FORT DE BAHLA
Le fort de Bahla, qui a bénéficié de 24 ans de rénovation, est le plus imposant du pays. Ses façades sud, est et nord-ouest mesurent respectivement 112,5 m, 114 m et 135 m de long. En surplomb du village, l'édifice se compose de plusieurs sections. La partie la plus ancienne et la plus monumentale, Al Qasaba, à l'angle sud-oriental, est une entité à part entière, séparée du reste et dotée de sa propre entrée. Elle compte 3 tours, la plus vieille porte de la citadelle et 5 étages de salles multiples dont une enfilade de 3 majilis aux plafonds très hauts absolument majestueux. Le reste de l'espace est occupé par une vaste cour qui dessert plusieurs ensembles de constructions avec leurs puits, leurs lieux de prière, leurs tours, leurs murs défensifs, leurs innombrables pièces et leurs espaces anciennement réservés au service public : Bait al-Jabal édifiée au XVIIIe siècle, Bait al-Hadeeth ajouté au milieu du XIXe siècle et Bait al-Qaed.
S'il a bénéficié d'une rénovation magistrale, le fort, véritable Chambord du Moyen-Orient, est à ce jour complètement vide (pas de meubles, ni tapis, ni objets...) et ne compte quasiment pas de panneaux explicatifs. Qu'à cela ne tienne, car le tout est impressionnant de gigantisme et c'est un plaisir étourdissant que de se laisser happer par le dédale des plateformes en demi-niveaux, escaliers, cours, pièces de toutes tailles, puits, niches, alcôves, et tout l'arsenal d'un bâtiment défensif traditionnel – chemin de ronde, tours de guet, remparts, meurtrières... sans oublier les toits multiples comme autant de perspectives sur cette construction majeure et l'oasis qui l'entoure.
La citadelle dut sa prospérité à la tribu des Banu Nabhan qui dominèrent la région centrale d'Oman et firent de Bahla leur capitale du XIIe siècle jusqu'à la fin du XVe siècle. A partir de là, ils établirent des relations avec les autres tribus de l'intérieur. Bahla fut notamment le centre de l'Ibadisme (la religion d'Etat) sur lequel se fondèrent les anciens imamates omanais et dont l'influence se retrouve à travers l'Arabie, l'Afrique et au-delà. Fièrement dressé au cœur de son oasis, entouré de plantations irriguées par le système du falaj, le bâtiment offre un éminent exemple de place fortifiée oasienne de l'époque médiévale islamique, et illustre le savoir-faire des premiers habitants pour utiliser l'eau à des fins agricoles et domestiques. Avec ses tours arrondies, ses parapets crénelés et son imposante muraille (sur) périphérique, la citadelle atteste du statut et de l'influence de l'élite dirigeante qui l'occupait. Les vestiges de lotissements familiaux en brique crue avec leurs maisons vernaculaires traditionnelles (harat) et mosquées associées, les salles d'audience (sabla), les thermes, ainsi que les demeures des gardiens du fort (askari), évoquent un modèle d'établissement humain lié à l'emplacement du falaj.
L'importance de l'implantation est aussi mise en valeur, à toute proche distance, par la très ancienne mosquée du Vendredi et son mihrab richement décoré et par les vestiges du vieux marché (souq) à demi couvert, comprenant un ensemble d'échoppes à un étage, ouvertes sur des allées étroites, le tout enclos derrière un rempart extérieur. L'emplacement du souq en facilitait la surveillance depuis le fort dressé sur son escarpement rocheux. Les vestiges de portes, étagères et maillages de fenêtres en bois sculpté et artistiquement incisé témoignent d'une tradition artisanale riche et prospère.
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Avis des membres sur FORT DE BAHLA
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