MUSÉE DE L'ENCENS ET CITE D'AL BALID
Situé en bord de mer, à deux pas du cœur de la ville, près d'un khor fournissant de l'eau douce en provenance des montagnes, Al Balid forme un vaste ensemble de 1 600 mètres sur 400 mètres. Site hors du commun, il est classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000 sous le terme générique de Terre de l'encens. Les fouilles archéologiques qui y furent entreprises dès 1952 révélèrent en 1970 les vestiges d'une cité ancienne identifiée comme celle de Zafar que visita Marco Polo en 1295. Elles montrèrent également qu'il s'y trouvait précédemment un peuplement datant de l'âge du fer. Celui-ci subsista probablement longtemps après, en dépit de l'absence de mention spécifique dans le Geographia de Ptolémée. Son importance à l'époque islamique ne fait aucun doute et sa refondation dans sa géographie actuelle semble remonter au XIe siècle. La cité commença à connaître un certain déclin au XIIe siècle. Au XIIIe siècle, elle fut annexée et partiellement détruite en plusieurs occasions, à la fois par les souverains arabes et par les envahisseurs perses. Ibn Battuta, l'infatigable Tangérois, la découvre en 1331. On y exportait des chevaux, de l'huile de poisson et surtout de l'encens. C'est de là que pendant des siècles partirent les caravanes en direction du nord : Pétra, Alexandrie, et au-delà, Sumer, la Perse et la Grèce. C’est aussi dans le port d’Al-Balid qu’étaient chargées les cargaisons d’encens qui remontaient la mer Rouge.
Les fouilles ont permis la mise au jour des décombres d'un palais et d'une grande mosquée. On peut également encore voir l'endroit où étaient lavés les corps des défunts avant d'être enterrés dans le cimetière, juste à côté. À la fin du XVe siècle, les changements radicaux qu'avaient imposés aux schémas commerciaux les Portugais et les autres nations marchandes européennes scellèrent le destin de la ville.
Le seul site entièrement fouillé est celui de la grande mosquée du Xe siècle, qui mesurait 40 mètres sur 48,5 mètres et était entourée d'une plateforme extérieure sur tous les côtés sauf à l'est, où se trouvait la plateforme pour les ablutions. La salle de prière principale était bordée de plusieurs rangées de colonnes octogonales, 144 en tout, qui soutenaient le toit dont la construction n'est pas connue. Ces colonnes (l'une d’elles est conservée au musée), réduites dans leur hauteur, sont encore visibles aujourd'hui, en se dirigeant vers l'ouest, vers la droite, à partir de l'entrée du parc. Grâce à l'action visionnaire des autorités et avec l'appui de l'archéologue Michael Jansen de l'université de Aachen en Allemagne, Al Balid est une cité enfouie qui ne l'est plus totalement. A pied, et partiellement à bord d’un petit bateau, on peut arpenter les ruines par des chemins bien délimités, jusqu'à atteindre le bord de mer, dans le cadre d'un parc archéologique.
Le musée porte logiquement le nom de Terre de l'Encens afin de coller à la dénomination déposée à l'Unesco. Il est divisé en deux parties : l'une destinée à l'histoire de l'encens et du sultanat d'Oman, l'autre à l'histoire maritime. La première salle au fond de la cour contient surtout une maquette en relief du sultanat. Le sol est habillé de toutes les sortes de sables qu'on trouve dans le pays et les murs sont couverts de photographies. Les quatre variétés d'encens produites à Oman y sont présentées, dont le fameux Al Hojari : résine de première qualité, souvent utilisée pour les soins médicaux. De nombreux objets, datant de la Préhistoire à nos jours et découverts dans les fouilles archéologiques du parc adjacent, sont également exposés.
La section maritime restitue avec minutie les différentes facettes d’une relation avec le monde marin dont les premières manifestations remontent au IVe millénaire av. J.-C. Construction navale, navigation, routes maritimes et comptoirs lointains révèlent la créativité des maîtres charpentiers et l’esprit d’entreprise de ces marins-marchands qui, bien avant notre ère, ont osé l’aventure maritime. Cette section est l’aboutissement de décennies de recherches : celles des archéologues qui sont parvenus à reconstituer les embarcations du IIIe millénaire av. J.-C ; celles des architectes navals et charpentiers de marine qui ont minutieusement relevé les plans d’épaves sur le point de disparaître à jamais ; celles encore des spécialistes de la Mésopotamie qui, à travers ces tablettes d’argile, nous dévoilent ce que furent les premiers échanges commerciaux avec la péninsule arabique ; celles, enfin, des historiens et conservateurs de Mascate, du Caire, mais aussi du Louvre, du British Museum... qui ont volontiers ouvert leurs fonds.
La section consacrée à la navigation permet de comprendre comment les éleveurs et chefs de caravanes d'Oman, ces navigateurs du désert, prirent la mer et acquirent rapidement l'art de la navigation, le musée expose également toute une gamme d'instruments parmi lesquels d'anciens globes terrestres et des astrolabes fabuleux, dont celui d'Al Naqashi daté de 1080. On fabriqua des astrolabes en laiton partout dans le monde musulman, et on les utilisait surtout pour trouver la qibla (direction de la Mecque). Le plus ancien spécimen date des années 927-928. On attribue la fabrication du premier astrolabe du monde musulman à Muhammad al-Fazari
Sur place également : un coffee shop, une boutique artisanale et une librairie.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Réservez les Meilleures Activités avec Get Your Guide
Avis des membres sur MUSÉE DE L'ENCENS ET CITE D'AL BALID
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.