d’Erzsébetváros comprend le cœur de l’ancien quartier juif, autrefois faubourg de Pest, devenu quartier central regroupant la communauté juive de Pest aux XIXe-XXe siècles. C’est entre Király utca, Akácfa utca et Dohány utca que furent parqués les 220 000 Juifs de Budapest, dans les murs du ghetto durant la Seconde Guerre mondiale. Si la communauté juive budapestoise revit actuellement (on dénombre environ 80 000 personnes), elle est cependant bien moindre que celle d’avant-guerre ; nombreux sont les édifices aujourd’hui à l’abandon. Un lieu de mémoire en somme, propice à la découverte de la ville qui nous livre ses ruelles pavées, ses synagogues, ses superbes façades, ses cours intérieures, ses passages en attente de restauration (ou déjà restaurés) et sa vie nocturne intense. Les rues Király, Kazinczy (refaite à neuf) et les alentours d’Oktogon sont animés, de jour comme de nuit. Au-delà du körút (le grand boulevard où circulent les trams 4 et 6), l'arrondissement s'étend jusqu'à rejoindre Városliget (le XIVe), soit le Bois-de-la-Ville : le quartier devient résidentiel et cesse d'être festif.

Terézváros (VIe arrondissement), situé dans le prolongement nord-est d’Erzsébetváros, vit à un tempo autrement plus effréné. Habité par des commerçants et des artisans, il devient dans les années 1830 le plus grand faubourg de Pest. Depuis la fin du XIXe siècle, il est traversé par un des grands boulevards du même nom (Teréz körút), où triomphent quelques témoignages de l’architecture classique et impériale. L’activité débordante du boulevard, de la ravissante place Liszt, du croisement à Oktogon, en fait un quartier dynamique et jeune. Les Champs-Élysées de Budapest, Andrássy út, mènent de Deák tér à la place des Héros et annoncent le Bois-de-la-Ville (Városliget).

Városliget, « le Bois-de-la-Ville » (XIVe arrondissement), est l'aboutissement de l'avenue Andrássy. Ancienne réserve de chasse, offerte à la ville par Léopold Ier, elle devient jardin public en 1799 (ce qu’elle est toujours). C’est là que les familles de Budapest viennent passer leur dimanche et c'est là aussi qu'on vient goûter aux délices des bains (Széchenyi). À l’occasion des fêtes du Millénaire en 1896, Városliget s’est vu doter du château de Vajdahunyad et de la place des Héros, la plus imposante de Budapest.

Újlipótváros (XIIIe arrondissement), situé au nord de Pest, longe le Danube. C'est, comme son nom l’indique, le nouveau (új) quartier (város : « ville ») de Léopold (Lipót), petit-fils de l’impératrice Marie-Thérèse. Ujlipótváros était avant-guerre le quartier de la bourgeoisie juive. De beaux immeubles des années 1930 donnent sur l’île Marguerite, notamment au niveau de Szent István Park. Újlipótváros est animé d’une véritable vie de quartier, principalement dans les rues Pozsonyi, Visegrádi, Hollán Ernő, sans oublier le très populaire marché de Lehel tér.

Józsefváros et Ferencváros

Ces deux quartiers situés à l'est de Pest sont bien plus étendus que les arrondissements précédents. Leurs rues proches du centre-ville pestois (Musée national pour l’un, place Kálvin pour l’autre) sont les parties émergées d’un iceberg urbain plein de curiosités, qui vit une mue accélérée depuis l’arrivée du métro 4.

Józsefváros (VIIIe arrondissement) est un quartier fort en contrastes, un des plus intéressants de Budapest, souvent négligé des visiteurs. Il tient son nom de l’empereur Joseph II. Anciennement bourg agricole, il ne s’urbanise qu’au début des années 1800. Partagé en deux par l’imposant József körút, le VIIIe arrondissement est constitué du quartier dit « tsigane », au nord de József körút, plutôt populaire, et du quartier étudiant, doublé du quartier des hôtels particuliers – ce qui lui vaut le nom de « quartier des palais » (palotanegyed) – au sud du boulevard. Les deux se rejoignent sur Blaha Lujza tér, le cœur un peu décrépi du quartier, désormais rénovés en 2022. Plus à l’ouest, la gare Keleti est une curiosité architecturale désormais rénovée. Les nombreuses universités (dont l’université ELTE située sur le Múzeum körút) et la bibliothèque Szabó Ervin ont favorisé une concentration de cafés et de bars qui rendent les alentours gais et plaisants.

Au sud de Józsefváros, Ferencváros (IXe arrondissement) a vu ses premières maisons s’édifier dans les années 1760. Le Ferenc körút qui le traverse constitue le dernier tronçon qui mène au Danube. Le quartier s’est paupérisé depuis le début de son agencement, au moment où la construction du Parlement a fait pencher la balance des beaux quartiers vers Lipótváros et Buda. Il vit un certain renouveau aujourd’hui. On y trouve une artère touristique majeure : la rue Ráday, le grand marché, ainsi qu’un des plus somptueux édifices Art nouveau, le musée des Arts décoratifs. Signalons aussi la présence remarquable de MÜPA et du nouveau Théâtre national au pied du pont Rákóczi. Balna, une construction moderne en forme de baleine inaugurée en 2013, vient s'ajouter à l'offre gastronomique et artistique du quartier.

Bien plus loin au sud des deux quartiers précédents, se trouvent Kőbánya et Kispest (Xe et XIXe arrondissements). Kőbánya et Kispest raviront les explorateurs urbains ou quiconque aurait envie de voir la vraie vie quotidienne hongroise et quelques autres trésors bien cachés. La spécialité de Kőbánya, ce sont ses tuileries et briqueteries, ainsi que son usine à bière (Dreher). Quartier industriel de l’est de Budapest depuis le XIXe siècle, Kőbánya a conservé son caractère ouvrier, ses HLM des années 1970. À l’instar de Kőbánya, Kispest (plus au sud, sur la route de l'aéroport) est un quartier ouvrier, comme en témoigne la très belle cité-jardin Wekerle-telep construite à partir de 1908. Le marché aux puces d'Ecseri (éloigné) est l’occasion d’aller à la pêche aux antiquités.

Île Marguerite et Óbuda

En face d’Újlipótváros (Pest centre, XIIIe arrondissement), auquel elle est reliée par le pont Árpád, Margitsziget (l'île Marguerite), bout de terre posée au milieu du Danube, fait la jonction entre Pest et Buda. L’île Marguerite est le poumon de la ville : elle est entièrement piétonne (sauf lignes de bus) et agréable en toute saison, surtout quand il fait beau ! En été, on vient aussi y faire la fête jusqu’à l’aube.

Óbuda (IIIe arrondissement) fait face à l'île Marguerite, côté Buda. On rejoint Óbuda en continuant à parcourir le pont Árpád depuis Pest (ou en traversant le pont Marguerite, plus en aval). C'est la partie la plus ancienne de la ville. Les Romains y fondèrent la cité d’Aquincum, en 20 av. J.-C., dont il reste d’importants vestiges, notamment deux amphithéâtres. Óbuda, c’est aussi quelques musées qui méritent bien une halte dans ce quartier un peu excentré, partiellement défiguré par de grandes barres d’immeubles, issues du régime communiste. Paradis des cyclistes et des escapades du dimanche, c’est sur la grande île d’Óbuda (Óbudai – Hajógyári sziget), autrefois chantier naval, qu’a lieu en été, le fameux festival Sziget.

Buda

Situé rive droite du Danube, au sud d'Óbuda, Buda comprend quelques arrondissements principaux référencés ci-dessous ainsi qu'une multitude d'autres d'un intérêt mineur (non listés ici).

Várhegy (Ier arrondissement) soit la « colline du Château ». Elle ne mesure que 1 500 m de long et 500 m de large. Ce n’est qu’après l’invasion mongole en 1241 que la cour du roi Béla IV délaissa Pest et Óbuda, trop endommagés, pour les 500 m de hauteur de la colline afin de se mettre à l’abri de nouveaux assauts. La ville se développa, un château y fut érigé. Hélas, il fut presque entièrement détruit à la suite des invasions turques. Rebâti dans l’esprit baroque du XVIIIe siècle, c’est ainsi que se présentent désormais le château et ses alentours immédiats : façades bourgeoises jaunes, vert pistache ou roses. Un vrai bonheur que de se promener dans le dédale de ses rues pavées, entre l’église Mátyás et les deux musées « royaux ». Un plaisir partagé puisque c’est aussi un des endroits les plus visités de Budapest !

Széll Kálmán tér ex-Moszkva tér (IIe arrondissement) est à Buda ce que Blaha Lujza est à Pest, à savoir un quartier de passage, au charme propre qui ne saute pas aux yeux. Rien à voir avec les élégantes villas de la très paisible « colline des Roses » (Rózsadomb, IIe arrondissement également) plus au nord. C’est au derviche turc Gül Baba, dont on peut visiter le mausolée, que l’on doit l’introduction de la culture de la célèbre fleur dans le quartier. Turcs toujours, les bains Lukács, Veli Bej et Király comptent parmi les plus authentiques de la ville.

Gellérthegy (XIe arrondissement) est un quartier nommé en l'honneur du précepteur du fils d’Étienne (István), soit le bénédictin Gérard (Gellért). Il eut à subir en 1046 la révolte des Hongrois qui, forcés de se convertir au christianisme, le précipitèrent du haut de la colline. On peut accéder à la citadelle par le parc Jubileumi et redescendre par les petits chemins jusqu’au pont Erzsébet en passant par le monument Szent Gellért. Du haut du mont Gellért, la vue sur Budapest et le Danube est éblouissante. Les bains Art nouveau, en bas du mont – rattachés au célèbre hôtel Gellért –, sont un lieu de relaxation de toute beauté. Les alentours de Kosztolányi Dezső et Móricz Zsigmond tér (plus loin), très agréables, sont dévolus aux étudiants (présence de plusieurs facultés et écoles supérieures).

Entre le mont Gellért et la colline du château, deux quartiers, Tabán (Ier arrondissement) et Krisztinaváros (Ier-XIIe arrondissements), forment une vallée étroite. C’est au XVIIe siècle que Tabán emprunta son nom à la langue turque tabágháne (« ateliers des tanneurs »). Les tanneurs ont depuis disparu et le quartier héberge un parc ainsi que les splendides bains Rácz, bains turcs et bains du XIXe siècle réunis sur un seul site… Les bains Rudas, thermes authentiquement ottomans, sont situés à proximité dans le quartier de Víziváros (IIe arrondissement), au-delà du pont Erzsébet. Le quartier de Krisztina doit son nom à l’une des filles de Marie-Thérèse d’Autriche et ne commença à se développer qu’en 1750 pour véritablement prendre son essor au début du XXe siècle avec la construction du boulevard Krisztina, contournant la colline du Château en arc de cercle.