FORT DE TAQAH
Edifié au XIXe siècle pour servir de résidence au cheikh Ali bin Timman Al Ma'ashani, ce petit fortin entouré d'un crénelage à merlons triangulaires, et doté de trois tours carrées, dore au soleil dans sa robe saumonée. En pierre de Taqah, de calcaire et de corail mêlés, voici la fortification sultanienne accessible au public la plus au sud du pays. Dans les années 30, le fort entama une carrière pacifique de siège administratif sous le sultan Taimur bin Faisal et abrita la « préfecture » locale. Ce rôle s'acheva en 1984. Une restauration fut entreprise en 1992 qui fut d'autant plus réussie que la citadelle avait bénéficié d'un excellent entretien.
Depuis le terre-plein devant l'entrée, remarquez au sommet de la colline nord, à 500 mètres de là, un autre fort plus martial qui, lui, ne se visite pas. Conseil Futé : grimpez là-haut un peu plus tard pour le panorama sur la palmeraie. Passé le seuil de la citadelle de Taqah, nous découvrons, dans un espace très réduit par rapport à celui des autres forts aménagés du pays, une savante spatialisation autour de la cour, de son palmier et de son badamier, puis un entrelacs sophistiqué d'escaliers, de passages et de portes menant à plusieurs salles... Des meubles et tissus ont été replacés dans chaque pièce comme si le wali habitait encore là, avec son enfant dans un curieux lit suspendu à moustiquaire.
Dans une des galeries, profitez-en pour prendre connaissance des exploits des paléo-anthropologues français, qui, ici même, découvrirent les restes de résidents surprenants : des singes. La direction des fouilles omanaises offre à la lecture le récit que Yvonne Rebeyrol fait de ces découvertes : « Six cents dents et quelques bouts d'os de primates, plusieurs milliers de dents et aussi de petits fragments d'os d'autres mammifères, des restes de tortues, de crocodiles et de requins, des milliers de squelettes calcaires de nummulites. Telle est la « récolte » de notre quatrième mission au Sultanat d'Oman qui a eu lieu du 15 janvier au 15 février 1992 ». La joie et la fierté d'Herbert Thomas, paléontologue (Collège de France), et de Jack Roger, géologue (Bureau de recherches géologiques et minières) font plaisir à voir. Mais le profane est à la fois surpris et émerveillé quand on lui montre, soigneusement rangées dans une boîte en plastique transparent de minuscules choses de 2 ou 3 millimètres de long qui sont autant de dents de primates retrouvées au milieu de kilos de sédiments fins, et qui rappellent combien le continent arabo-africain a joué un rôle capital dans la longue histoire de ce groupe.
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Avis des membres sur FORT DE TAQAH
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