Guide de voyage Sapara

Il est " caché " et porte bien son nom. Le monastère de Sapara, accroché dans les montagnes au-dessus d'Akhaltsikhé, est un lieu magique. Il paraît être au bout du monde, doté de sobres églises accrochées à une falaise aride. La route y conduisant ouvre sur un panorama d'une beauté à couper le souffle. Le monastère a une atmosphère unique. C'est l'un des plus beaux exemples d'architecture géorgienne du Moyen Âge tardif. Site reculé, les visiteurs y sont rares, et vous serez sans doute seul avec les moines.

Le monastère existe au moins depuis le IX^e siècle. C'était un centre intellectuel au Moyen Âge et beaucoup de figures majeures de la tradition ecclésiastique géorgienne y ont travaillé. Au XIII^e siècle, Sapara devint une possession de la famille Djakeli qui étendait son pouvoir sur tout le Samtskhé. Le prince Sarguis Djakeli prit les ordres à la fin de sa vie sous le nom de Saba. C'est son fils Beka qui lui fera élever une église ici, la structure principale du complexe. L'ascension des Djakeli (qui avaient pactisé avec les Mongols) correspond à un déclin général en Géorgie, fait qui souligne la grandeur d'une réalisation telle que Sapara pour son époque.

La première église que l'on voit en entrant est l'église Saint-Stéphane (XIII^e siècle). Juste derrière vient la structure principale, Saint-Saba. C'est l'un des plus grands édifices religieux construits à cette époque troublée de l'histoire géorgienne. Son architecte, Parezasdze, a inscrit son nom au-dessus de la porte latérale. Son intérieur est sobre, ce qui met encore plus en valeur les fresques du XIV^e siècle, qui sont d'une grande finesse.

Enfin, au bout, la petite église restée de la structure antérieure : il s'agit de l'église de Ghmrtismchoblis Midziebis (l'Assomption de Marie). Cette élégante petite structure contenait une iconostase du XI^e siècle de grande valeur, mais une partie en est aujourd'hui exposée au Musée national à Tbilissi, l'autre au musée d'Akhaltsikhé. Ne manquez pas la vue de devant l'église de l'Assomption : on domine toute la Meskhétie.